La réalité rejoint parfois la fiction : un fait divers, qui ressemble étrangement au scénario du film "La mort de Dante Lazarescu", vient de le prouver il y a quelques jours. Jeudi dernier, dans le département d'Olt (sud du pays), un patient de 62 ans est décédé après avoir été transporté de services en services hospitaliers pendant plus de quatre heures sans être traité.
Jeudi donc, à 12h15, la famille de cet homme de 62 ans, habitant dans le village de Draganesti-Olt, a appelé le 112, le numéro du service d'urgence. Pris en charge par une ambulance, l'homme, déshydraté et qui ne s'était pas alimenté, présentait des symptômes de douleurs abdominales. Il est d'abord transporté au centre médical de la petite ville. Là-bas, aucun médecin. Les ambulanciers décident donc de le conduire jusqu'à l'hôpital départemental de Slatina. A 13h30, il est interné dans le service d'urgences. Un premier examen diagnostique une sous-nutrition, il est envoyé dans le service des maladies internes, du même hôpital. Problème : l'homme n'avait pas sur lui de carte d'assurance santé, il est renvoyé vers les urgences. Là, pendant une heure et demie, il va attendre qu'"arrive par fax la confirmation qu'il dispose d'une assurance sociale", selon les dires de Radu Nuca, manager du service ambulancier de l'hôpital. Lorsque la confirmation tombe enfin, il est envoyé dans le fameux service qui doit le prendre en charge. Le même diagnostic de sous-nutrition est établi, un traitement lui est prescrit mais il doit encore être transféré pour que ce traitement lui soit administré. Direction l'hôpital des maladies chroniques. Mais quand l'ambulance arrive, il n'y a sur place aucun médecin. Les ambulanciers décident alors de le conduire à nouveau aux urgences de l'hôpital départemental. Retour à la case départ. Les ambulanciers y laissent le patient à 16h45. Il meurt quelques minutes plus tard d'un infarctus, selon les résultats de l'autopsie.
Des sanctions mais pas encore de solutions
Dès que le récit des dernières heures de cet homme de 62 ans, baladé d'unités médicales en services de soins, a été rendu public, la direction de l'hôpital départemental d'Olt a ouvert une enquête. Vendredi, le ministre de la Santé en personne, Ion Bazac, est allé sur place. Face au scandale, aucun des médecins qui a examiné le patient n'a reconnu une quelconque responsabilité mais le ministère de la Santé a qualifié l'accueil et les soins accordés au patient "superficiels". Samedi, suite aux contrôles réalisés par le ministère dans l'établissement hospitalier, Ion Bazac a annoncé avoir démis de leur fonction le manager de l'hôpital, le directeur médical de l'établissement, le médecin chef des urgences, le médecin du service des maladies internes, le médecin qui a examiné le patient et une infirmière. Des sanctions ont aussi été décidées à l'encontre du médecin de garde du service des maladies chroniques, et des infimières des urgences. Ils verront leurs salaires réduits de 10% pendant trois mois.
Marion Guyonvarch. (www.lepetitjournal.com - Bucarest) lundi 26 janvier 2009{mxc}







