Caractérisant la multiethnicité, Timisoara est - sans conteste - une ville à découvrir. Longtemps, dans le gigantesque empire austro-hongrois, elle fut la première ville éclairée d'Europe en 1884. Elle est aujourd'hui le symbole d'une Roumanie en pleine mutation économique et a été à juste titre, désignée Capitale Européenne de la Culture en 2021.
Crédit photo: Virgile Prod'homme
On ne peut jamais définir parfaitement un parcours plus séduisant qu'un autre, mais je souhaiterais vous faire commencer notre voyage autour du canal de la Bega (celui-ci se finit en Serbie). Tel un serpent, le canal permet à tout voyageur de se promener sur une grande partie de la ville, grâce à ses « pédalos » que l'on peut louer à plusieurs endroits le long des quais. On peut même s'adonner au canoë-kayak en toute simplicité avec l'aide d'instructeurs. L'aménagement des berges nous amène à admirer de plus en plus de bars et terrasses qui viennent se greffer au paysage idyllique. La ville regorge de lieux pour flâner et on peut aussi venir y boire des limonades à la menthe, qui font partie des meilleures du pays.
Continuons notre découverte de cette magnifique ville, avec un détour vers le centre historique de la ville et sa cathédrale métropolitaine orthodoxe. Construite entre 1936 et 1941, elle observe la Piata Victoriei et en est un des principaux symboles. De style moldave-byzantin, ce monument ravi de plus en plus de touristes en quête d'exotisme. Pour les théologues en herbe, elle est dédiée à trois personnages importants : Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome.
En allant sur la place qui lui fait face, nous sommes ravis par les cafés et glaciers qui réservent d'excellentes surprises. La marche vers l'opéra est un régal et en passant plus loin, on découvre le théâtre allemand et hongrois hébergés à la même enseigne, ce qui constitue une singularité en Europe et accentue le côté multiethnique de cette ville aux proches frontières (Serbie, Hongrie). En fermant les yeux sur la place de l'opéra, on peut se rappeler qu'elle fut le premier lieu de contestation de la dictature communiste de Nicolae Ceausescu en 1989 (il reste même quelques traces de balles sur certains bâtiments). La Piata Libertatii étonne par sa nouvelle architecture concentrique, elle était auparavant dénommée Place de la parade, en raison de son appartenance militaire et on pouvait y voir un char militaire qui la gardait. Aujourd'hui, elle est agrémentée de bancs où on peut s'asseoir, afin de finir la glace achetée précédemment. L'architecture des bâtiments de la vieille ville nous fait rappeler aussi le caractère évident de l'appartenance jadis, au style austro-hongrois.
Par nos déambulations touristiques, dans les rues fraîchement rénovées du centre historique, nous atteignons un des joyaux de la Roumanie : la Piata Unirii. Cette place centrale, entourée au loin par les restes de l'ancienne citadelle, représente un mélange entre l'art baroque et l'art classique. Le musée d'art de Roumanie placé dans le Palais royal y côtoie deux cathédrales, dont la cathédrale dite serbe et la cathédrale catholique-romaine. Ce qui nous éblouie le plus, c'est surtout le mélange de couleurs pastelles des bâtiments et l'harmonie originale qui en découle. Encore une fois, un grand nombre de cafés et terrasses nous laissent admirer cette beauté.
J'espère que cette petite escapade estivale vous aura donné envie de découvrir celle que l'on surnomme encore « la petite Vienne ». Que l'on m'excuse, si je n'ai pas présenté le quartier Iosefin ou celui de Fabric qui ont tant à proposer, mais c'est pour mieux vous laisser le soin de découvrir par vous-même, le charme et les recoins de la capitale du Banat. Vous serez aussi surpris par sa gastronomie et je vous invite à vous laisser tenter par la crêpe du Banat qui remplira vos yeux et votre appétit.
Virgile Prod'homme (www.lepetitjournal.com/Bucarest) - Vendredi 1 Septembre 2017
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