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PORTRAIT - Des racines et du zèle au salon d’Arya

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 2 novembre 2009, mis à jour le 2 novembre 2009

Reine du sèche-cheveux, magicienne du bigoudi, Arya la Lyonnaise n'imaginait pas une seconde revenir dans le pays qui l'avait vu naître 37 ans auparavant. Pourtant, lorsque son mari évoque cette idée du retour, elle n'hésite pas une seconde à tenter l'aventure. Une entreprise couronnée de succès pour cette experte en haute coiffure dont l'enseigne phnompennoise est le dernier salon dont on cause?

Arya, une 'Brigitte Bardot cambodgienne"(crédit: Corinne Callebaut)

Aujourd'hui, c'est ambiance jeans et t-shirt au salon d'Arya. Installé juste en face du Sovanna shopping center, la boutique flambant neuve accueille depuis avril la clientèle de la capitale. "Hommes, femmes, enfants, tous les cheveux sont les bienvenus", s'exclame Arya, pleine de fraîcheur. Pour le moment, les expatriés représentent les deux tiers des visiteurs. "Beaucoup viennent ici après un passage malheureux chez un coiffeur local afin que je rattrape leur coupe", témoigne la jeune femme. L'an dernier, à la même époque, cette Cambodgienne de France s'occupait des chevelures lyonnaises. Une ville qu'elle ne songeait pas abandonner de sitôt. C'était sans compter l'attachement de son époux, également Cambodgien, pour son pays natal. "Je savais qu'il en avait envie et il était hors de question de le laisser seul." Aussi, décident-ils ensemble de quitter la Capitale des Gaules pour l'Asie du Sud-Est. "Nous adorons voyager, quant à moi, j'aime les défis. Malgré les réticences de ma famille en France, je n'ai pas hésité à partir." Une force de caractère qui trouve sans doute ses racines dans l'histoire familiale.

Tenter l'aventure du retour
Née au Cambodge en 1973, Arya, ses parents et cinq frères et s?urs se voient contraints, à l'instar d'un grand nombre de leurs compatriotes, de fuir le pays en 1975, à l'arrivée des Khmers Rouges. Pour faire vivre cette grande famille, ils n'ont d'autres choix en France, que de vendre leurs biens. Ils s'installent à Amiens, où le père d'Arya, ancien militaire gradé passionné de peinture, trouve un emploi de cuisinier dans un restaurant universitaire parisien. Il y restera dix ans avant de prendre un poste similaire à Lyon où sa famille, qui s'est agrandie de deux enfants, peut enfin venir le rejoindre? A 18 ans, Arya, qui a obtenu un BTS force de vente, trouve un emploi dans la vente d'espace publicitaire. "C'était sympa, mais je m'ennuyais. Jusqu'au jour où l'envie m'a prise de me lancer dans ce qui me plaisait vraiment depuis toujours : la coiffure." Aussi, à 32 ans, Arya, mariée et maman d'un petit garçon passe avec succès son CAP de coiffure, puis son brevet professionnel de coiffure option styliste visagiste, maquilleuse à la prestigieuse école Peyrefitte. Là, elle enchaîne les enseignes renommées de Lyon, où elle vit des jours heureux. Mais aux rives du Rhône, c'est plutôt vers celles du Mékong que son mari porte le regard. "Ce retour au pays semblait très important pour lui, plus important que pour moi de rester ici. Alors nous avons fait le choix de tout laisser pour tenter l'aventure à Phnom Penh." Si son époux se lance dans plusieurs projets prometteurs, l'idée de rester sans emploi ne traverse pas une seconde l'esprit d'Arya, qui décide illico d'ouvrir un nouveau salon de coiffure. "Il n'existait pas ici de salon de haute coiffure, je me suis dit que je pourrais vraiment utiliser mes compétences, non seulement pour travailler mais aussi pour transmettre mon savoir aux Cambodgiens."

Ambassadrice de l'Oréal
Un pari réussi puisqu' aujourd'hui, non seulement son salon ne désemplit pas mais elle vient de devenir ambassadrice des produits l'Oréal professionnel au Cambodge. Une marque dont elle est dorénavant la distributrice exclusive mais qui va également l'aider à ouvrir une académie dans les prochains mois. "Mon objectif est de partager, de former de vrais professionnels, d'ailleurs les ONG m'envoient de nombreux jeunes qui souhaitent se lancer dans cette carrière pour qu'ils s'essaient au métier. Mon rêve serait de voir s'installer d'autres salons comme le mien."  Parmi d'autres projets : celui d'ouvrir une autre boutique vers Boeung Kek Kong. "Ce n'est pas pour tout de suite mais cela me motive beaucoup pour la suite." Si Arya n'est pas née coiffée, elle semble de mèche avec le succès. Et gageons qu'elle n'a pas fini de trouver de l'or dans ses racines?
Corinne Callebaut (http://www.lepetitjournal.com/cambodge.html) lundi 2 novembre 2009

Arya Vong Kim
P31 rue Platinum (devant le Sovanna shopping center)
Tél. : 011-516-575 ou 011-512-980
Ouvert de 9h à 20 h.

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