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L’égalité des genres, le combat d’ABAAD 

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Anthony Keedi, responsable du pôle masculinité à Abaad
Écrit par Aline Lafoy
Publié le 29 septembre 2018, mis à jour le 10 octobre 2018

L’association libanaise lutte pour l’égalité, l’autonomisation et la protection des femmes. La singularité de l’ONG est d’associer les hommes dans le combat contre les violences faites aux femmes.
 

Fondée en juin 2011, ABAAD est une association qui agit en faveur de l’égalité des sexes au Moyen-Orient, et plus particulièrement au Liban. Elle compte 138 employés travaillant sur le territoire libanais.

Anthony Keedi, responsable du pôle masculinité, travaille pour l’ONG depuis le début. “Lorsque ABAAD a été créé, il n'y avait même pas de loi décente pour protéger les victimes de violences domestiques. Il existait une loi selon laquelle quand une femme est violée, son agresseur peut se marier avec et échapper à la condamnation. Cette loi a été abrogée Il y a deux ans, notamment grâce à nos campagnes”.
 

Au Liban, une femme ne peut pas donner sa nationalité a son mari et ses enfants et souffre de discrimination sur le plan du statut personnel. M. Keedi dresse le bilan de la situation des femmes libanaises. “Quand certains regardent la situation des femmes au Liban, ils disent qu’elles jouissent d’une égalité avec les hommes mais le fait qu’elles ne soient pas forcées de se couvrir ou qu’elles travaillent ne signifie pas qu’il y a égalité. Les femmes sont toujours marginalisées en comparaison des hommes”. ABAAD souhaite promouvoir l’égalité des sexes dans les tous les domaines : social, économique, politique, culturel et éducatif dans la société libanaise.
 

“Les femmes ne sont pas faibles. On leur répète depuis leur naissance qu’elles doivent être faibles, silencieuses et rester à la maison. Notre travail d’émancipation est de défaire ce type de socialisation et d’idées”, explique M. Keedi.

Pour protéger les femmes et les filles victimes de violences sexistes, l’association a créé huit espaces protégés et sûrs dans tout le pays, allant du Nord au sud en passant par la Bekaa, Beyrouth et le Mont-Liban. Il existe notamment trois maisons d’hébergement d’urgence et sécurisées pour les victimes. Entre 2013 et 2015, l’ONG a accueilli dans ces maisons plus de 317 femmes.

 

Pour déconstruire ces stéréotypes, ABAAD fait de la prévention auprès des enfants et adolescents. Un bus de l’association parcourt les zones rurales pour discuter avec les enfants, les hommes et les femmes. “Ils parlent du mariage précoce des enfants, des violences envers les femmes et les enfants, ainsi que de la question des femmes et enfants abusés sexuellement”, raconte le responsable.
 

Une des particularités d’ABAAD est d’avoir un pôle « masculinité » consacré aux hommes. Le but est d’impliquer les hommes pour défendre l’égalité des sexes. Pour combattre la violence des hommes envers les femmes, l’association créée des espaces de discussion pour aider les hommes violents à parler et à changer de comportement. Le responsable du pôle masculinité expose la situation. “Les hommes ont été sociabilisés pour devenir violents, penser qu’ils sont supérieurs et ne pas montrer leurs émotions. Beaucoup d’organisations centrent leur travail sur les femmes mais ne travaillent pas avec les hommes. Il faut engager les hommes et les femmes pour atteindre une égalité des genres. Il faut aider les hommes à comprendre que si les règles dictant la conduite des femmes changent, il doit en être de même pour les hommes.”

 

Page facebook : https://www.facebook.com/abaadmena/

site : http://www.abaadmena.org/

 

 

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