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Cinq Franco-cambodgiens au départ des championnats du monde de trail

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Laurie Phaï lors du trail d'Angkor, photo fournie
Écrit par François Camps
Publié le 6 juin 2019, mis à jour le 7 juin 2019

Pour la première fois, le Cambodge sera représenté aux championnats du monde de trail ce samedi 8 juin au Portugal, sous l’impulsion de Cambodgiens nés en France qui souhaitent renouer avec leurs racines.

C’est hier, en récupérant leur dossard, que les cinq athlètes franco-cambodgiens se sont rencontrés pour la première fois. Sothea Phal, Jean-Jacques Mok, Mathieu Leng, Aline Seng et Laurie Phaï n’ont encore jamais couru tous ensemble, mais demain, ils porteront haut les couleurs du Cambodge lors des championnats du monde de trail qui auront lieu à Miranda do Corvo, en plein centre du Portugal.

Au programme de cette course sur terre battue ? Une épreuve de 44 kilomètres et 2 200 mètres de dénivelé positif pour les 413 inscrits venus de 53 pays. Dont le Cambodge, pour la première fois de son histoire.

Derrière cette nouveauté, se cache la détermination de Laurie Phaï. Fille d’un père cambodgien et d’une mère française, l’athlète de 33 ans cumule les casquettes. Après une première carrière sportive dans le tennis de table, une place de n°3 française et de multiples participations aux championnats d’Europe et du monde, elle dépose la raquette noire et rouge en 2007 pour se consacrer à sa vie de famille.

« C’est un véritable honneur de représenter les couleurs de papa après avoir porté le maillot de maman »

Sportive dans l’âme, elle chausse les baskets six ans plus tard pour démarrer une deuxième carrière professionnelle. C’est en 2017, à l’occasion de la deuxième édition du trail d’Angkor qu’elle foule pour la première fois le sol cambodgien, la patrie qu’a quittée son père en 1978 pour fuir les atrocités du régime khmer rouge. « Courir au Cambodge a été une expérience extraordinaire » se rappelle celle qui a remporté l’épreuve.

Elle a depuis multiplié les allers-retours entre Cahors, sa ville de résidence, et Phnom Penh, ainsi que les participations sportives sous inscription cambodgienne. « Certains marathons, comme Berlin ou Valence, et certains trails comme l’ultra trail du mont Blanc ou la diagonale des fous me permettent de m’inscrire en tant que Cambodgienne alors même que je n’ai pas la nationalité, simplement le visa accordé aux ressortissants, raconte-t-elle. C’est un véritable honneur de pouvoir représenter les couleurs de papa après avoir porté le maillot de maman. »

Énergique, la jeune femme en voulait plus : inscrire officiellement le Cambodge à une compétition internationale de trail. Avec le soutien de Soreasmey Ke Bin, fondateur de l'association Anvaya qui rassemble les rapatriés de la diaspora cambodgienne, la jeune femme fait la rencontre de Vath Chamroeun, le secrétaire général du comité olympique cambodgien. Ensemble, ils le convainquent du bien fondé de leur idée. « Je me suis occupé de l'administration pour affilier la fédération cambodgienne d'athlétisme à la fédération internationale, détaille Laurie Phaï. Cela m’a pris six mois mais c’est énormément de fierté. »

A terme, l’athlète souhaiterait s’impliquer davantage pour développer le sport au Cambodge et « donner envie à plus de jeunes de faire du sport ». Comment ? Elle ne le sait pas encore. Peut-être en commençant par représenter le Cambodge pour le marathon des Jeux olympiques de Tokyo en 2020, comme le lui a proposé Vath Chamroeun.

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Publié le 6 juin 2019, mis à jour le 7 juin 2019

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