Après des mois de batailles juridiques, la réserve naturelle de Mhadei à Goa, va devenir une réserve protégée pour les tigres.
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Une réserve protégée pour la faune et la flore à Goa
Située au nord-est de l'État de Goa, près du village de Valpoi, la réserve naturelle de Mhadei couvre une vaste superficie de 208 kilomètres carrés et assure la protection de l’immense biodiversité que l’on trouve dans la faune et la flore des Ghâts occidentaux. La formation de ce sanctuaire fait de Goa le seul État du pays qui protège toute la zone des Ghâts occidentaux sur son territoire.
Présence de tigres du Bengale à Mhadei
Parmi la faune que l’on peut observer à Mhadei, on trouve des tigres du Bengale, une espèce protégée. En 1900, la population de tigres du Bengale était estimée entre 40 000 et 50 000 individus. Vers 1972, ce chiffre était tombé à 1 827, poussant le gouvernement indien à lancer le Project Tiger consistant à créer des parcs nationaux pour sauvegarder sa population de tigres. Ce programme de protection a permis à la population de tigres de croitre de nouveau et, en avril 2023, le gouvernement indien a recensé 3167 tigres dans tout le pays, selon le Premier ministre indien Narendra Modi.
Frédéric Geffroy a fondé Planète Tigre pour protéger les tigres dans le monde
Selon Richard D’Souza, ancien conservateur en chef principal des forêts qui a joué un rôle crucial dans la désignation de Mhadei comme sanctuaire de la faune à la fin des années 1990, dès le début, il avait été envisagé la possibilité de déclarer la réserve de Mhadei comme un sanctuaire de tigres, mais certaines industries et certaines sections du gouvernement s’y étaient opposées.
Mhadei à Goa, de réserve naturelle à réserve de tigres
Les efforts pour développer une réserve de tigres dans la région de Mhadei ont commencé sérieusement en 2011 lorsque le ministre de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique et président de la NTCA (autorité nationale pour la protection des tigres), avait écrit au ministre en chef de l'époque pour lui soumettre une proposition. L’année suivante, le ministre avait réaffirmé l’intention du gouvernement national de créer une réserve de tigres à Goa. Mais celle-ci fut ignorée ou refusée par chacun des gouvernements de Goa jusqu’à aujourd’hui.
Un long combat juridique pour transformer la réserve de Mhadei en réserve de tigres
En 2020, la mort par empoisonnement d’une tigresse et de ses trois petits a poussé l’ONG Goa Foundation à relancer le projet en lançant une pétition auprès de la Haute Cour de Bombay à Goa, qui leur a finalement donné raison en juillet 2023.
Le gouvernement de Goa s’est opposé à cette décision et a fait appel auprès de la Cour Suprême. Selon ce dernier, les tigres observés à Mhadei ne sont pas résidents dans la zone et ne font que la traverser lors des migrations.
De plus, ce projet aura un impact sur des milliers de personnes en les obligeant à se déplacer pour créer la zone tampon nécessaire entre la réserve de tigres et les zones habitées. De même, il affecte les activités économiques dans la région car la zone éco-sensible couvre près d’un quart de l’État de Goa.
Enfin, cela a aussi un impact sur un grand projet de dérivation de l’eau de la rivière Mhadei entre Goa et le Karnataka, projet auquel le gouvernement de Goa s’oppose aussi.
Finalement, la Cour Suprême a refusé le sursis demandé par l’État de Goa et l'a obligé à déclarer, d'ici le 24 octobre 2023, la réserve naturelle de Mhadei comme une réserve pour tigres, et les alentours comme une zone écosensible, protégeant ainsi beaucoup d’autres parcs.
Le militant Claude Alvares, de la Fondation Goa, a déclaré que le jugement “a un impact très important sur les quatre sanctuaires de la faune”, à savoir Mhadei, Bhagwan Mahavir, Netravali et Cotigao. Sur les 745,18 kilomètres carrés de zone protégée, environ 578,33 kilomètres carrés sont proposés comme zone centrale et environ 166,85 kilomètres carrés comme zone tampon dans le plan de travail du département des forêts. “Cela place [ces zones] dans un niveau de protection différent.”
