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Un spermatozoïde géant de 100 millions d’années découvert en Birmanie

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Un ostracode d'aujourd'hui
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 17 septembre 2020, mis à jour le 17 septembre 2020

Les ambres de Birmanie sont devenus depuis quelques années une réserve de découvertes paléontologiques majeures, depuis que se sont développées les techniques d’analyse de gouttes et gouttelettes de cette résine collante qui a pris au piège des milliers de bestioles minuscules mortes pour la postérité. Mais ce que l’équipe de chercheurs menée par le Dr He Wang, de l’Académie chinoise des sciences, a caractérisé dépasse largement la découverte de petites bêtes. Cette équipe internationale de paléontologues a trouvé les plus anciens spermatozoïdes fossilisés d’animaux, du sperme âgé de 100 millions d’années resté intact dans le corps d’une femelle qui s’est prise le bivalve dans l’ambre juste après avoir était fécondée. Cela se passait voilà 100 millions d’années, en pleins crétacé, avec peut-être un énorme dinosaure juste à côté…

Cette femelle aurait cependant eu peu de chance de figurer au générique d’un hypothétique « Crétacé Park » : elle était microscopique et appartenait à la classe des ostracodes, des crustacés qui existent depuis au moins l’ordovicien, soit plus de 485 millions d’années. Les ostracodes sont très utilisés et étudiés comme marqueurs géologiques et environnementaux. Ils sont encore largement représentés aujourd’hui par des milliers d’espèces vivant dans les océans, les lacs et les rivières. Leur corps mou est protégé par une coquille calcaire de type bivalve qui ne dépasse généralement pas un millimètre.

Dans le cas de cette femelle de l’espèce baptisée « Myanmarcypris hui », la trouvaille a de quoi faire fantasmer : non seulement ces spermatozoïdes fossilisés sont les plus anciens découverts à ce jour, mais ils sont en plus « géants », un seul de ces gamètes mâles pouvant mesurer plus de 4,6 fois la taille du corps du mâle géniteur, un peu comme si un homme produisait un spermatozoïde de plus de 7 mètres ! Cela confirme l’hypothèse de l’existence ancestrale des « spermatozoïdes géants » émise suite à une découverte assez similaire en 2014 mais sur du sperme vieux de « seulement » 17 millions d’années.

Si ce type de gamète constitue une exception dans le règne animal – en règle générale les mâles, y compris humains, produisent des millions de spermatozoïdes minuscules – il semble que certains ostracodes adoptent une stratégie inverse, comme certaines mouches drosophiles d’ailleurs : produire un petit nombre de spermatozoïdes mais très grands pour éviter que les femelles puissent accueillir plus qu’un gamète mâle. Une stratégie originale dans la course évolutive à la fécondation des ovules.

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