À l’âge de 76 ans, l’actrice, autrice, interprète, écrivaine, muse de Serge Gainsbourg et femme engagée politiquement nous a quittés. Gros plan sur ses débuts aux sonorités indiennes.


Chanteuse, écrivaine et surtout actrice, le grand public la découvre grâce à son rôle d’ingénue dans La Piscine de Jacques Deray. Elle est par la suite couronnée de succès pour son rôle dans La moutarde me monte au nez de Claude Zidi.
Jane Birkin, jeune hippie sous influence indienne dans le film Wonderwall
Mais seul un happy few constitué de cinéphiles la connaît pour le rôle de Penny Lane dans le film Wonderwall réalisé par Joe Massot en 1968. Un an avant le succès de La piscine, l’actrice s’intéresse à un genre cinématographique plus expérimental.
La bande originale de ce long-métrage d’une heure trente est composée par George Harrison et Eric Clapton.
George Harrison, comme son ami et camarade John Lennon, est à l’époque pris de passion pour l’Inde et revient d’un de ses voyages à Rishikesh.
Les Beatles avaient depuis peu été invités par le Maharishi Mahesh Yogi pour y pratiquer la méditation transcendantale et apprendre les rudiments de la musique indienne au sein d’un Ashram qui deviendra connu sous le nom de « d’Ashram des Beatles ». Harison s’envole ainsi pour composer la bande originale du film de Massot dans les studios londoniens.
Coup de grâce à l’écran lorsque Jane Birkin, dans la peau d’une jeune hippie, devient l’objet de désir d’un chercheur fou amoureux d’elle qui la fantasme sous toutes ses coutures.
Sur des airs de flûtes et de cithares joués par Harrison et un groupe de musiciens hindous, la belle déambule vêtue de tenues aux accents orientaux et psychédéliques qui font tout le charme du mouvement hippie.
L’ex fan des sixties succombe au poids de l’influence indienne dans le mouvement Flower Power qui débarquait tout juste outre-manche. Bien que son style ait évolué, ses revendications sont restées en phase avec ce mouvement libertaire.
Jane Birkin engagée politiquement à la vie comme à l’écran
Fraichement arrivée en France, la jeune femme participe aux marches contre la peine de mort. Dans le film Je t’aime moi non plus, réalisé par Gainsbourg en 1976, Jane Birkin joue avec les genres et la sexualité dans le rôle de Johnny Jane. En 1995, elle manifeste en faveur de la lutte contre le Sida avec sa fille Lou Doillon. En 2013, l’artiste participe activement aux manifestations qui défendent le mariage pour tous.
Si pour vous le nom de Birkin n’était rien de plus que celui d'un it-bag Hermès que Jean-Louis Dumas avait créé pour elle lors d’un vol Paris-Londres, nous vous invitons à jeter un œil plus poussé sur sa filmographie et discographie. Vous risqueriez d’être surpris par la richesse de son apport culturel !
Ce dimanche 16 juillet 2023 elle est venue nous dire qu’elle s’en allait et nos larmes n’y pourront rien changer. À l'âge de 76 ans, Jane Birkin s’est éteinte à son domicile.
Quelque temps auparavant elle avait annulé les dates de sa prochaine tournée pour des raisons de santé.
Mais moins d’une semaine avant la triste nouvelle, elle affichait un sourire radieux. Tout semblait aller pour le mieux alors qu’elle déambulait en fauteuil roulant accompagnée de ses amis dans les galeries du Petit Palais à l’occasion d’une exposition en l’honneur de Sarah Bernhardt à Paris.
Elle nous lègue une esthétique qui lui est propre, son charme de femme-enfant androgyne qui lui aura valu d’être la muse éternelle de Serge Gainsbourg, son second mari et complice de toujours.
Une chose est certaine : elle était un esprit libre. Sa fraîcheur et sa franchise manqueront au paysage artistique français.
