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Liban : une nouvelle vague migratoire vers l’Afrique

Liban migrationLiban migration
Écrit par Aurélie Billecard
Publié le 19 janvier 2021, mis à jour le 19 janvier 2021

Le Liban souffre depuis plus d’un an des conséquences de la crise économique amorcée par l’effondrement d’un modus vivendi. Avec les contrecoups de la crise sanitaire et des explosions de Beyrouth du 4 août, les Libanais sont contraints de migrer vers l’Afrique.

 

Le Liban, pays sans gouvernement depuis plus de trois mois après la démission du Premier ministre Hassan Diab, souffre d’une grande crise économique, sociale et politique. En plus d’une hyperinflation et d’une dépréciation de la monnaie libanaise, la crise est encore plus grave après l’impact de la covid-19. Face à ces difficultés, la population du pays migre vers le continent africain, en quête de nouvelles opportunités.

 

Une avalanche de crises au Liban 

Dans le troisième pays le plus endetté au monde, la situation ne cesse de se dégrader. Il y a quelques mois, la dette totale du Liban était à 90 milliards de dollars. Le pays endure depuis plus d’un an les conséquences de cette crise économique gargantuesque et se trouve en défaut de paiement depuis le mois de février 2020. Inflation, PIB en chute, restrictions financières : plus de la moitié de la population libanaise n’arrive pas à se remettre sur pied.

Le 4 août, le Liban a connu une véritable catastrophe sociale et économique à cause des explosions du port de Beyrouth et des infrastructures vitales pour le pays, entraînant la destruction d’une grande partie de la capitale. Ce désastre a ôté la vie de 200 personnes, des milliers de blessés et de sans-abris, et des dégâts matériels estimés à 15 milliards de dollars. Cette tragédie a plongé le Liban dans une situation économique encore plus catastrophique. 

À cette situation dramatique s’ajoutent les conséquences de la crise sanitaire. Contrairement à ce que nous pouvons penser, l’économie du Liban a été très peu impactée par la covid-19 puisque l’activité financière était déjà en suspens depuis plusieurs mois. La pandémie a même donné un peu d’oxygène au système financier : chute de la consommation et baisse des prix du pétrole, le Liban a pu accéder à des aides internationales d’urgence. Cependant, depuis fin décembre, le Liban connaît une propagation exponentielle du virus, avec des pics quotidiens jamais observés depuis l'apparition de la pandémie en février 2020. Le pays de six millions d'habitants a recensé jusqu'ici 255  956 cas, dont 1  959 décès.

 

Partir pour subsister

Les populations libanaises et des milliers de réfugiés palestiniens et syriens vivent au Liban dans des conditions précaires, bien avant toutes ces crises. Ils cherchent par tous les moyens de quitter le pays.  Les plus pauvres essaient de migrer par la mer vers l’île de Chypre, située à 160km, dans l’unique espoir de rejoindre les terres européennes. Ces migrations se transforment souvent en disparitions maritimes ou en un retour au Liban après avoir été rejetées par les autorités chypriotes.

Les personnes les plus aisées se tournent vers le Canada, les Émirats ou des pays africains. Les vagues migratoires se concentrent d’ailleurs majoritairement en Afrique, une terre d’opportunités qui a toujours eu de bonnes relations avec les communautés libanaises. Aujourd’hui, environ 1,2 million de Libanais vivent sur ce continent, en particulier en Afrique de l’Ouest. Les Libanais sont très présents en Côte d’Ivoire, notamment dans les domaines de l’immobilier, le commerce, la distribution, la restauration et l’exploitation forestière.

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