Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

EXPAT - Santé : VO ou VF ?

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 29 mai 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Entre Khmers de l'étranger et vrais expatriés, la communauté des Français au Cambodge ne cesse de croître. Pas étonnant qu'on puisse désormais compter des professionnels de la santé dans presque tous les domaines. Pour autant, faut-il préférer se faire soigner en français ?

PHARMACIES
Les pharmacies aux employés francophones ont le vent en poupe. Outre la célèbre pharmacie de la Gare, les chaînes Ucare, Pharmart, ou encore Pharmalink jouent sur ce créneau. On y trouve facilement des yeux secourables capables de lire les ordonnances de médecins français et de fournir les doses correspondantes.  Cette préférence vient aussi du fait que beaucoup d'expatriés craignent d'ingurgiter de faux médicaments trop répandus dans des pharmacies locales. Paul, ethnologue, 25 ans,  s'explique : "Pour une aspirine, ça va. Mais pour des médicaments anti-palu par exemple, je n'ai pas envie de mettre ma vie en danger".  Les marques françaises, leurs packaging familiers attirent et rassurent les français. Koy Parady, manager de la pharmacie de la gare affirme ainsi disposer de quasiment tous les médicaments français pour répondre aux attentes des clients. Autre tendance à signaler du coté de ces pharmacies : des médicaments français qui seraient de plus en plus plébiscités par les Khmers. Koy Parady explique la nouvelle mode "Pour les Cambodgiens,  c'est un peu la haute couture des médicaments".

KINESITHERAPIE
Dans le cabinet de kinésithérapie du français  Jean-Claude Dhuez,  les occidentaux se bousculent pour être soignés par des praticiens formés à l'étranger. Nombreux reconnaissent que le sérieux n'est pas toujours de mise ailleurs. Victor, exportateur, 40 ans  raconte ainsi son expérience lorsqu'il a voulu se rééduquer après son accident de moto "J'ai bien essayé des cabinets khmers aux prix compétitifs mais parfois il n y a vraiment pas beaucoup de différences avec un massage". Le kinésithérapeute interrogé explique aussi "Dans le milieu médical chacun préfère parler sa langue maternelle pour exprimer la douleur". Aussi c'est chez le praticien francophone que les clients français se sentent le plus à l'aise.

PSYCHOLOGIE
Chez la psychologue française, si le français n'est pas indispensable, Chantal Dorf recommande que les enfants soient suivis par "des personnes avec qui ils peuvent communiquer d'une manière ou d'une autre". Même si il existe des moyens non-verbaux de communiquer à l'instar du jeu, il semblerait que parler dans sa langue maternelle facilite l'expression des émotions et  les explications aux parents. Victoire, 6 ans raconte "Déjà que je sais pas trop quoi dire alors si en plus je dois parler anglais ...". La psychologue ne nie pas qu'il y a tout de même des avantages à se faire suivre par un praticien qui ne parle pas la langue maternelle du patient. Celui-ci se retrouverait dans l'obligation de s'exprimer le plus simplement et le plus clairement possible...

DENTAIRE
A l'European Dental Clinic, Philippe Guibert, prothésiste précise bien qu'à la clinique en tout cas,  il n'y pas de différence entre les praticiens. Quelle que soit leur nationalité, tous utilisent les mêmes techniques. Le prothésiste insiste encore une fois sur le confort de  pouvoir s'exprimer dans sa langue maternelle. Français et Khmers sembleraient apprécier d'être soignés en français essentiellement pour une question de références. Des références qui, on l'imagine bien, vont des noms des opérations à la propreté de la salle. Thomas, 33 ans, paysagiste s'est fait des frayeurs "J'ai été voir un cabinet à la campagne. Le dentiste ressemblait vraiment à un arracheur de dents. J'ai fui".

HOPITAUX
Pour Sarith Ny, docteur à la Naga clinic, il n'est pas indispensable qu'un Français soit soigné par un autre Français. Il s'insurge même contre ce préjugé "Ce n'est pas la nationalité qui soigne" même si "il faut quand même parler la langue". Pourtant c'est pour le milieu hospitalier  que les expatriés ont le plus d'anecdotes malencontreuses à raconter. Dans les hopitaux khmers, Roger, 50 ans, écrivain, raconte le regard très désagréable que les médecins locaux ont eu sur lui à chacune de ses hospitalisations "Les medecins voient que je suis blanc alors tout de suite, ils m'inventent une maladie grave pour me faire rester plus longtemps que prévu et payer davantage . A coté de ça, personne ne s'occupe des autres patients cambodgiens". Charles et Madeleine, un couple de vacanciers se souviendront eux longtemps du séjour du mari à l'hôpital Calmette. Ils affirment avoir attendu plusieurs jours sans information dans une chambre et avoir été choqués par le petit "supplément" rajouté sous la table pour bénéficier de certains résultats. Parfois comprendre la langue ne suffit pas pour se faire soigner au Cambodge, il faudrait également en comprendre les moeurs.

VÉTÉRINAIRE
La question de soins en français se pose jusque dans le secteur vétérinaire. A la clinique Agrovet, si Laurent Fillon ne préconise pas un vétérinaire parlant français à vos compagnons à 4 pattes, il explique par contre qu'aucune école ne forme les Khmers aux soins sur les petits animaux domestiques. De quoi réfléchir à deux fois avant d'emmener chient et chat dans une clinique vétérinaire. Lucette, 63 ans, retraitée, plaisante "On a pas envie que notre chat soit soigné comme un buffle cambodgien".

Spécialistes francophones, anglophones ou khmers, chacun arbitrera en fonction de son niveau de langue et de sa bourse. Une chose est sûre, désormais, il y a le choix !

Marion Le Texier (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) lundi 31 mai 2010

SyzMrqo__400x400
Publié le 29 mai 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Flash infos