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Violence contre des visiteurs à l’hôpital d’Insein

A l'intérieur de l'hôpital d'InseinA l'intérieur de l'hôpital d'Insein
A l'interieur de l'hôpital d'Insein

C’est une scène comme il en arrive tous les jours dans un hôpital birman : une femme arrive aux urgences sur le point d’accoucher, accompagnée de sa famille. Elle est immédiatement conduite vers la salle de travail et ses proches attendent à l’extérieur qu’elle ait mis au monde son enfant. Sauf qu’à l’hôpital d’Insein, après que la patiente a été conduite par le personnel soignant dans la zone de maternité, des gardes de sécurité ont exigé que les trois membres de la famille sorte des bâtiments et aille attendre dans la cour. S’en est suivie une vive querelle entre les deux bords, à laquelle des personnels soignants ont mis un terme. Certains des membres de la famille voulant se plaindre, ces soignants ont indiqué le bureau auquel s’adresser. Mais sur le chemin, des gardes de sécurité ont à nouveau agressé ces visiteurs. Le mari de la patiente, qui n’était pas impliqué dans la dispute au début, est alors allé s’enquérir de ce qui s’était passé et du pourquoi. Et il a été lui-même blessé à ce moment par des gardes, suffisamment pour que cela nécessite son hospitalisation !

Le contexte détaillé n’est pas encore connu. La famille a déposé une plainte au commissariat mais il n’est pas certain que celle-ci soit acceptée. Contacté, un responsable de l’hôpital a simplement répondu ne pas être au courant de cette affaire. Si l’enquête de police a lieu, elle permettra peut-être de déterminer les responsabilités, notamment qui a commencé à agresser qui, et qui se défendait contre qui. En l’état, ce fait divers illustre l’un des problèmes quotidiens de nombre d’hôpitaux birmans : la violence.

Violence chez certains patients ou leur famille, par incompréhension, pour des attentes, parce que les soignants ne parviennent pas aider suffisamment les malades… La liste est longue. Insein constitue une zone sensible de la ville de Yangon, une zone surpeuplée où l’urbanisme est chaotique, les services municipaux souvent dépassés voire absents, les conditions de vie extrêmement difficiles. Avec comme conséquence entre autres de nombreuses maladies mentales ou d’origines sociales. Ces patients sont traités à l’hôpital d’Insein et si la plupart se comportent parfaitement, une frange fait preuve de plus d’agressivité. Est-ce à une situation de ce genre que les gardes de sécurité ont dû faire face ? C’est une possibilité.

Mais la violence ne provient pas uniquement des patients ou de leur famille, loin de là. Nombre d’hôpitaux birmans, tout particulièrement à Yangon, sont notoirement mis sous coupe réglée au niveau des emplois non-qualifiés. Les personnels de sécurité, de nettoyage, la petite administration forment souvent de véritable lignée, vivant dans les logements de fonction attenant à l’hôpital et maintenant les emplois au sein de leur famille ou de leurs proches. Cela abouti parfois à des comportements de nature maffieux incluant de la petite corruption et de l’extorsion vis-à-vis des patients. Et c’est là une autre possibilité de cette querelle.

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