

LePetitJournal.com a rencontré Jean-Michel Gallet, un passionné de voyages et de photographie, investi depuis près de 30 ans dans l'accompagnement des agriculteurs cambodgiens.
Aujourd'hui à la retraite, Jean-Michel Gallet partage sa vie entre les Buttes-Chaumont à Paris et l'Asie, où il y passe environ 8 mois de l'année. Il connait comme sa poche le Cambodge pour l'avoir, à de nombreuses reprises, traversé de long en large en moto. Il y a en effet mis les pieds pour la toute première fois en 1989 après une mission au Vietnam pour le compte de l'AFDI (Agriculteurs Français et Développement International), alors que le pays, qui peinait encore à sortir de la guerre et à délivrer des visas à des ressortissants étrangers, était plongé dans un marasme le plus complet. Les zones rurales étaient alors jonchées de mines et en partie contrôlées par les Khmers rouges.
Avec l'AFDI et le GRET (Groupement de Recherches et d'Échanges Technologiques), une ONG internationale de développement, un premier projet solidaire est identifié : il s'agit de développer une production légumière ?saine? le long des rives du Mékong et du Bassac pour nourrir la population en forte croissance mais aussi les forces de l'ONU sur le point d'arriver. D'autres projets suivront, notamment avec la mise en place par l'AFDI de Maisons Familiales Rurales (MFR), calquées sur le modèle européen d'il y a 100 ans pour aider le monde rural à évoluer et à s'adapter. L'AFDI crée alors 4 "écoles familiales agricoles" à Battambang, Kompong Speu, Prey Veng et Takeo et dispense des formations en agronomie à de jeunes Cambodgiens pour optimiser les rendements et accompagner des projets de diversification agricole.
Au cours de ses nombreuses années au Cambodge, Jean-Michel Gallet a été le témoin de nombreuses mutations profondes, consignées dans des "feuilles de route" qu'il ne manque pas de partager avec tous ceux et celles qui partagent sa passion. En matière de développement agricole, de nombreuses avancées ont été obtenues au cours de ces dernières années, entre appuis techniques et transfert de connaissances. mais aussi en matière de financements de projets avec par exemple l'arrivée et le soutien du Crédit Mutuel au Cambodge. Jean-Michel a également pu observer le désintérêt croissant des jeunes pour les métiers de la terre, qui pour beaucoup préfèrent la ville à la campagne, espérant y trouver des emplois mieux rémunérés, notamment dans l'industrie textile. L'agriculture manque de bras, mais la "mécanisation galopante" y remédie à sa façon, remplaçant petit à petit les traditionnels attelages tirés par des bovins.
Nimith Chheng, mercredi 21 décembre 2016
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