Le ministère de la culture a encore frappé fort samedi dernier pour cette cinquième édition de la « nuit des musée ». Entre spectacle son et lumière et performances artistiques, retour sur une soirée unique à l’ambiance éclectique à travers les richesses culturelles du Liban.
Un rendez-vous très attendu
Inspiré de « la nuit européenne des musées » qui a lieu tous les ans depuis 2005, l’évènement culturel a su petit à petit conquérir le cœur des Libanais.
Le principe est simple. Treize musées sur l’ensemble du territoire ouvrent leurs portes de 17 heures à minuit, et différentes animations sont organisées tout au long de la soirée.
Les précédentes éditions avaient rassemblé plus de 25 000 visiteurs et il est fort à parier que la version 2018 a battu tous les records.
Spectacle son et lumière sur la façade du musée national ©Camille Devars Bex
Cette année encore, le musée national était la star de la soirée.
Ouvert en 1942 et rénové en 1996, plus de 1300 objets, statues et sarcophages y sont exposés. La visite s’effectue selon un parcours chronologique qui va de la préhistoire à la période ottomane.
Sur la façade du musée, un impressionnant spectacle son et lumière était projeté toutes les 30 minutes.
Ce film 3D de sept minutes revient sur les différentes périodes, antiques et modernes, qui ont marquées l’histoire du Liban.
Chaque show était de plus précédé par quelques pas de danse effectués par les élèves de l’académie Mazen Kiwan et offrait donc un délicieux mélange de performance artistique et visuelle.
©Camille Devars Bex
Autre étape incontournable de la nuit des musées, le musée Sursock.
Nommé ainsi d’après l’amateur d’art Nicolas Ibrahim Sursock qui occupait les lieux avant de léguer sa résidence aux citoyens du Liban, l’établissement propose une impressionnante collection d’œuvres d’art moderne.
Une représentation de danse contemporaine interprétée par l’artiste Sarah Gabr a été donnée sur les marches du musée d’art moderne dans le cadre du projet « Beirut International Platform of Dance 2018 ».
Musée Sursock ©Camille Devars Bex
Le musée MIM, ouvert depuis 2013 et qui abrite plus de 2000 minéraux venant d’environs 70 pays différents, s’est imposé dans le paysage culturel libanais.
À l’intérieur du musée, diverses animations virtuelles étaient organisées autour du mimodactylus libanensis, un animal volant découvert au Liban et qui aurait vécu il y a 95 millions d’années. Un jeu interactif proposait notamment aux visiteurs de s’immerger dans l’environnement du mimodactylus en reproduisant les gestes du volatile face à un écran.
A l’extérieur, les enfants étaient à l’honneur. Clowns, mimes et jongleurs interpellaient les passants, réunissaient les plus petits pour un spectacle, pour leur offrir des ballons ou encore leur apprendre à jongler. Au vu des sourires aperçus devant le musée et des rires entendus, ces performances de rue ont apporté douceur et légèreté à cette nuit qui aurait pu s’avérer un peu fade si elle s’était bornée à de simples visites.
Musée MIM ©Camille Devars Bex
Le musée de la préhistoire est le résultat d’importantes investigations archéologiques sur le territoire libanais. Elles ont été menées pendant plus d’un siècle et ont permis de rassembler environ 400 objets liés à la période préhistorique.
Le Musée de la préhistoire libanaise a aussi eu droit à une performance artistique.
A travers une œuvre créée sur place par le sculpteur Alain Vassoyan, le public a pu s’exprimer sur le thème « La représentation de l’homme et de la femme préhistoriques dans notre imaginaire » en dessinant sur des panneaux mis à disposition.
Ulysse, étudiant français venu vivre un an au Liban, a participé samedi dernier à sa toute première nuit des musées. Comme beaucoup d’autres, il se réjouit de l’atmosphère à la fois culturelle et chaleureuse de la soirée. « A voir l’enthousiasme des gens, j’ai eu le sentiment que c’était un succès. C’était sympa de voir une ambiance festive dehors et des zones piétonnes ! », a-t-il affirmé.
L’évènement a créé un certain engouement sur les réseaux sociaux.
Un hashtag #livelovemuseums a été lancé pour l’occasion, permettant aux participants de gagner des prix en partageant leurs photos.
Service de navettes gratuit
Autre innovation de cet édition, un parcours culturel s’affranchissant des frontières beyrouthines et s’étalant du nord au sud du Liban.
Pour faciliter les déplacements, deux réseaux de navettes pour Beyrouth, deux au nord et deux au sud ont été mis en place.
Les bus étaient à chaque arrêt pleins à craquer. Avec un écart de passage de 30 minutes sur les différents sites, beaucoup ont attendu pour se voir finalement refuser l’accès, faute de place.
Laura, étudiante en échange à l’université Saint Joseph de Beyrouth a, elle, choisi de se déplacer à pied. Trouvant dommage que les informations concernant les horaires des navettes n’aient été que très peu communiquées, elle salue tout de même le fait qu’un tel service ait été mis en place au Liban.
Pour ceux qui comme Laura ont choisi de parcourir la ville par leurs propres moyens, l’avantage était de pouvoir aisément visiter les musées par deux par deux en un seul déplacement grâce à leur proximité géographique.
Retrouvez le spéctacle son et lumières projeté sur la façade du Musée nationale ICI ⬇⬇⬇