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THIERRY CHANTHA BIN - Capitaine de l'Équipe Nationale du Cambodge

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 4 mai 2016, mis à jour le 5 mai 2016

Vendredi 29 avril 2016, Lepetitjournal.com a interviewé le capitaine de l'Équipe Nationale de football, Thierry Chantha Bin. Nous avons souhaité en savoir plus sur son parcours et ses futurs projets.

 

Lepetitjournal.com : Bonjour Thierry, merci de nous recevoir ! Tout d'abord, nous souhaiterions savoir depuis combien de temps pratiquez-vous le football ?

Thierry : J'ai commencé à jouer au foot avec mes amis quand j'étais au collège, je n'étais pas encore inscrit dans un club, c'est seulement quelque temps plus tard en voyant mes amis jouer en club que j'ai souhaité m'inscrire. Par la suite, je suis passé par le centre de formation du RC à Strasbourg durant deux ans et demi, puis j'ai joué en club en banlieue parisienne et dans le Loiret à Saint Jean le Blanc. Je suis ensuite remonté en région parisienne pour être proche de ma famille. J'ai été remarqué par Penh Path, un ancien footballeur professionnel au Cambodge, il a créé en 2008 une équipe, le but étant de recruter des joueurs franco-cambodgiens vivant en France. Nous avons ensuite fait une tournée en Thaïlande, nous avons joué un match amical contre un club professionnel, puis nous sommes venus au Cambodge en 2013, où je me suis fait remarquer au cours d'un match. On m'a alors proposé de signer un contrat avec le Phnom Penh Crown FC. Après une première saison au PPCFC, j'ai été contacté pour aller faire les Sea Games en Asie du Sud-Est et c'est à ce moment précis que ma carrière internationale a débuté.

Vous avez passé votre enfance en France, connaissez-vous bien le Cambodge malgré tout ? Parlez-vous khmer ?

Je suis né à Villepinte et j'ai grandi à Aulnay-sous-bois en région parisienne. J'ai visité pour la première fois le Cambodge en 2007, ce voyage ne m'a laissé un bon souvenir à cette époque. J'ai eu une tout autre vision maintenant du Cambodge lorsque je suis venu avec l'équipe, l'ambiance était différente, nous étions entre copains ! J'ai appris à parler khmer depuis mon enfance grâce à mes parents.

Êtes-vous reconnu au Cambodge ?

Oui effectivement j'ai une certaine notoriété, on me demande parfois de poser pour une photo. Je le prends avec beaucoup de modestie, mais je trouve cela vraiment très sympathique !

Quelle est la durée de votre contrat actuel ?

Généralement les contrats sont d'une durée d'un an, mais mon contrat actuel est de deux ans. Il arrivera à son terme en août prochain. Je ne sais pas encore si mon contrat sera renouvelé, mais je l'espère !

Comment avez-vous vécu les éliminatoires pour la Coupe du Monde 2018 ?

C'était une superbe expérience ! J'ai beaucoup voyagé, Je suis allé en Iran, au Japon, à Singapour, j'ai joué contre de grandes nations. J'ai énormément appris, j'ai eu la chance de côtoyer le haut niveau ! Nous les avons pris pour modèle, nous nous sommes fixés un objectif même si les résultats n'étaient pas au rendez-vous, jouer contre ces équipes étaient déjà un rêve, je garde en mémoire l'image du stade bondé au Japon et c'était vraiment magique !

Vous êtes le capitaine de l'Équipe Nationale du Cambodge, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce rôle ?

Mon rôle en tant que capitaine est de pousser les joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes, il faut les motiver, les encourager même dans les moments parfois difficiles. Je dois les aider à se placer, car de mon poste de milieu de terrain défensif, j'ai une vision globale de l'équipe. Mon rôle ne se limite pas au terrain mais aussi en dehors, je dois servir d'exemple.

Comment se passent vos relations avec les autres joueurs de l'équipe ?

Je m'entends très bien avec les joueurs, ils sont chaleureux , il y a un esprit de famille. Nous sommes ensemble et nous prenons du plaisir dans ce que nous faisons. Je suis heureux d'aller sur le terrain et de retrouver mon équipe.

Quelles sont vos sources de motivation ?

J'ai la chance de pouvoir exercer ma passion dans mon pays d'origine et d'en vivre, c'est ce qui me rend heureux, je réalise mon rêve. Je suis reconnu et je joue pour l'Équipe Nationale. Je suis très fier de pouvoir contribuer au développement du foot au Cambodge, tous les jours j'apprends de nouvelles choses, je vis de nouvelles expériences. Nous avons visité l'école Krousar Thmey qui s'occupe des enfants aveugles et sourds, je trouve intéressant de faire des choses qui vont au-delà du football grâce à ma notoriété et de pouvoir la mettre au service de grandes causes humanitaires. Le président du club, Rithy Samang , est très impliqué dans le domaine associatif puisqu'il réalise souvent des dons au profit d'institutions comme par exemple récemment auprès de l'hôpital Kuntha Bopha. Nous sommes tous impliqués humainement et ces projets nous tiennent vraiment à coeur.

 Quels sont vos grands projets personnels et professionnels pour les mois à venir ?

Mon objectif est d'être encore champion cette année et de gagner la Hun Sen Cup et de pouvoir participer à la AFF Suzuki Cup qui aura lieu au mois d'octobre 2016. Je l'ai malheureusement raté il y a deux ans, à cause d'une blessure. J'espère également décrocher un contrat qui puisse me satisfaire. Je souhaite jouer au football le plus longtemps possible, j'envisage aussi de fonder une famille. À la fin de ma carrière sportive, je souhaiterais me reconvertir dans le domaine de la télévision et pourquoi pas en tant que journaliste ou commentateur sportif.

Pouvez-vous nous parler de votre blessure ?

Ma plus grosse blessure était en 2014, une fracture du pied. J'ai par la suite enchainé plusieurs blessures à cause des difficultés à se faire soigner au Cambodge, car il est compliqué de trouver de véritables spécialistes en médecine du sport. Aujourd'hui tout va pour le mieux, je suis physiquement en pleine forme.

Que pensez-vous de l'évolution du Cambodge depuis ces dernières années ?  Comment le voyez-vous évoluer ?

Je suis choqué de voir à la vitesse à laquelle évolue le pays, il y a énormément de constructions en cours, pleins de nouveaux commerces qui ouvrent. Je suis content que le pays se développe, pour moi c'est signe de progrès, je ne vois en cela que du positif ! Le football se développe aussi, plusieurs clubs investissent dans la construction de leur propre stade, il crée leur académie, il y a aussi des compétitions pour les jeunes. C'est un réel bénéfice pour les générations futures ! Je ressens le même dynamisme concernant l'engouement pour le football au sein de la population locale, il y a énormément de fans de foot, les stades sont souvent pleins. La première année où je suis arrivé au Cambodge, j'ai joué avec l'Équipe Nationale, le football était suivi, mais pas autant que maintenant.

Comptez-vous rester vivre en Asie ?

Je ne souhaite pas revenir en France ! Je suis bien en Asie, la vie est zen, il n'y a pas de stress. Je souhaite que ma famille vienne me rejoindre, je tente de les convaincre un à un, c'est un de mes rêves !  

Avez-vous un message à faire passer ?

J'ai un message pour les supporters de l'équipe, je tiens à vous remercier pour votre soutien, car c'est grâce à vous que le club se développe et grandit !  

J'ai également un message pour la France, je tiens à m'adresser aux jeunes qui souhaiteraient suivre notre chemin, je vous conseille avant tout de beaucoup travailler avant de venir ici, d'avoir des bases solides car le chemin est difficile pour atteindre ses rêves.

Nous remercions Thierry de nous avoir accordé de son temps et nous lui souhaitons le meilleur pour la suite !

Jennifer Hautefeuille (www.lepetitjournal.com/cambodge) le jeudi 5 mai 2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 4 mai 2016, mis à jour le 5 mai 2016

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