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Randonnée, Rollers et VTT dans les Kolli Malai

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Écrit par Thibaut Dejean de la Batie
Publié le 14 août 2021, mis à jour le 19 décembre 2023

Lepetitjournal donne la parole à Thibaut, grand passionné de treks  partout dans le monde, réalisés avec ou sans sa famille. Cette fois, c’est seul, avec ses rollers puis en VTT et à pied qu’il s’aventure dans les Kolli Malai,  petite chaîne de montagnes située dans l'ouest du Tamil Nadu. Une destination encore envisageable en période de confinement et restrictions de voyage en Inde... 

 

Objectif: fuir la chaleur et briser a monotonie

Dans le Tamil Nadu, les Ghats comptent plusieurs « hill stations » dont certaines décrites sur ce blog. Mais pour trouver des belles routes sans circulation et des paysages sauvages non souillés par le tourisme, il faut s’armer de patience. Cette fois-ci le voyage doit tenir sur le week-end et pas question de faire trop de voiture de nuit. Après de nombreuses recherches, je trouve assez d’informations pour tenter ma chances aux « Kolli Hills », ou Kolli Malai en tamil.

 

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Situé à 350 km de chez moi, ce petit massif montagneux se détache des Ghats orientaux  avec un plateau dont l’altitude est comprise entre1000m et 1300m. Il se situe au sud-est de Salem, non loin de la trop touristique station de Yercaud. Atout de taille pour moi, la route d’accès a des airs de route du Mont Ventoux ou de l’Alpe d’Huez avec 70 virages en épingle à cheveu et un très bon revêtement. 

 

Montée des Kolli Hills avec Google Earth
Montée des Kolli Hills avec Google Earth 

 

Parti dans ma voiture avec mon chauffeur le vendredi après-midi, j’arrive peu près la tombée de la nuit à Rasipuram. Cette localité ne fait pas rêver malgré ses 2000 ans d’histoire, mais elle offre l’hôtel le plus proche du pied de la montagne. Ainsi à 6h00 samedi matin je m’élance à rollers vers la montagne. Un peu moins de 1000m de dénivelé se répartissent sur 21km d’ascension, ce qui représente un gradient modéré. Au départ la végétation est tropicale et je vois beaucoup de singes. Plusieurs fois des paons s’envolent juste devant moi. A cette heure-ci, il n’y a quasiment aucune circulation. Progressivement, la température s’adoucit malgré le soleil qui s’élève dans le ciel. La route offre une vue aérienne sur des plaines à perte de vue. Des pins font leur apparition  dans le paysage sur la fin de l’ascension. Les virages dûment numérotés rythment la promenade.

 

Passé les 1100m d’altitude, j’atteins le plateau. La deuxième partie de la randonnée commence, une quasi boucle autour de la moitié sud du plateau, soit 30km. La route sillonne au milieu des champs, traverse des villages traditionnels et des petits bois. Quel plaisir de sentir l’odeur des pins par endroits ! Peu avant 11h00, je range les rollers pour descendre aux chutes d’eau d’Aagaya Gangai. J’emploie le terme « descendre » à dessein, puisqu’il s’agit ni plus ni moins qu’un escalier de mille marches, numérotées, qui conduit 200m d’altitude plus bas. La cascade en elle-même est censée faire 91m de haut. Cependant nous sommes mi-juin, donc à la fin de l’été, et au terme d’une sécheresse redoutable. Comme  je m’y attendais un peu, il n’y a plus de chute d’eau. Il reste une misérable mare d’eau stagnante dans laquelle se rafraîchissent les quelques touristes ayant bravé l’escalier. En bon « thing to do in Kolli Hills », ce « tourist spot » est jonché de détritus. Aux classiques emballages alimentaires s’ajoutent des slips en décomposition sur les branches d’arbre. C’est bien la preuve que je suis dans un haut lieu de baignade !

 

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Aagaya Gangai Falls

 

A défaut d’eau qui coule des rochers, je déverse des torrents de sueurs sur les marches lors de la remontée sous le soleil de midi. Des touristes en saris peinent déjà à descendre les marches, manquant visiblement d’activité physique. Mais comment vont-elles remonter ? Il doit forcément y avoir des jours ou des touristes n’arrivent pas à remonter. Je me demande comment cela se passe dans ce cas. Ce n’est sûrement pas pour rien qu’il est interdit d’entamer la descente après 15h00.

 

Une fois en haut... 

Après un léger repas dans un « food stall », j’enfourche mon VTT pour la suite de ma découverte des Kolli Malai. Les endroits sauvages ne manquent pas et c’est un plaisir de se perdre dans des petites routes qui ne mènent nulle part. Lorsque je voyage à vélo, je dois suivre un itinéraire. Lorsque je fais du vélo comme sport, je m’impose une vitesse, une distance, un parcours. Là, rien de tout ça, je pédale au gré de mes envies et tourne où cela me chante sachant que je retrouverai facilement la route de l’hôtel le moment venu.

Dimanche matin, peu après le lever du jour, je me rends au site repertorié des Maasila Falls. C’est encore une cascade dépourvue d’eau en ce moment. Peu importe, j’avais repéré sur Google Earth un sommet à 1200m d’altitude, juste à l’aplomb du site. J’avais mis une option sur la vue panoramique qu’il doit y avoir depuis là haut. Heureusement il n’y a personne pour m’interdire de sortir de la zone balisée et je suis libre de monter « à vol d’oiseau » jusqu’au sommet. C’est le genre de paroi rocheuse où il est plus facile de monter que de descendre. Grâce à l’étude préalable de Google Earth et de mon GPS, je reviens par un autre versant et retrouve la route.

 

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La dernière étape de mon programme consiste à redescendre des Kolli Malai à pied. Je sais que c’est possible, mais je n’en sais pas tellement plus. Pour avoir croisé les photos et les informations livrées au détour de de deux récits de trekkeurs individuems, j’identifie à 5 km près le lieu d’où doit partir une espèce de sentier, à moins que ce ne soit qu’une tranchée coupe feu dans la végétation. L’imagerie Google Earth ne permet pas d’identifier le point précis, et elle date de 2006 pour cet endroit…

 

kolli hills tamil nadu inde

 

Cette dernière randonnée se passe très bien. Il n’y a pas de vrai chemin mais une friche très raide,  surement un coupe-feu. J’ai beau être entouré d’arbres, il n’y a pas d’ombre là où je peux marcher. Je croise quelques villageois qui montent.  A mi-hauteur, un semblant de sentier part sur la gauche et permet de finir à l’ombre. La randonnée me prend presque deux heures, je prends mon temps. Seul dans une nature sauvage est propre, c’est un luxe dans ce pays. J’arrive au temple de Puliancholai vers 10h30, comme un vrai pèlerin venu à pied.

Après un « tamil breakfast » bien mérité, nous prenons la route pour Chennai. Notre voyage s’achève sans encombre grâce aux routes bien maintenues du Tamil Nadu. Les jambes encore pleines de terre et de poussières faute d’avoir pu prendre une douche, je m’en vais aussitôt à la plage profiter d’un bain de mer pour finir ce week-end en beauté.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le voyage Thibaut et sa famille, contactez chennai@lepetitjournal.com qui vous fournira ses coordonnées personnelles après son accord. Vous pouvez suivre aussi toutes ses aventures sur son blog : http://dingfamille.over-blog.com/

 

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