C’est l’effervescence sur les réseaux sociaux : la pollution de l’air à New Delhi va-t-elle arriver jusqu’à l’Est du pays ? Quelles en sont les causes ? Quelles sont les précautions à prendre ? On essaye d’y voir clair ici…
Il ne fait pas bon vivre à New Delhi en ce moment
A Delhi, on étouffe au sens propre du terme. Un épais brouillard est recouvre actuellement la ville et l’air devient irrespirable pour les habitants. Il y a en effet une concentration de particules fines très supérieure aux recommandations de l’OMS… [Pour rappel, entre autres conséquences, les particules fines peuvent s’infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons…]. Ces graves moments de pollution sont fréquents et souvent dûs au trafic, aux rejets industriels et aux fumées agricoles émanant des régions voisines (le brûlage du chaume par les agriculteurs du Haryana et du Pendjab par exemple).
Cet épisode devient actuellement une urgence de santé publique. Les écoles ont fermé, les chantiers sont arrêtés, la circulation alternée est mise en place au moins jusqu’au 15 novembre et de nombreux avions ont été annulés ou détournés vers d’autres aéroports faute d’atterrir.
La pollution peut-elle arriver jusqu’au Tamil Nadu ?
Les réseaux sociaux s’enflamment sur le sujet. Le bloggeur R.Pradeep John, connu par sa page Facebook « Tamil Nadu Weatherman », publie que « l'air brumeux et pollué qui étouffe Delhi et l'Inde du Nord depuis une semaine sera poussé vers toute la côte Est de l'Inde, y compris Chennai et d'autres parties du Tamil Nadu la semaine prochaine » dû notamment par une accalmie de mousson qui d’habitude protège le Tamil Nadu des épisodes de pollution du Nord de l’Inde. « L'indice de qualité de l'air de particules fines au Tamil Nadu devrait se situer entre 200 et 300 la semaine prochaine ». Il accompagne son alerte un lien de mesure de pollution en direct que nous vous partageons ici : https://aqicn.org/map/india/ ou encore https://app.cpcbccr.com/ccr/#/caaqm-dashboard-all/caaqm-landing. Pas rassurant.
Cependant, des responsables et experts de l'IMD (India Meteorological Department) ont déclaré que la dérive de l'air pollué de Delhi vers Chennai était impossible, car la ville reçoit actuellement de forts vents d'est-nord-est. "Delhi est très loin. Nous sommes à environ 8 à 12 degrés de latitude et Delhi est à environ 30 degrés de latitude. Il y a aussi des collines entre les deux et nous avons des vents de l'est et du nord-est. L'air pollué en Delhi n'aura absolument aucun impact sur Chennai ", selon S. Balachandran, directeur général adjoint, IMD.
Ce qu’il faut retenir de tout cela est que la situation évolue toutes les heures et qu’il faut espérer que des vents contraires (ou une bonne pluie) épargne l’Est du pays. Le bloggeur Weatherman indique quant à lui que de l’air pollué arrivera bien sûr Chennai dans la semaine. D’autres bloggeurs s’inquiètent en postant des photos en guise de preuves. Restons vigilants.
Without doubts #Chennai has seen an increased #Smog levels since yesterday. Likely to continue through the early part of this week #COMK https://t.co/lpo2IdOrv1
— Chennai Weather (COMK - Chennai Rains Blog) (@ChennaiRains) November 4, 2019
Quelques précautions face à la pollution de l’air
Certains représentants du gouvernement ne semblent pas prendre au sérieux le phénomène actuel de pollution. On pouvait lire notamment sur Twitter hier le ministre de la Santé indien, Harsh Vardhan, qui recommandait… de manger des carottes ! un conseil très moqué sur les réseaux sociaux…
#EatRightIndia_34
— Dr Harsh Vardhan (@drharshvardhan) November 3, 2019
Eating carrots helps the body get Vitamin A, potassium, & antioxidants which protect against night blindness common in India. Carrots also help against other pollution-related harm to health.#EatRightIndia @PMOIndia @MoHFW_INDIA @fssaiindia pic.twitter.com/VPjVfiMpR8
De son côté, le ministre de l’environnement a suggéré à ses lecteurs de “débuter leur journée en musique”, sans jamais réagir à la question de la pollution (sur twitter du moins). Plus sérieusement, le ministre de la Santé de Delhi, Satyendar Jain, a publié une note précise de recommandations à la population que nous republions ici :
Source : indianexpress