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92% des entreprises birmanes touchées par la Covid-19

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Les mesures anti-Covid-19 ont fermé boutiques et industries...
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 9 juin 2020, mis à jour le 10 juin 2020

The Asia Foundation a rendu public hier lundi 8 juin son « Myanmar Business Environment Index », un indicateur créé en 2019 et qui mesure trimestre après trimestre la santé des entreprises en Birmanie et leur perception de leurs conditions de fonctionnement et de leurs perspectives. Ce dernier opus a été établi par un sondage réalisé par téléphone auprès de 750 compagnies durant deux semaines allant du 27 avril au 10 mai. Il s’agit à ce jour des données économiques les plus amples collectées et publiées sur les effets de la crise due à la gestion de l’épidémie de Covid-19. Et sans surprise les chiffres confirment le ressenti général : l’ensemble du tissu économique du pays est affecté. D’autant que The Asia Foundation compare les résultats de ce mois de mai avec ceux des index précédents collectés par la même méthode en novembre 2019 et en février 2020.

Tout d’abord, le nombre d’entreprise ayant réalisé des profits a diminué de moitié entre le sondage de février (elles étaient 55%) et celui de mai (elles ne sont plus que 22%). Les secteurs les plus touchés pour l’instant sont ceux du tourisme et de l’industrie textile. Durant les deux semaines évaluées, 29% des entreprises ont complètement fermé – c’est le cas de nombreux hôtels – et 92% déclarent avoir perdu des ventes, 74% estimant que ces pertes sont de plus de la moitié de leur activité normale. Raisons invoquées pour cette catastrophe : la rupture de la chaîne d’approvisionnement logistique, la sécurité des salariés, le manque de clients. Seulement 24% des sondées disent avoir continué à travailler comme d’habitude.

Baisse drastique d’activité signifie à court terme réduction tout aussi drastique du personnel… En moyenne, 16% des effectifs ont été soit mis en chômage technique, soit licenciés. Et même si quelques dirigeants ont payé le prix fort – managers et superviseurs comptent pour 4% de ceux qui ont perdu leur emploi -, la main d’œuvre peu qualifiée est de loin celle qui a subi la crise de plein fouet, avec 84% des renvois. Les cadres intermédiaires représentent les 12% restants.

Autre conséquence évidente et douloureuse de la baisse de l’activité, les difficultés de trésorerie. Si pour l’instant la plupart des entreprises, notamment les petites et moyennes structures, déclarent s’en sortir encore, les deux-tiers disent s’attendre à de grosses difficultés à venir, qui mettront leur existence en jeu. Un point positif toutefois, les sondées jugent que l’ensemble des agents économiques – créanciers, administration, fournisseurs… - abordent ce marasme dans un esprit de partage des risques et du fardeau financier. Il semble que beaucoup comprennent parfaitement que leur survie passe par une coopération accrue plutôt qu’une compétition a tout crin.

Enfin, même si tout le monde regrette le flou des instructions et des mesures gouvernementales – information faible et pas fiable, manque d’indications concrètes, arrivées en cascade des consignes de sécurité et de fonctionnement alors qu’un « package » cohérent en une fois aurait bien facilité leur mise en application, incompatibilité de certaines mesures avec la réalité du terrain (par exemple dans les transports en commun… -, 92% estiment satisfaisant le soutien du gouvernement fédéral ou des gouvernements régionaux. Un chiffre assez étonnant puisque dans le même temps les deux-tiers des entreprises reconnaissaient ne pas savoir qu’elles pouvaient bénéficier de prêts gouvernementaux d’urgence et que 92% ignoraient les mesures d’aide fiscale mises en place.

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