Un rapport des Nations unies rendu public le 8 juin affirme que plus de 100 000 personnes ont dû fuir leurs domiciles suite aux affrontements entre l’armée régulière birmane, la Tatmadaw, et les divers mouvements combattants ethniques de l’Est du pays, mouvements combattants qui d’ailleurs s’en prennent aussi volontiers aux uns, aux autres dans des politiques de gains territoriaux et d’influence sur les nombreux trafics frontaliers. Pour les civils pris entre toutes ces factions le quotidien est dramatique : manque de nourriture, d’eau, d’abris, de médicaments… et tout cela au début de la saison des pluies qui suscite par elle-même de nombreux déplacés chaque année, entre inondations et glissements de terrain.
Ces victimes les plus récentes de cette guerre civile endémique qui dure depuis le jour de l’indépendance dans certaines parties de la Birmanie, comme l’état de Kayin, viennent s’ajouter aux centaines de milliers d’autres réfugiés qui vivent souvent dans des camps de fortune depuis plusieurs années. Une précarité effrayante que seul un processus de paix réel et inclusif pourrait résoudre, selon la plupart des parties prenantes et des observateurs. Processus de paix au point mort depuis 5 ans même si la Karen national union (KNU), le bras politique de la rébellion Karen, a encore réitéré le 9 juin sont soutien aux accords de cessez-le-feu signés avec Nay Pyi Taw, appelant la Karen national liberation army (KNLA), son bras armé, à mettre fin à ses combats contre la Tatmadaw et à respecter les décisions des dirigeants civils du mouvement de libération des Karens.
L’urgence des besoins d’au moins 226 000 personnes en Birmanie a d’ailleurs amené le président du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a rencontré la semaine dernière le chef d’Etat-major de l’armée birmane Min Aung Hlaing, qui est le dirigeant de facto de la Birmanie. Le CICR demande la possibilité de pouvoir continuer à aider les déplacés partout dans le pays, rappelant sa neutralité et le fait qu’il n’a cessé de renforcer sa présence dans le pays ces dernières années tant les besoins humanitaires sont en croissance régulière.