Le secteur du transport aérien indien subit de plein fouet les effets conjugués de la crise de Jet Airways, du manque de pilotes et de l’impossibilité de voler pour les Boeing 737 Max 8. Les prix des billets d’avion sur les routes les plus demandées comme Mumbai Delhi ou Mumbai Chennai s’envolent !
Suite aux déboires de la compagnie Jet Airways, le nombre de passagers transportés par avion a diminué d’1,3 million entre janvier et février 2019. Cela a privé l’Inde du titre de marché aérien en plus forte expansion mondiale !
Jet Airways manque cruellement de ressources financières et aucun des plans de sauvetage proposés pour les diverses parties n’a abouti pour le moment. Selon la Direction de l’Aviation Civile Indienne (DGCA), seulement 41 avions Jet Airways seraient opérationnels : 2/3 de la flotte reste au sol soit parce que les loyers n’ont pas été payés, soit parce que ce sont des Boeing 737 Max 8 qui sont, pour l’instant, interdits de vol par l’organisme de contrôle aérien indien. C'est 80% de vols en moins par rapport à l’année dernière.
De plus, les pilotes ne sont plus payés depuis plus de trois mois et plusieurs d’entre eux ont déjà quitté la société pour une autre des compagnies aériennes domestiques, en particulier SpiceJet et Indigo. Le 21 mars 2019, lors d’une réunion des pilotes de Jet Airways sur l’aéroport de Delhi, il a été annoncé que si aucune compensation ne leur était versée au 31 mars 2019, ils arrêteraient le travail à partir du 1er avril 2019.
Selon le Economic Times, certains pilotes se trouvent actuellement dans une situation financière précaire et sont obligés de demander de l’aide à leur famille ou à leurs voisins pour pouvoir continuer à payer les dépenses quotidiennes. Il semblerait que ceux qui assuraient les vols domestiques sur de petits avions aient plus de possibilité de se faire embaucher dans une des compagnies domestiques locales. Par contre, le marché est plus limité pour ceux qui naviguaient sur les vols long-courrier car ils ne peuvent postuler que dans les sociétés internationales.
Une autre des compagnies aériennes domestiques, SpiceJet, a été contrainte d’annuler de nombreux vols en raison de l’interdiction de voler des Boeing 737 Max 8. Selon les rumeurs, elle serait en discussion avec les loueurs d’avion pour reprendre certains des appareils de Jet Airways afin de compenser l’absence des 12 Boeing 737 Max 8 cloués au sol.
Et enfin, Indigo, une des compagnies low-cost locales, a du annuler plusieurs vols du à un manque de pilotes.
Cela a contribué à une hausse rapide des tarifs sur les vols domestiques et en particulier pour les trajets entre les principales villes indiennes, Delhi, Mumbai, Chennai, Bangalore, Kolkatta, … Les prix auraient grimpé de plus de 100% par rapport à l’année dernière pour les billets achetés à la dernière minute. A l’approche des vacances scolaires dans le Maharashtra (vers la fin avril), les économistes prédisent un maintien des prix élevés pendant le mois prochain. Sanjay Narulla, vice-president de Travel Agents Association of India, a déclaré au Economic Times : “Si cela continue, cette situation aura un impact majeur sur les projets de vacances des passagers et contribuera à une réduction des revenus du secteur touristique. Cela n’est pas bon du tout pour l’aviation indienne !”
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