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GOUVERNEMENT - Pourquoi le Liban n’a-t-il toujours pas de président ?

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Écrit par Rédaction LPJ Beyrouth
Publié le 28 janvier 2019

Depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman, dernier président en date, toutes les séances parlementaires consacrées à l'élection d'un chef de l'Etat ont tourné court.

 

Comment est élu le président ?

Comme le stipule la Constitution adoptée par le Liban depuis son indépendance en 1943, ce sont les députés du Parlement qui élisent le président de la République. Le pays du Cèdre étant régi par un système de partage communautaire du pouvoir, le chef de l'Etat doit être issu de la communauté chrétienne maronite.

 

L'enjeu du quorum

Selon l'article 49 de la Constitution, le Président de la République est élu, au premier tour, au scrutin secret à la majorité des deux tiers des suffrages par la Chambre des députés. Si le Parlement échoue à élire un chef de l'Etat lors de ce premier tour, la majorité absolue suffit aux tours de scrutins suivants.

 

Combien de séances ont eu lieu depuis 2014 ?

La XXe séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise a une nouvelle fois tourné court XXX, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'ayant pas été atteint. Une XXe séance a été fixée au XXXX prochain.

Le président de la Chambre Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril 2014. Celle-ci n'avait pas débouché sur l'élection d'un nouveau chef de l'État, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum.

 

Rapport de force au Parlement
Depuis la fin de la tutelle syrienne en 2005, le Parlement est divisé en trois camps : la coalition du 14-mars regroupe principalement le Courant du Futur (29 députés), le plus grand parti sunnite du pays, dirigé par Saad Hariri, fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné en 2005, les Forces Libanaises (8 députés), l'ex-milice chrétienne devenue parti politique, dirigé par Samir Geagea, les Kataëb (5 députés) dirigés par Samy Gemayel, neveu de l'ancien président Amine Gemayel. Avec d'autres personnalités, la coalition du 14-mars compte 60 élus.

De l'autre côté du spectre politique, la coalition du 8-mars est regroupée autour du Hezbollah (13 députés), le plus grand parti chiite du pays. A ses côtés, on retrouve le mouvement chiite Amal (13 députés), dirigé par le président de la Chambre Nabih Berry et le CPL fondé par le général Michel Aoun (18 députés). Le bloc parlementaire dirigé par M. Aoun compte également les trois députés du courant Marada, dirigé par l'ancien ministre Sleiman Frangié. Avec d'autres personnalités, la coalition du 8-mars compte 57 députés.
Au centre du jeu, on retrouve les dix élus fidèles au leader druze Walid Joumblatt.

 

Quels sont les candidats ?
Deux personnalités politiques chrétiennes, pourtant issues de la même alliance, font figure de favori : Michel Aoun, soutenu par le Hezbollah et les Forces libanaises, et Sleiman Frangié, soutenu pour sa part par le Courant du Futur. Or, malgré cela, ces deux candidats, les députés qui forment leur groupe parlementaire et le Hezbollah, ne se rendent pas aux séances électorales de la Chambre.

D'autres candidats, dits de consensus, sont régulièrement cités comme de possibles recours : le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, l'ancien ministre Jean Obeid et le commandement en chef de l'armée libanaise, le général Jean Kahwagi.

 

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Publié le 30 juillet 2016, mis à jour le 28 janvier 2019

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