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Yangon va construire dix crématoriums supplémentaires

Des Birmans devant un des crématoriums du cimetière de Yayway, à YangonDes Birmans devant un des crématoriums du cimetière de Yayway, à Yangon
Un des crématoriums du cimetière de Yayway, à Yangon
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 29 juillet 2021, mis à jour le 30 juillet 2021

« Le nombre de morts a augmenté avec la troisième vague de Covid-19 et avec les décès dus à d'autres maladies, plus de 150 corps ont été incinérés dans neuf cimetières le 1er juillet. Puis ce chiffre a augmenté de jour en jour pour atteindre environ 500 corps le 11 juillet. Normalement, les neuf cimetières de la ville qui sont équipés peuvent incinérer environ 300 corps par jour. Il nous reste donc des corps à brûler chaque jour », reconnaît Hla Soe, le président du Conseil d'administration de la région de Yangon – le nouveau nom de l’autorité régionale après la prise de pouvoir par l’armée le 1er février 2021 - sur sa page Facebook. Le manque de crématoriums dans Yangon a déjà été soulevé ces dernières années, les cadences d’incinération étant telles que parfois les employés se trompaient d’ordre et de corps, à la grande détresse des familles.

Mais avec la troisième vague de Covid-19, plus dévastatrice que les deux précédentes partout dans le monde, la Birmanie connaît des taux élevés d'infection et de gravité des symptômes. Les variants Alpha, Delta et Kappa du virus ont été identifiés dans le pays. Et les autorités, tant locales que nationales, sont clairement dépassées, incapables de mettre en place une politique de lutte cohérente. Cela était déjà le cas lors des deux premières vagues mais les deux périodes de l’année – des saisons sèches – où elles avaient sévi et la létalité moindre du virus avaient permis à la population birmane de mieux se tirer d’affaire.

Jusqu'à mille cadavres le même jour à cause de la Covid-19

L’incurie des autorités plus le mouvement de désobéissance civile qui fait suite au coup de force du 1er février et qui est particulièrement prégnant au sein de la communauté médicale condamnent de nombreux malades à mourir faute des bons soins au bon moment. Les chiffres officiels des décès par Covid-19 sont de plusieurs centaines quotidiennement et ils sont notoirement sous-estimés. Les témoignages des volontaires en charge de collecter puis transporter les cadavres vers les morgues et les cimetières se corroborent.

Comme le raconte l’un d’eux : « Il peut y avoir jusqu'à mille cadavres le même jour. Il n'y a pas de chiffre précis. Nous devons transporter environ 20 à 30 corps par jour. Certains jours, nous ne pouvons même pas les récupérer tous. Nous ne pouvons pas nous permettre le moindre jour de repos. Nous allons chercher le corps, obtenons le certificat de décès et conduisons le cadavre au cimetière, nous le confions aux responsables locaux et nous partons chercher le suivant ». « Parfois il faut empiler deux ou trois cadavres dans le véhicule », raconte un autre volontaire.

Selon le Conseil d'administration de la région de Yangon, les cinq premiers crématoriums seront bientôt opérationnels à Yayway, le plus grand cimetiere de Yangon. Ils pourront incinérer jusqu’à 50 corps en une heure. Une fois les dix structures achevées, ce seront plus de 3 000 corps qui pourront être brûlés chaque jour en cadence d’urgence en cas de nécessité. Et bien sûr nul ne souhaite en arriver à un tel drame.

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