Youth Visions est un projet de long métrage de cinq jeunes qui veulent donner la parole aux jeunes en situation d'extrême pauvreté, aux quatre coins du monde (Paris, Jakarta, Delhi, Beyrouth) jusqu’aux tribunes des Nations Unies à New York. À travers un documentaire-fiction, cinq jeunes adutes du monde vont s’interroger sur leur projet professionel, la justice sociale, le changement climatique, la place de la femme, les choix qui s’offrent à eux…
Le projet est réalisé en partenariat avec Life Project 4 Youth (mouvement international spécialisé dans l’inclusion sociale et professionnelle de jeunes adultes issus de l’extrême pauvreté et victimes d’exclusion), qui offre un accès privilégié aux bidonvilles comme aux Nations Unies.
En juin 2023, l’équipe de Youth Visions a lancé une campagne de crowdfunding pour aider à financer le film. L’ampleur de la diffusion du film dépendra du succès de cette campagne.
Près de la moitié de la population mondiale gagne moins de 5,5 dollars par jour
On estime que le monde compte aujourd’hui 1,3 milliard de jeunes entre 15 et 24 ans. Parmi eux, 30 % vivent dans des bidonvilles et plus de la moitié survit par l'économie informelle (source LP4Y).
Ces jeunes, qui vivent au milieu de catastrophes naturelles et de crises politiques, devenus experts de l’urgence et de la résilience, sont oubliés ou méprisés. Au lieu d’être décrits comme des exemples de courage, de résilience et de frugalité, nous en parlons souvent comme “les pauvres enfants des bidonvilles”.
Être pauvre, ce n'est pourtant pas avoir de pauvres idées, rêves, ambitions, valeurs, solutions… La voix de ces jeunes est indispensable à la construction d’un futur en commun.
Youth Visions, des jeunes qui veulent donner la parole aux jeunes
Youth Visions, c’est le projet d’une équipe de 5 jeunes, accompagnés de professionnels de l’inclusion, de la communication et du cinéma pour mettre en avant les jeunes en situation d’exclusion dans le monde.
En août 2019, Romain Mailliu et Rachel Cisinski rejoignent l’organisation LP4Y (Life Project 4 Youth), dont la mission est l’insertion professionnelle de jeunes adultes en situation d’extrême pauvreté à travers le monde. Romain passe un an et demi dans un bidonville de Jakarta pour accompagner des jeunes dans la recherche d'un travail décent. Rachel coordonne pendant deux ans le lancement de plusieurs initiatives entre l’Inde, les Philippines, l’Égypte et le Liban.
Alors qu’ils sont tous les deux revenus sur le continent européen - Romain est consultant en stratégie environnementale à Londres et Rachel prépare le concours de La Fémis à Paris - ils s’interrogent sur l’absence de représentation des populations les plus pauvres et la fracture sociale qui en découle. Ils imaginent alors un projet de film mettant en scène la jeunesse des bidonvilles.
En septembre 2022, ils présentent leur idée à Jean-Marc Delaporte (cofondateur de LP4Y). Ensemble, ils donnent naissance au projet Youth Visions : une initiative pour encourager les jeunes en situation d’extrême pauvreté à faire entendre leur voix. Le film Into Their Eyes en est la première résonance.
L’équipe de Youth Visions comprend aussi un chef opérateur, Gwenvaël Bigi, un ingénieur son, Virgile Loiseau, et une chargée de la communication, Mathilde d’Alançon.
Le projet de long métrage de Youth Visions
Les objectifs de Youth Visions sont clairs : porter un regard, à hauteur de ces jeunes, sur les grands enjeux contemporains ; faire un film avec eux et non pas sur eux ; réussir à adopter leurs points de vue, leurs idées et leur sensibilité permettant d’appréhender la pauvreté et l’exclusion selon une perspective nouvelle, plus immersive et plus juste.
La division sociale qui régit toutes nos sociétés (“celles du Nord” comme “celles du Sud”) n’est évidemment pas sans lien avec une certaine division narrative. Les “pauvres” sont rarement “autorisés” à s’exprimer (encore moins au moyen d’un médium artistique) car ils n’auraient pas la légitimité de le faire. D’après le lieu commun (silencieux évidemment), il y a des “misérables” et ceux-ci ne seraient pas en mesure de produire une parole solide ; en tout cas, il ne saurait en découler un savoir utile et si nous tendons parfois l’oreille, c’est plutôt par acquis de conscience que pour en tirer un enseignement.
Le projet Youth Visions a justement pour vocation de combattre cette illusion. Les jeunes adultes qui feront ce film avec l’équipe de Youth Visions ne sont ni des victimes, ni des génies extraordinaires. Pourtant, ils sont bel et bien en mesure de livrer leur vision du monde qui s'avère particulièrement pertinente. Sous l’apparente simplicité de leurs mots apparaît rapidement l'impressionnante profondeur de leur expérience. Ils ont conscience de la densité de leur expérience de vie autant que de l'incompréhensible fragilité qui en découle.
La rédaction de l'édition de Jakarta a rencontré l'équipe de Youth Visions
Comment fonctionne le projet de Youth Visions ?
À Jakarta, New Delhi et Beyrouth, l'équipe va faire appel aux groupes d’anciens “jeunes” LP4Y (qui sont déjà connus par les membres de Youth Visions). Les équipes LP4Y encadrent des jeunes pour des formations d’une durée de 3 à 6 mois, mais continuent de les suivre bien après leur sortie du programme.
Pour chacune des villes, une quinzaine de jeunes adultes participeront à 3 jours de “séminaire” proposant des ateliers artistiques (danse, chant, photo, vidéo, etc.)* et ateliers de réflexion autour de grands enjeux de société (comme la justice sociale ou environnementale).
Au terme de ces séminaires, l'équipe de Youth Visions identifiera entre 3 et 5 jeunes adultes auxquels elle proposera d’intégrer un comité d’écriture. Ensemble, tous réfléchiront aux situations les plus symboliques, poétiques, éclairantes, qui pourraient être mises en scène. Un des jeunes de ce “comité” sera désigné personnage principal, et c’est son point de vue qui sera adopté pour le film.
L’équipe de Youth Visions ne filme pas des interviews de jeunes auxquels elle pose des questions, c’est au contraire chacun des personnages qui interroge, à travers le médium du film, son environnement et les individus qui le composent. Elle voit à travers les yeux du jeune.
Plus qu’un film, ce projet est un moyen de sensibiliser contre l’exclusion et d’appeler à l’action. Du début de l’aventure jusque dans les salles de projections, l'équipe de Youth Visions organisera une série d'événements, de tables rondes, publiera les rencontres avec les jeunes sur nos réseaux sociaux … pour briser les idées reçues sur la pauvreté !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur :
Où en est le projet de Youth Visions en juin 2023 ?
L'équipe à déjà sélectionné ses protagonistes au Liban et tourné à Paris avec Mamadou, réfugié guinéen de 25 ans qui écrit un scénario de film sur l'arrivée d'un migrant à Paris.
Youth Visions est en pleine période de crowdfunding pour financer une partie du tournage.
Grâce à une centaine de soutiens, l'équipe a réussi à atteindre son objectif initial de 20 000 euros ! Le film va pouvoir être projeté en France dans les cinémas, associations, entreprises, écoles...
Il faut maintenant aller plus loin et atteindre les 150 % de l’objectif, soit 10 000 euros de plus, pour pouvoir projeter le film sur des écrans géants dans les bidonvilles.
Il reste 10 jours pour participer à la campagne de crowdfunding, pour aider Youth Visions, c’est maintenant ICI
Ensemble, portons la voix des jeunes jusqu’à la tribune des Nations-Unies !
Aujourd'hui Romain, Rachel, Mathilde, Gwen et Virgile sont en Indonésie et filment avec Dian, 23 ans, qui vit avec sa famille dans un bidonville et travaille comme graphic designer dans un des quartiers les plus riches de Jakarta. Pendant son temps libre, Dian s'interroge : comment lutter contre le changement climatique qui ravage sa ville ?
Début juillet : départ pour l’Inde où l'équipe filmera pendant 2 mois.
La rédaction de Bombay recherche un correspondant à Delhi pour rencontrer l’équipe de Youth Visions lors de leur passage, en vue d’un article sur la partie indienne du projet de Youth Visions. Écrire à bombay@lepetitjournal.com si intéressé(e).