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DNA - 135 procureurs de la DNA soutiennent Kovesi contre sa révocation

DNADNA
Écrit par Ana-Maria Roșca
Publié le 27 février 2018, mis à jour le 27 février 2018

135 des 183 procureurs de la Direction Nationale Anticorruption (DNA) ont manifesté leur soutien pour la procureure en chef de la DNA, Laura Codruta Kovesi, suite à la procédure de révocation déclenchée par le Ministre de la Justice. Les procureurs ont ajouté que la demande du ministre est fondée sur des mensonges, des hypothèses et des informations non vérifiées provenant de la presse.


Les 135 procureurs ont déclaré dans un communiqué de presse, qu’ils ont adressé une demande au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) pour défendre leur réputation professionnelle mais aussi le principe d’indépendance des procureurs de la DNA. Cette déclaration vient après que deux chaînes locales ont présenté des preuves selon lesquelles les procureurs fabriquaient des dossiers. Les nouvelles allégations ont déclenché plusieurs réactions politiques, surtout de la part des membres du Parti Social Démocrate (PSD), menant à la décision du Ministre de la Justice, Tudorel Toader, de demander la révocation de Laura Codruta Kovesi de ses fonctions de procureure en chef de la DNA.


Dans leur déclaration, les procureurs ont affirmé que les dernières années, ils se sont confrontés à plusieurs attaques de la part des personnes enquêtées ou renvoyées devant les tribunaux, attaques qui ont touché de manière directe leurs vies, à cause « des répercussions émotionnelles négatives » sur eux-mêmes, leurs familles et leurs amis.


« On pourrait s’imaginer que cette démarche du Ministre de la Justice atteindra son objectif et que la semaine suivante ou d’ici deux semaines, Laura Codruta Kovesi sera révoquée. Comment pourra-t-on continuer notre activité ou arrêter des personnes impliquées dans des cas de corruption si on sait que, selon la logique du Ministre de la Justice, on pourra être accusés injustement, à tout moment, pour nos enquêtes, pour des délits d’opinion, son raisonnement étant motivé seulement par le fait que l’image de la Roumanie est affectée au niveau international, à cause du phénomène de la corruption. »  

Ils ont conclu leur déclaration en disant qu’ils ne peuvent pas permettre cela et que demeurer silencieux sera seulement une preuve du fait que tout leur travail a été fait en vain.

Le Ministre de la Justice, Tudorel Toader a annoncé jeudi dernier, qu’il avait déclenché la procédure de révocation de Kovesi de ses fonctions. Il a présenté un rapport, publié sur le site du Ministère de la Justice, la journée suivante, dans lequel il accuse Kovesi de ne pas respecter la Constitution, d'avoir outrepassé ses attributions en enquêtant sur l'adoption de certaines mesures gouvernementales, mais aussi d'avoir refusé de coopérer en décidant de ne pas se présenter devant la commission parlementaire d'enquête sur l'élection présidentielle de 2009. Il l'a également accusée d'avoir un comportement autoritaire avec les autres procureurs, d'avoir accéléré certaines enquêtes sur des principes subjectifs, de ne pas avoir procédé à des vérifications dans le cas de certains procureurs soupçonnés d'abus et d'avoir nui à l'image du pays à travers les interviews qu'elle avait données pour la presse étrangère.

À son tour, Kovesi a déclaré qu’elle « poursuivra la procédure légale et qu’elle sera présente pour répondre, si nécessaire, point par point, à toutes les allégations présentées par le Ministre de la Justice. »

Mardi, Kovesi sera auditionnée par le Conseil supérieur de la Magistrature qui se prononcera au sujet de la demande du ministre de la justice, mais ce sera au président, Klaus Iohannis, d'adopter la décision finale.

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Publié le 27 février 2018, mis à jour le 27 février 2018

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