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Descente de police dans boîte de nuit « chic » : 250 interpellations

L'intérieur de la boîte de nuit Brave Bar lors d'une soirée en BirmanieL'intérieur de la boîte de nuit Brave Bar lors d'une soirée en Birmanie

« C'était choquant ! » Le constat provient d’un homme de 28 ans, qui a préféré rester anonyme, après une nuit au poste de police de Mayangone. « Nous avons été libérés à 8 heures ce matin, sous caution. Je suis tellement fatigué que je vais aller dormir maintenant », poursuit l’individu, cité par le média en ligne Coconuts. Il est l’une des quelque 250 personnes arrêtées la nuit du 7 au 8 octobre, dans l’établissement le Brave Bar, sur Kan Yeik Thar Road, à Yangon.

Eh oui, durant la nuit, vers 23 h 45, en pleine épidémie de Covid-19 et alors qu’un couvre-feu fixé à 22h s’applique. On sait donc si ce qui a le plus choqué ce monsieur est d’être interpellé alors qu’il a pris des risques sanitaires pour lui-même mais aussi pour d’autres en enfreignant les règles ou s’il est simplement effaré que la loi s’applique un peu à lui alors que comme la plupart des Birmans riches il a normalement les réseaux et les contacts pour se permettre de faire en toute impunité ce que le commun n’a ni les moyens financiers, ni les moyens de transports de faire : s’amuser dans des lieux « hypes » supposés fermés.

Un officier de la police de la région de Yangon explique au quotidien Eleven qu’il ignore « si les personnes arrêtées durant cette descente de police seront poursuivies en vertu de l'ordre instaurant un couvre-feu ou des violations des règles de précaution mise en place pour lutter contre la Covid-19. Ce sera au tribunal de décider ». Ce qui est certain est que la police a porté plainte contre environ 200 de ces fêtards en vertu de la section 188 du Code pénal birman. Les noctambules ont cependant presque tous été remis en liberté le 8 octobre au matin, la plupart après avoir payé une caution, semble-t-il. Quelques personnes ont cependant été placées en détention provisoire, d’après des témoins.

« Etre heureux malgré l'horrible situation économique »

Ce qui entraînent des commentaires sarcastiques sur les réseaux sociaux, ou plusieurs internautes laissent entendre que ces arrestations ont pour objectif principal « de soutirer de l'argent aux jeunes et aux personnes aisées qui fréquentent les clubs ». Coconuts cite ainsi une certaine Yin Swe Oo pour qui « c'est une autre façon de faire de l'argent ». Un autre individu, Thit Thit Tun, s’exprime ainsi : « Excellent. Vous payez maintenant tout ce qu'ils demandent pour votre libération parce que vous voulez être heureux, malgré l'horrible situation économique et l'instabilité politique ». Il semble croire que les jeunes et moins jeunes qui participent à la vie nocturne de Yangon font partis des victimes de « l'horrible situation économique ». Ce dont on peut douter lorsque l’on voit le type de véhicules garés devant ce type d’établissements « chics » avant l’heure limite de 22h. Il se peut toutefois que les carrosses se transforment en citrouilles une fois l’horaire fatal dépassé…

Car il est notoire que la vie nocturne de Yangon a tranquillement repris malgré les mesures de santé publique et le couvre-feu nocturne imposés dans un premier temps par l’ancien gouvernement et désormais par le nouveau. Des messages dénonçant le Brave Bar, et plusieurs autres lieux d’amusements de la ville, pour le risque que son ouverture sauvage faisait courir à d’autres circulaient depuis un moment sur Facebook. Certain menaçait même le bar, connu pour être bondé tous les soirs après l’heure légale.

Ce même 7 octobre, 1 394 nouveaux cas de Covid-19 ont été confirmés, ce qui porte le nombre total de malades depuis le début de la pandémie à 474 419, selon le ministère de la Santé. Et entre le 6 et le 7 octobre, 36 décès officiellement attribués à la Covid-19 ont été comptabilisés.

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