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Au Kachin, 20 000 personnes menacées de faim à cause du coronavirus

Le village de Chipwi, dans l'état de Kachin, en BirmanieLe village de Chipwi, dans l'état de Kachin, en Birmanie
Le village de Chipwi, dans l'état de Kachin
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 27 février 2020, mis à jour le 27 février 2020

Les quelque 20 000 habitants des circonscriptions de Chipwi et de Tsawlaw dans le nord-est de l’état de Kachin sont dans une situation de disette depuis que la Chine a fermé son poste frontière local, a affirmé à la radio RFA le député de la circonscription de Tsawlaw, Khaw Marwu. Qui craint que la situation déjà grave ne devienne une véritable famine dans les semaines à venir car les Chinois ont informé que la réouverture de la frontière ne se fera pas avant au moins le mois de mai. Tant Chipwi que Tsawlaw se situe dans une zone froide et montagneuse difficile d’accès dont les habitants vivent de l’agriculture, de la chasse et de l’exploitation des forêts locales.

Mais durant l’hiver, l’alimentation de ces populations repose essentiellement sur des importations de riz depuis la Chine voisine. « Bien sûr, les fermiers locaux ont un peu de réserve, mais le riz n’est pas la culture principale de la région », explique l’élu. Les prix des denrées de base ont explosé, portant le kilos de riz au-delà des 10 000 kyats, soit environ 6 fois plus que le cours normal.

En outre, cette zone entre la Chine et la Birmanie abrite plusieurs mouvements combattants ou milices ethniques rebelles en conflit ouvert avec l’armée régulière birmane (Tatmadaw). Celle-ci applique donc une stratégie vieille comme la guerre par son efficacité : essayer d’affamer ses adversaires autant que faire se peut, pour les affaiblir. « Dans le cas de Chipwi et Tsawlaw, cela aboutit à la disette des civils, pas des combattants », déplore Khaw Marwu. Le commandement militaire local dit avoir supervisé la distribution de vivres mais le député n’a rien pu constater pour l’instant.

« C’est difficile mais tenable pour l’instant. Mais si rien n’est fait rapidement, nous irons vers le drame car en avril avec l’arrivée des pluies dans la région, nous serons coupés du monde, les routes devenant impraticables. Maintenant que le gouvernement dit avoir donné le feu vert pour que la nourriture soit distribuée, il est impératif d’aller vite, sinon des gens mourront de faim », s’insurge-t-il.

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