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Des valises remplies de médicaments pour stopper l’hémorragie libanaise

Plaquette de médicament en penurie au LibanPlaquette de médicament en penurie au Liban
Écrit par Thibault Segalard
Publié le 2 août 2021, mis à jour le 3 août 2021

Au Liban, le secteur médical subi de graves pénuries de médicaments, de matériels médicales et même d’électricité. Un manque tel, que désormais les Libanais en vacances reviennent les valises chargées d’antibiotiques et autres analgésiques pour pallier à cette carence.

 

Le Liban s’enfonce inexorablement dans une crise économique marquée par une astronomique chute de la livre libanaise. Frappé de plein fouet par cette perturbation, le secteur de la santé implose. Il est confronté depuis plusieurs semaines aux factures des fournisseurs étrangers qu’ils ne peuvent plus payer. Des impayés qui ont forcé l'arrêt des importations de médicaments, laissant les hôpitaux et les pharmacies se débrouiller avec les moyens du bord.

 

L’absence de médicament au Liban

 

Dans les pharmacies du pays, il est presque impossible de trouver des médicaments de base comme des dolipranes ou du lait infantile. Les traitements de maladies chroniques sont également introuvables, faisant craindre une vague de décès et de maladies graves importantes.

 

Suite aux multiples refus d'emprunt auprès de la banque du Liban (BDL), une association de pharmaciens avait lancé jeudi, une grève générale qui a «été suivie par plus de 80% des professionnels à Beyrouth et plus de 50% en campagne», selon le responsable de l’organisation. Avec la dépréciation de la monnaie locale, la hausse des prix est inévitable. La BDL qui rétribuait jusque-là les importateurs étrangers en dollars, n’a plus la capacité d’absorber ces coûts, surtout depuis le rationnement des devises qui complique encore plus ces procédures d’importations. La Banque du Liban réclame, elle, depuis de nombreux mois au ministère de la Santé, une liste de médicaments prioritaires à financer. Selon les responsables du ministère, 50 millions d’euros par mois vont être alloués aux médicaments, soit la moitié de l’addition actuelle.

 

Des bagages remplis de médicaments

 

Depuis plusieurs mois, les Libanais se sont mis à chercher des médicaments sur internet et les réseaux sociaux. Les annonces de ce type affluent de plus en plus depuis le début de la crise. Elles sont postées par les voyageurs qui rentrent au Liban avec des valises pleines de médicaments, souvent destinés à leurs familles et à leurs amis. Plusieurs photos, sur twitter notamment, montrent ces bagages débordant de produits médicaux en tout genre comme des analgésiques ou autres serviettes hygiéniques, elles aussi en rupture de stock. Des influenceurs et des journalistes essayent, eux aussi, par le biais de posts et de messages sur les réseaux sociaux d’inciter les gens revenant de voyage à emporter avec eux quelques boîtes et comprimés pour aider les plus malades.

 

 

 

 

"Ma valise, que je remplissais autrefois de cadeaux, de dattes et de parfums pour mes proches et amis au Liban", lit-on sur ce tweet publié par Jessy El Murr, le 22 juillet."

 

Une crise médicale mais pas seulement

 

Le pays est empêtré dans une des pires crises économiques jamais vues selon la Banque mondiale et ce contexte fait craindre une implosion sociale, puisque le secteur médical n’est pas le seul touché. Le carburant et l’électricité sont aussi devenus des denrées rares. Pour l’essence, en plus de sa rareté qui provoque des gigantesques files d’attente dans les stations-service, les subventions qui étaient allouées au carburant ont été supprimées fin juin, faisant grimper de 55% le prix à la pompe en seulement dix jours. En conséquence à l’épuisement des stocks de combustibles, l’électricité se trouve aussi impactée. La compagnie Electricité du Liban a d’ailleurs annoncé vendredi «la mise à l'arrêt des centrales électriques de Zahrani et de Deir Ammar»

 

 

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