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HISTOIRE - Un projet pédagogique français rend hommage aux tirailleurs cambodgiens de la Première Guerre Mondiale

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 24 novembre 2016

 

Loïc Gigaud, très attaché au Cambodge, a été professeur d'histoire-géographie au Lycée Descartes de Phnom Penh entre 1997 et 2003. Durant son parcours phnom-penhois, l'enseignant s'intéresse à la part prise par les Khmers à la Première Guerre mondiale. La découverte, au cours de ses recherches aux Archives de Phnom Penh, d'un document mentionnant l'action des Khmers dans la Marne, à Gizaucourt, le pousse à aller plus loin. Les Khmers du 23ème Bataillon de tirailleurs indochinois y ont en effet construit un hôpital d'évacuation. 

À son retour de Phnom Penh, affecté par choix dans la Marne pour suivre les pas de ces Khmers qui ont servi la France, convaincu que "la France et le Cambodge ont encore beaucoup à partager et que la fraternité d'armes des tranchées ne doit pas être oubliée", Loïc Gigaud décide de rendre à sa façon hommage au pays qui l'a accueilli. 

Avec une équipe d'enseignants du collège Les Indes de Vitry-le-François, Loïc Gigaud, qui est également chargé de mission Mémoire et Citoyenneté au Rectorat de Reims et co-responsable du Service éducatif du Mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises, se lance dans un défi pédagogique aussi original qu'ambitieux impliquant ses élèves de troisième et visant à rendre compte de l'histoire et des mémoires des Khmers en Champagne et au Cambodge, de la Grande Guerre à aujourd'hui. 

 

"Le devoir de mémoire ne se conjugue pas seulement au passé"

À des milliers de kilomètres du Cambodge, le projet de Loïc Gigaud prend forme et ne manquera pas d'illustrer cette citation de Jean-Pierre Masseret, ancien secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens combattants : "Le devoir de mémoire ne se conjugue pas seulement au passé. Il doit être de son temps, indépendant des contingences politiques pour servir aussi à préparer l'avenir des plus jeunes". Les nombreux objectifs pédagogiques poursuivis se déclineront ainsi tout au long de l'année 2014-2015, mobilisant enseignants et élèves au-delà du seul programme officiel de troisième. Au total, les trente participants exploreront près d'une dizaine de lieux en s'attachant à articuler l'Histoire, le souvenir, la destinée et la mémoire de ces jeunes Khmers venus au secours de la République et morts sur son sol, il y a près de cent ans.

Des tombes de soldats à la résidence de l'ambassadeur en passant par le musée Guimet et la fonderie champenoise qui a réalisé le monument aux morts du Cambodge, les jeunes collégiens mobilisés se sont confrontés au métier d'historien, entre promotion de leurs travaux, enquêtes-terrain, collecte et recoupement d'informations. Pour Loïc Gigaud, il s'agissait de "faire de l'histoire autrement et ailleurs qu'en classe". Ses collégiens marnais, précise l'enseignant, en allant à la rencontre des êtres et des lieux, sont parvenus à faire sortir de l'oubli et de l'anonymat ces soldats venus du Cambodge pour aider la France. Ils ont aussi démontré, à leur manière, que la mémoire est ancrée dans le territoire de Champagne où reposent de jeunes Khmers qui sont sortis de l'oubli pour entrer officiellement dans notre histoire partagée.

Un reportage consacré au projet sera diffusé sur France 3 Champagne-Ardenne le 15 janvier 2017 prochain lors du 19/20. 

Pour en savoir plus : http://centenaire.org/fr/espace-pedagogique/mobilisation-de-la-communaute-educative/la-champagne-ardenne-au-coeur-de-la

Nimith Chheng, mercredi 23 novembre 2016

(www.lepetitjournal.com/cambodge

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Publié le 23 novembre 2016, mis à jour le 24 novembre 2016
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