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BHL – Le philosophe va-t-en guerre

Alors que le président de la République Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui en Libye avec le Premier ministre britannique David Cameron, un invité surprise les accompagne : Bernard Henri Lévy

 

Nicolas Sarkozy sera accompagné en Libye de l'essayiste Bernard-Henri Lévy, défenseur de la première heure des rebelles libyens. (Photo AFP / Marwan Kraza)

Nicolas Sarkozy est parti dans la nuit de mercredi à jeudi en Libye, aux côtés de David Cameron, le Premier ministre britannique, pour rencontrer les membres du Conseil national de transition libyen. Les deux chefs d'Etat doivent tous deux introniser les rebelles dans la capitale libyenne, alors même que l'ancien dirigeant du pays, Mouammar Kadhafi, destitué, reste introuvable. Un premier pas diplomatique important pour la nouvelle Libye.
Ce voyage sera aussi l'occasion pour le Président Sarkozy de célébrer sa victoire, celle d'avoir convaincu l'OTAN de s'engager dans le conflit pour libérer le peuple libyen. Le chef de l'état français se rendra d'ailleurs à Benghazi pour prononcer un discours, sur la place de la Liberté. 160 policiers volontaires seront chargés d'assurer sa sécurité sur place. Bernard Henri Lévy, qui a permis la rencontre entre les rebelles libyens et le président français, sera également présent.

Le rôle de BHL dans le conflit
Bernard Henri Lévy est un philosophe d'un genre particulier. Il n'hésite pas à s'impliquer dans les causes qu'il défend, comme ce fut le cas lors de la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye. Dans une interview publiée fin août dans le quotidien Nice Matin, Bernard-Henri Lévy se dit "heureux d'avoir contribué" à la victoire des insurgés libyens, première étape vers un "Etat de droit", et estime qu'elle "aura un effet mécanique en Syrie". "Je ne parlerai pas de fierté. Mais je suis heureux, oui, d'avoir contribué à convaincre le président de mon pays qu'il était possible de faire tomber un dictateur", explique-t-il, en référence à la rencontre du 10 mars dernier, entre Nicolas Sarkozy et les rebelles libyens. Une étape décisive puisque c'est lui qui reconnaitra en premier la légitimité du CNT. Plus de 60 pays l'ont reconnu aujourd'hui comme seul représentant du peuple libyen. Pourtant, certains aspects du personnage de BHL dérangent.

Quelques débordements…
Fin août, le site Arrêt sur Image racontait comment Le Monde avait refusé de publier un "reportage" de BHL, aux côtés des rebelles libyens. "Cela n'aurait pas posé problème si BHL souhaitait publier une tribune dans les pages Débats", explique-t-on dans la rédaction. "Mais on estime qu'on ne peut pas confier un reportage à quelqu'un qui est administrateur du Monde, et qui a pris position sur le conflit libyen". "Nous ne sommes pas des anti-BHL primaires, mais on a estimé que la demande était abusive", ajoute-t-on. Le témoignage de BHL en Géorgie est sûrement resté dans les mémoires du Monde ! Dans un article publié sur Rue 89 an août 2008, le site internet vérifiait le récit publié quelques jours plus tôt par BHL dans le quotidien. Un témoignage assez fantastique… Le philosophe français racontait par exemple, être entré dans Gori, capitale d'Ossétie du Sud. Une information démentie par les personnes qui l'accompagnaient. Des imprécisions que l'on retrouvait dans son dernier livre, "De la guerre en philosophie". BHL cite alors les recherches de Jean-Baptiste Botul, pour démonter les thèses du philosophe Kant. Problème, Jean-Baptiste Botul est un personnage imaginaire, créé par Frédéric Pagès, agrégé de philosophie et plume du Canard enchaîné

J.B (www.lepetitjournal.com) jeudi 15 septembre 2011

Voir aussi :

LIBYE – Où est Kadhafi?
Si les rebelles annoncent que la "bataille de Tripoli" est remportée après la prise du QG de Mouammar Kadhafi, le colonel reste introuvable. L'apparition inattendue à la télévision d'un de ses fils, supposément arrêté il y a deux jours, laisse à penser que la fin du régime libyen peut réserver encore des surprises...lire la suite

Libération - Sarkozy et Cameron en route pour Tripoli, une visite "historique"
L'Express - Libye: ceux qui reconnaissent le CNT... et les autres

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