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Coronavirus - confinement : le point en Inde

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Credit : Instagram wsdindia
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 5 avril 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Depuis le 25 mars 2020 0h00, 1,3 milliards d’Indiens sont confinés chez eux ou dans des centres d’accueil pour 21 jours. Seuls les services qualifiés d’essentiels sont autorisés à fonctionner : alimentation, santé, finance et télécommunications. Les frontières du pays et les frontières inter-états sont fermées, les moyens de communication sont à l'arrêt : plus de bus, de trains ni d’avions. Un silence surréaliste s’est abattu sur le pays tout entier et il est particulièrement impressionnant dans les mégalopoles si bruyantes habituellement. 

 

La rédaction fait le point sur les mesures prises par le gouvernement indien depuis la mise en place du confinement pour faciliter la vie quotidienne des habitants ainsi que sur l'évolution du nombre de cas en Inde.

 

Pour suivre l'évolution de l'épidémie en Inde, vous pouvez consulter le site covid19india.org mis à jour régulièrement avec les données du ministère de la Santé et de la Famille mais aussi avec les données des gouvernements des Etats. Pour plus d’informations concernant le Maharashtra et Mumbai, suivre le site du gouvernement du Maharashtra : COVID-19 monitoring dashboard.


 

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Le 5 avril 2020, l’Inde compte plus de 4000 cas

Lorsque Narendra Modi a annoncé le confinement complet du pays le 24 mars 2020, l’Inde comptait un peu moins de 600 cas positifs. Douze jours plus tard, le 5 avril 2020, le nombre de cas en Inde dépasse 4 000 et le Maharashtra est en tête des Etats les plus touchés avec plus de 600 cas, suivi du Tamil Nadu.

Dans une vidéo diffusée deux jours auparavant, le Premier Ministre a appelé les citoyens à éteindre les lumières et à allumer des bougies ou lanternes (les “diyas”) ce 5 avril 2020 à 21h pour 9 minutes afin de marquer la solidarité entre tous les Indiens.

Malgré le confinement, l'épidémie s’est propagée dans presque tous les Etats indiens avec cependant des foyers de contamination qui sont identifiés. Mumbai en est un avec plus de 100 cas répertoriés au 4 avril 2020. Un autre foyer de contamination a été découvert fin mars à Delhi dans le quartier Nizzamuddin où s'était tenue au début du mois une réunion d’une société de prédication musulmane revivaliste, le Tablighi Jamaat. Plus de 1700 personnes étaient présentes et sont ensuite retournées dans différents Etats indiens dont le Tamil Nadu qui a enregistré début avril une augmentation importante du nombre de contaminés liée à cet événement. C’est aujourd’hui le deuxième Etat le plus touché.

A Mumbai, un premier cas suivi de deux autres ont été identifiés dans l’immense bidonville de Dharavi dans lequel la densité de population est l’une des plus importantes au monde. Pour lutter contre la propagation de l'épidémie, la mairie de la ville (la BMC) a mis en place des zones de confinement strictes autour de tous les immeubles dans lesquels des cas positifs ont été répertoriés. L'accès à ces zones est interdit et les immeubles concernés sont bouclés. Leurs habitants ne peuvent plus sortir de chez eux, ils sont en isolement pendant 14 jours minimum et la mairie organise des ravitaillements sur place. Pour suivre l'évolution des zones de confinement, se référer à la carte de la BMC ici.  

Les travailleurs journaliers n’ayant plus de revenu suite à l'arrêt de l'activité économique et particulièrement des chantiers dans les mégalopoles ont tenté de rejoindre leurs villages d'origine par tous les moyens. Suite à des scènes de foule se précipitant pour monter dans les bus ou se déplaçant à pied sur les routes, le ministère de l'Intérieur a demandé aux chefs de gouvernement des Etats concernés de maintenir leurs frontières fermées et d'héberger les personnes qui cherchaient à quitter l’Etat dans des centres d’accueil afin d'éviter la diffusion potentielle du virus. De nombreuses ONG lancent des appels à la solidarité pour pouvoir distribuer des rations alimentaires aux plus démunis (voir notre article : Confinement en Inde : comment aider les plus défavorisés ?). Les conditions d’hébergement étant sommaires dans certains endroits, de nombreuses personnes ont repris la route depuis quelques jours.

 


 

Un confinement strict et une économie à l'arrêt ou presque

Depuis le 25 mars 2020, les rues sont silencieuses, les oiseaux ont repris possession du ciel alors que les Indiens se sont retirés chez eux. La plupart des sociétés ont mis en place le travail à domicile. Les chantiers sont tous à l'arrêt. La police a établi des barrages de contrôle à l'entrée des villes et entre les quartiers. De plus, elle interdit l'accès ou la sortie des habitants des bidonvilles. 

Durant les premiers jours du confinement, seuls les produits considérés comme essentiels pouvaient être acheminés et franchir les frontières des villes et des Etats. Les camions qui étaient déjà en route avant l’annonce du confinement se retrouvent bloqués avec leur cargaison si elle ne fait pas partie de la liste publiée par le gouvernement.

Cependant, devant les difficultés d’approvisionnement des magasins d’alimentation, le 29 mars 2020, le ministère de l'Intérieur autorise le transport de tous les produits y compris celui des produits non essentiels. Il spécifie que l'intitulé “Groceries” comprend notamment les produits d'hygiène tels que savons, détergents, couches, serviettes hygiéniques, brosses à dents mais également les piles et chargeurs. Les journaux peuvent à nouveau être distribués.

Depuis début avril, les magasins recommencent à être approvisionnés et certains sites de e-commerce reprennent les livraisons. Les plateformes de livraison à domicile telles que Swiggy ou Scootsy sont à nouveau opérationnelles avec cependant une liste réduite d'établissements.

Le ministère de la Santé recommande depuis le 4 avril 2020 aux personnes ne souffrant pas de difficultés respiratoires de se protéger la bouche et le nez lors des sorties hors du domicile pour protéger la communauté (à l’exception du personnel médical qui doit utiliser les protections homologuées). Il a diffusé un mode d’emploi sur la fabrication de masques avec ou sans machine à coudre disponible ici : Advisory on use of Homemade Protective Cover for Face & Mouth.

 

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Un retour à la normale après le 14 avril ?

Le gouvernement a demandé aux Etats de soumettre leurs propositions pour la reprise ou non des activités après la fin prévue du confinement le 14 avril 2020. 

Récemment, le secrétaire de cabinet du gouvernement, Rajiv Gauba, a coupé court à toute rumeur d’extension du confinement. Cependant, il a enjoint les Etats à présenter un plan de maîtrise de l'épidémie afin d'éviter la propagation du virus. Il a insisté sur la nécessité d’agir vite et de profiter de cette période pour prendre les mesures utiles pour recenser les personnes qui ont pu être contaminées, les tester et les mettre en quarantaine.

Le 5 avril, le ministre des Ressources Humaines a annoncé que la réouverture ou non des écoles, des collèges et des universités ne serait décidée qu'après une évaluation de la situation de l'épidémie le 14 avril. 

Les compagnies aériennes locales, hormis Air India, ont commencé à vendre des billets pour des dates postérieures au 14 avril. Indian Railways prépare aussi la remise en service progressive des trains de passagers après la fin du confinement et prévoit la mise en place de mesures pour assurer l'hygiène et la distanciation sociale recommandée par le ministère de la Santé. Cependant, aucune annonce officielle n’a encore été diffusée. 

Uddhav Thackeray, le Chief Minister du Maharashtra, a annoncé samedi 4 avril que la fin du confinement dépendrait du comportement des habitants de l’Etat et du respect des consignes données. Il a clairement indiqué qu’aucune autorisation ne serait donnée pour un événement religieux, politique ou sportif dans le Maharashtra jusqu'à nouvel ordre et a mis en garde contre la diffusion de propos provoquant ou de fausses informations.

 

 

 

 

 


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