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The Myanmar Times recourt au chômage partiel pour 70 salariés

The Myanmar TimesThe Myanmar Times
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 27 avril 2020, mis à jour le 27 avril 2020

Les premiers effets des conséquences économiques et sociales créées par la gestion de la crise du coronavirus commencent peut-être à se faire sentir sur les médias birmans de la même manière qu’elle frappe la plupart des médias de la planète aujourd’hui. Le seul quotidien anglophone indépendant et privé en Birmanie, The Myanmar Times, a mis en chômage partiel environ 70 de ses salariés, dont 30 journalistes, et cela au moins jusqu’en juillet 2020. Les employés en question toucheront la moitié de leur salaire pour le mois de mai et le mois de juin sera un congé obligatoire sans solde. Le directeur financier du journal a expliqué que « ces personnes ne sont pas licenciées pour l’instant. Nous allons attendre fin juin pour voir ce qu’il se passe, comment la situation évolue, avant de prendre une décision. Nous restons dans le cadre de la loi sur le travail ».

Une loi plutôt floue sur ces questions de licenciements économiques ou de chômage partiel puisque le texte accepte l’idée de cause majeure mais ne le définit pas vraiment, ni même ses contours… Certains des salariés mis sur la touche considèrent être victimes d’un licenciement déguisé afin que leurs indemnités ne leur soient pas versées mais la procédure pour l’instant suivie par The Myanmar Times semble correspondre à une interprétation possible de la réglementation, interprétation qui ne pourrait être infirmée ou confirmée que par des tribunaux. La direction du quotidien a d’ailleurs insisté sur le fait que « si des employés refusent cette proposition, ils le peuvent et nous mettrons alors fin à leur contrat dans le cadre légal ».

Le problème que rencontre The Myanmar Times est courant en Birmanie : la plupart des personnes concernées, tant employeurs que employés, ignorent les textes et ce qu’ils impliquent et se fondent souvent sur des rumeurs et des on-dit pour agir. D’où des procédures de licenciements parfois complètement illégales mais aussi des protestations et récriminations inappropriées après des renvois opérés selon la loi… qui est de toute façon d’inspiration anglo-saxonne et pas très protectrice des salariés, donc suscitent souvent de la frustration même quand elle est respectée.

Dans la situation de The Myanmar Times, les inquiétudes des salariés s’expliquent aussi en partie par l’absence d’explications détaillées de la part de la direction et par le contexte des derniers mois… Le journal n’a pas explicité clairement les raisons du recours à ce chômage partiel : est-ce une crise des ventes ou une restructuration ? L’ensemble des médias privés de la planète souffrant aujourd’hui du ralentissement économique mondial, il fait sens que The Myanmar Times se retrouve comme d’autres dans une situation financière défavorable. En même temps, Myanmar Consolidated Media (MCM), le groupe propriétaire, a plutôt les reins solides et les moyens de faire face à des difficultés économiques sur le moyen terme. L’entreprise emploie 300 personnes et publie également une version du quotidien en birman et un hebdomadaire en birman. Mais en novembre dernier, 13 journalistes avaient été brusquement licenciés « afin de procéder à une réorganisation pour améliorer la qualité du journal ». Depuis, le doute a remplacé la confiance au sein d’une rédaction traumatisée par cette mesure, et sa manière. Et c'est sans doute ce qui ressort actuellement dans les inquiétudes émises.

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