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Un nourrisson mis mort-né dans un sac plastique était encore en vie

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L'hôpital général de Nay Pyi Taw
Écrit par Julia Guinamard
Publié le 22 juillet 2020, mis à jour le 23 juillet 2020

Le fait divers rapporté par Daily Eleven en dit long sur l’état des hôpitaux birmans et sur la rigueur de leurs procédures de soins… Une enquête du comité des droits de l’enfant – organe qui contrôle l’application de la convention internationale des droits de l’enfant de l’Organisation des Nations Unies (ONU) – a été ouverte à la suite d’une erreur commise par l’hôpital général de Nay Pyi Daw. L’établissement a déclaré le décès d’un nouveau-né alors qu’il était encore vivant, et en conséquence ne lui a pas donné les soins dont il avait besoin pour survivre.

Le 25 juin, une femme se présente à l’hôpital enceinte de 7,5 mois et avec des soucis pour sa grossesse. Elle y accouche deux jours plus tard. Son bébé, prématuré de six semaines, est déclaré mort-né, l’équipe médicale ne décelant « aucun signe de vie ». L’enfant est emballé dans un sac en plastique et porté à la morgue du centre hospitalier. Mais voilà qu’un peu moins de cinq heures après, lorsque U Thein Htaik Oo, le président local de l'association funéraire Thaba Thuka – un organisme humanitaire créé par le célèbre artiste Kyaw Thu pour financer des funérailles décentes aux défunts de familles trop pauvres pour payer -, vient prendre les dispositions mortuaires nécessaires, il constate à sa grande surprise que la petite fille est toujours en vie. Il alerte immédiatement les médecins et la prématurée est alors transférée dans une couveuse… où elle décède quatre jours plus tard.

La mère s’est confiée à Daily Eleven : « Je n’ai pas compris ce qui est arrivé […] Ce que je sais, c’est que trois jours après mon accouchement j’ai été prévenue que mon bébé était finalement encore en vie et gardé dans une couveuse. Le lendemain, j’apprends qu’il est mort. Mon mari et moi avons organisé les funérailles après avoir récupéré son corps ». Malgré cette histoire invraisemblable, les parents ont déclaré qu’ils n’allaient pas engager de poursuites judiciaires. Quant à la médecin dirigeant l’hôpital, elle affirme avoir signalé l’affaire à ses supérieurs. Mais pour le moment, la seule action engagée officiellement par l’hôpital est la présentation d’excuses… au moine chargé du service funéraire ! Et c’est seulement parce que U Thein Htaik Oo a porté plainte le 13 juillet 2020 contre la négligence du personnel hospitalier auprès du Comité des droits de l’enfant que l’affaire est devenue publique.

 

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