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Confinement : Témoignages de Français résidant en Inde

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@theHindu
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 7 avril 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Afin d'appréhender les impacts du confinement en Inde sur les Français y résidant, mais aussi en vue de partager avec la communauté, la rédaction vous propose chaque jour un ou deux témoignages de personnes aux profils divers.

 

Pour commencer, nous donnons la parole à Sophie :

 

Sophie, 37 ans, Bandra : « Le confinement accentue le sentiment de vivre dans une bulle » 

Cette année, cela fera dix ans que j’habite à Bombay. Aujourd’hui, je vis à Bandra avec mon conjoint Deepak, qui est indien, et je travaille pour une université française en tant que déléguée en Inde. Pour moi, ce confinement à Bombay ne marque pas un grand virage sur le plan professionnel car cela fait déjà cinq ans que je travaille à distance – même si bien sûr, j’ai complètement arrêté de voyager. Ma plus proche collègue est basée à Delhi, nous avons des bureaux en Chine, au Kenya et à Singapour et le reste de l’équipe se trouve à Paris, donc nous étions déjà rodés aux réunions en ligne bien avant la crise du COVID-19 ! 

 

C’est plutôt sur le plan personnel que se situe le grand changement pour moi. Ne plus pouvoir rendre visite à mes amis, aller au restaurant, me promener…. Perdre cette liberté de mouvement qui nous semblait jusqu’ici inaliénable n’est pas quelque chose qui se fait de gaieté de cœur. En même temps, vivre en Inde nous rappelle, encore plus qu’en France, que nous sommes des privilégiés, avec un toit au-dessus de nos têtes et à manger dans nos assiettes, alors que des millions de personnes se retrouvent à la rue le ventre vide. 

 

Autre grande différence de ce confinement : je vois mon mari tous les jours ! Et comme il est pilote de ligne, notre quotidien n’a vraiment rien à voir avec la « vie d’avant », où nous ne passons habituellement que deux-trois jours par semaine ensemble maximum, et presque aucun week-end. Il a fallu se créer de nouvelles habitudes, où les tâches ménagères ont pris beaucoup d’importance. Comme beaucoup de personnes ici, nous avons d’ordinaire la chance de pouvoir compter sur notre employée de maison pour nettoyer l’appartement et même cuisiner un peu. Nous ne lui serons que plus reconnaissants de son travail quand elle pourra revenir. 

 

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Mais surtout, je trouve que ce confinement accentue encore plus ce sentiment, conforme à la réalité, de vivre dans une bulle. La société indienne étant éminemment fragmentée, nous faisons déjà partie d’un microcosme dans nos conditions de vies normales. Je suis sûre que si vous sortez un peu dans les bars et les restaurants de Bombay, vous vous êtes déjà rendu compte que vous y croisez toujours les mêmes têtes. C’est d’ailleurs toujours assez impressionnant de réaliser que parmi 20 millions d’habitants, ceux qui ont les moyens de pouvoir sortir pourraient en réalité se regrouper dans un gros village. 

 

En revanche dans la rue, Bombay reste normalement une ville très mixte socialement : il y a des vendeurs ambulants, des commerçants classiques, des employés de maison, des ouvriers, des gens de tous milieux qui font leurs courses, viennent travailler,  s’arrêtent 5 minutes pour savourer un peu de streetfood, y compris dans les quartiers les plus chics. Aujourd’hui, nous entendons certes le chant des oiseaux à la place des klaxons, mais si j’apprécie qu’il y ait moins de voitures, Bombay n’est pas Bombay sans ses habitants. J’ai hâte de retrouver l’ambiance unique de la ville après le confinement, que j’espère bien sûr le plus efficace possible. Aamchi Mumbai will survive!


 

La rédaction vous recommande de suivre le blog de Sophie sur le site de Courrier International : Bombay Darling pour plus d’impressions sur la vie en Inde et vous donne rendez-vous demain pour les prochains témoignages.



 


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