Créée en 2015, la fondation Diane œuvre en faveur du développement durable et d’une prise de conscience citoyenne des enjeux écologiques au Liban.
Cette organisation est avant tout l’histoire d’une femme déterminée, Diana Fadel. En 1998, elle participe à la création d’une association, Monuments en Musique, ayant pour but d’éveiller les Libanais à la richesse de leur patrimoine, au travers d’événements musicaux au sein des monuments. En 2010, alors qu’elle est inscrite à Harvard en master de Développement durable, on lui diagnostique deux cancers métastasés. Elle renonce à ce cursus. Durant sa période de traitement, naît une réflexion, « que vais-je laisser derrière moi ? ».
Grâce aux moyens financiers hérités de son mari, elle décide de les léguer à une fondation. Son objectif, mettre en place un « développement écologique durable ». Il faut modifier les comportements à l’échelle du citoyen pour atteindre la sphère politique et gouvernementale, pour sortir, dit-elle, d’un « cercle vicieux qui nous emmène vers une catastrophe naturelle au Liban ».
Guérie et « décidée à se battre », elle crée la Fondation Diane en mai 2015, avec deux buts, sauvegarder l’environnement et éveiller le citoyen.« Cette fondation comprend trois facettes : l’éducation, le financement et le politique », explique Diana Fadel.
Le volet éducatif comprend la sensibilisation et l’apprentissage des risques environnementaux. Pour changer les mentalités et informer au mieux la population des enjeux du développement durable, l’organisation a décidé de créer une chaire de l’éducation à l’éco-citoyenneté et au développement durable à l’Université Saint Joseph (USJ) de Beyrouth. La fondation participe également au financement de l’installation de 2000 bennes au sein de l’USJ. La fondatrice souhaite ainsi familiariser les étudiants au tri, avec l’installation « de 4 poubelles sur lesquelles sont indiqués la façon dont on trie les déchets ».
Le volet financier, appelé VIRIDIS est consacré au financement de start-ups « green », éco-responsables et engagées ou qui souhaitent encourager le développement durable. La fondation Diane, c’est également un fonds d’investissement qui soutient 10 start-ups au Liban, décrites comme « vertes » par Diane Fadel. Parmi ces entreprises figurent Megreen, CyclingCircle, Compost Baladi, Carpolo ou encore l’Atelier du Miel. Le fond finance aussi une ONG, GreenTruck qui cherche à introduire le tri sélectif dans certains quartiers de Tripoli. La présidente de la fondation explique que ces entreprises et ONG ont « des objectifs à atteindre afin de pouvoir réinvestir dans ces projets et les rendre viables sur le long terme ». L’organisation souhaite aujourd’hui poursuivre son développement ainsi que celui des start-ups dans son giron, en les faisant grandir et à en soutenir d’autres. Cela passe par la mise en place prochaine d’un incubateur industriel qui regroupe plusieurs entreprises dans un même lieu..
Le volet citoyen comprend des débats et un lobbying actif sur les questions environnementales. La fondatrice souhaite « englober et atteindre toutes les différentes sphères du problème naturel libanais ». La Fondation cherche à mobiliser l’opinion publique en organisant des rencontres et des conférences afin de sensibiliser et faire participer les Libanais à cette problématique environnementale.
Afin d’approfondir son travail dans l’éducation citoyenne, la fondation soutient la création d’un master en développement durable, un cursus multidisciplinaire au sein de l’USJ. La fondation a d’ailleurs organisé l’événement USJ verte, qui avait pour slogan « notre terre, notre responsabilité ». Mme Fadel se fait l’étendard de ce slogan.