La saison cyclonique vient de commencer dans le golfe du Bengale. Vendredi matin, le cyclone Fani, annoncé par le département météorologique indien (Indian Meteorological Department, IMD) comme un des plus puissants de ces 30 dernières années, a touché terre dans la ville côtière de Puri dans l’état de l’Odisha avec des rafales à plus de 200 km/h.
L’arrivée du cyclone ayant été prévue et surveillée de près par l'IMD, le gouvernement de l’état de l’Odisha avait déplacé plus d’un million de personnes habitant dans les zones susceptibles d’être touchées par la tempête.
Samedi, après le passage de Fani, les autorités indiennes ont pu faire une première évaluation des dégâts et se sont félicités du très faible nombre de victimes (14 victimes annoncées dimanche en fin d’après midi). Selon le département pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles des Nations Unies (UN Office for Disaster Risk Reduction, ODDR), la politique de tolérance “zéro victime” en cas de cyclones et l’exactitude des prévisions de l’IMD ont permis de réduire drastiquement le nombre de morts lors de la tempête.
Mami Mizutori, représentante spéciale du département pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles des Nations Unies, a loué les efforts fournis par le gouvernement indien pour minimiser les victimes lors de l’arrivée de Fani et indiqué que cela contribue de manière concrète à la mise en place de l’accord cadre “Sendai”. Ce texte, adopté à Sendai au Japon le 18 mars 2015, a pour objectifs la réduction des dégâts et des victimes humaines et animales lors de catastrophes naturelles dans le monde sur les 15 prochaines années.
La précision des prévisions des météorologues indiens a permis une évacuation rapide de 1,2 million de personnes habitant dans les zones pouvant être touchées par la tempête et la mise en place de 4000 abris dont 880 capables de résister à des vents cycloniques. 45 000 volontaires et 2 000 personnes spécialisées dans la gestion des situations difficiles ont participé à l’effort de déplacement de la population des régions côtières. Plus de 3 millions de messages ont été envoyés afin de prévenir les habitants, des avertissements apparaissaient en boucle sur les chaines de télévision appelant les gens à se mettre à l’abri et les sirènes ont résonné pour insister sur l’état d’urgence de la situation. Les communications terrestres et aériennes avaient été interrompues avant l’arrivée de la tempête.
Le cyclone a ravagé 9 districts de l’état de l’Odisha avant de se déplacer vers le nord dans l’état du West Bengal et de finir au Bangladesh samedi matin où de nombreuses zones ont été inondées. Les dégâts matériels sont considérables en particulier dans la ville touristique de Puri qui abrite un des temple sacré de l’hindouisme, Shree Jagannath. Les opérations de nettoyage et de réparation des installations électriques et de télécommunications ont commencé. De plus, le gouvernement de Delhi a envoyé des équipes de spécialistes en épidémie pour aider l’état d’Odisha à prévenir tout risque de ce type et la marine indienne pour assister les sauveteurs. Les trains ont recommencé à circuler au départ de Bubaneshwar, la capitale de l’Odisha.