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C’est parti pour le « baccalauréat » birman !

En 2019, le ministre de l’Education, U Myo Thein Gyi, visite un centre d'examen de matriculation en BirmanieEn 2019, le ministre de l’Education, U Myo Thein Gyi, visite un centre d'examen de matriculation en Birmanie
En 2019, le ministre de l’Education, U Myo Thein Gyi, visite un centre d'examen de matriculation
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 12 mars 2020, mis à jour le 13 mars 2020

En France, ce serait le branle-bas de combat et les habituels marronniers du stress de l’examen et des techniques pour mieux réussir… En Birmanie, le moment est beaucoup plus discret mais il n’en est pas moins essentiel pour les quelque 970 000 candidats : Avant-hier, le 11 mars, ont commencé les épreuves de matriculation, le baccalauréat birman, et elles vont s’étendre jusqu’au 20 mars. Tout comme en France, il s’agit d’un moment majeur de la vie des scolaires, entre ceux qui réussissent et les autres, bien sûr, mais aussi la manière dont chacun réussit car les notes finales constituent le sésame de l’accès à l’université. En 2019, ils étaient 851 524 à avoir planché et 267 696 (31,5 %) à avoir réussi l’épreuve.

En Birmanie comme un peu partout dans le monde, les choix de cursus dépendent des notes à l’examen final, l’obtention de la matriculation donnant accès à deux ans d’études dans une université pour un tronc commun qui sera orienté soit littéraire, soit science, avant qu’ensuite l’étudiant se spécialise plus. Et tout comme en France, sous les grands mots d’égalité des chances, une totale inégalité de niveau et d’occasions règne entre les divers établissements universitaires. Bien réussir sa matriculation est donc absolument nécessaire pour pouvoir choisir les études que l’on souhaite et ensuite exercer le métier choisi. La matriculation prend une importance telle que dans certaines villes, comme Katha dans le nord du pays, les rues avoisinant le centre d’examen sont fermées à la circulation afin que le bruit ne dérange pas les candidats.

Avant-hier matin, entre 9h et midi – ce sera le même horaire partout dans le pays et pour toutes les épreuves – les candidats ont planché sur la langue birmane ; hier, il s’agissait de l’anglais, aujourd’hui ce sont les mathématiques et demain un sujet en option sur la Birmanie. Dimanche, on se repose ou on révise, et c’est reparti pour la chimie le lundi 16 mars, la physique le 17 mars, la biologie et l’économie le 18 mars, la géographie le 19 mars et finalement l’histoire pour finir, le 20 mars. Pour cette promotion 2020, 1990 centres d’examens ont été ouverts à travers tout le pays, soit 113 de plus qu’en 2019.

Et la matriculation revêt une telle symbolique que beaucoup est fait pour faciliter son accès à tous. Ainsi, des centres d’examen sont installés dans six hôpitaux du pays (Yangon, Mandalay, Nay Pyi Taw) et dans sept prisons afin que malades ou prisonniers – cette année ils seront 181 à tenter leur chance - puissent participer ; 181 places pour des handicapés sont également prévues. Même les enfants de travailleurs migrants peuvent se lancer, alors que souvent ils n’ont pas suivi le cursus standard faut d’écoles officielles pour cela. Qu’à cela ne tienne, ils sont 104 par exemple à passer leur matriculation dans le centre d’examen de Myawady, à la frontière avec la Thaïlande ; 104 dont les parents travaillent du côté de Mae Sot, en Thaïlande ; 104 qui ont étudié dans des écoles pour migrants mises en place par des ONG ou des militants locaux à côté des lieux de vie des parents ; 104 qui bénéficient d’un véritable réseau de solidarité puisqu’ils seront transportés, loges, nourris gratuitement pas des organisations sociales militantes locales. La possibilité de passer l’examen national birman pour les enfants d’immigrés est ouverte depuis 2012. A Mae Soe, le nombre d’enfants birmans en âge d’être scolarisés est estimé à 50 000, mais seulement 9 000 bénéficient de l’école, faute d’établissements. 

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