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25 000 prisonniers graciés pour le nouvel an bouddhiste

Les familles accueillent les prisonniers libérés pour le nouvel an bouddhiste en BirmanieLes familles accueillent les prisonniers libérés pour le nouvel an bouddhiste en Birmanie
Les familles accueillent les prisonniers libérés pour le nouvel an bouddhiste
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 19 avril 2020, mis à jour le 19 avril 2020

Ce sont à la fois une tradition et une forte requête qui se sont rencontrées vendredi 17 avril dernier : une tradition de pardon lors du nouvel an bouddhiste et une requête de nombreuses organisations de libérer de l’ordre de 25 000 prisonniers car le système carcéral birman est aujourd’hui prévu pour accueillir de l’ordre de 65 000 détenus alors que jusqu’à jeudi dernier environ 90 000 personnes étaient incarcérées. Une surpopulation carcérale assez classique dans le monde -  la France est par exemple depuis des dizaines d’années l’un des plus mauvais élèves européens en la matière – mais qui suscite la polémique un peu partout – y compris en France – à cause du risque supérieur de contamination par le Covid-19 qu’elle crée et la mise en danger de la vie tant des gardiens que des prisonniers que cela implique.

Le président Win Myint a manifestement bien compris l’importance de l’enjeu puisqu’il a gracié exactement le nombre de personnes nécessaires – 25 000 – pour passer des 90 000 détenus de la surpopulation aux 65 000 correspondants aux capacités d’accueil. Il est d’ailleurs possible que de nouvelles grâces massives interviennent puisqu’en 2019 ce sont trois grâces successives en un mois qui avaient permis à 9500 condamnés, puis 7 000 puis 6500 de retrouver la liberté. Cette année, les prisonniers libérés ont reçu des formations et des informations sur le Covid-19, ses risques et la prophylaxie de base à respecter avant de quitter leurs geôles.

De manière classique en Birmanie, ce sont les condamnés pour des affaires de drogues – très nombreux – qui bénéficient avant tout de la mesure présidentielle. Les prisonniers considérés comme politiques ne sont finalement que peu concernés, seulement une dizaine ayant recouvré la liberté ce week-end. Selon L’Association d’aide aux prisonniers politiques (AAPP), une organisation birmane, « il y avait 76 prisonniers politiques en Birmanie avant le 17 avril. Dix ont déjà été libérés et probablement onze autres devraient bientôt l’être ». L’AAPP considère comme prisonnier politique tout individu poursuivi pour avoir critiqué des représentants officiels du gouvernement ou de l’armée, ou poursuivi pour avoir participé à des protestations pacifiques contre les conflits ou les exactions qui existent aujourd’hui dans le pays. Si l’on accepte cette définition, toujours d’après l’AAPP, plus de 140 personnes sont aujourd’hui en détention préventive et en cours de procès en tant que prisonniers politiques et plus de 400 autres font aussi face à des poursuites de ce type, mais elles en étant en dehors de prison.

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