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Chronologie de la pénurie de dollars au Liban

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Écrit par Hermine Le Clech
Publié le 5 octobre 2019

Depuis plusieurs semaines, les banques limitent la circulation de la devise américaine qui s’arrache à prix d’or dans les bureaux de change.
 

Il est quasiment impossible pour les Libanais de retirer des billets verts dans les distributeurs automatiques. Pour s’en procurer, il faut se rendre dans les bureaux de change qui vendent le dollar bien au-dessus du prix du marché, au grand dam des citoyens touchés par la crise économique, mais aussi des secteurs stratégiques des carburants et du blé, en grande partie importés en dollars. Retour sur la chronologie d’une pénurie à haut risque.
 

Le spectre de la dévaluation

Depuis 1997, l’économie libanaise est adossée au dollar américain. Le taux de change est fixé à 1507,5 livres libanaises pour un dollar. Les importations de carburant, de céréales ou de médicaments sont payées en devise américaine.

Début septembre, le premier ministre Saad Hariri décrétait « l’état d’urgence économique », et pour cause. Alourdie depuis des années par le surendettement de l’Etat libanais pour financer son fonctionnement, la situation économique au Liban s’aggrave en raison du manque de confiance de la diaspora, qui envoie de moins en moins d’argent, et des investisseurs étrangers, qui réclament des réformes structurelles avant de débourser un centime.    

Sur le long terme, la monnaie libanaise risque la dévaluation. Face à cette menace, la BDL limite depuis plusieurs semaines la circulation des billets verts. Il s’agit d’une course contre la montre dans l’attente des 11,5 milliards de dollars d’aide internationale prévus par le plan CEDRE.
 

Pressions américaines

Au milieu du mois de septembre, le sous-secrétaire du Trésor américain en charge de la lutte antiterroriste, Marshall Billingslea, et le secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires du Proche-Orient, David Schenker, ont annoncé des « soft pressions » économiques contre tout potentiel allié du Hezbollah, qualifié de terroriste par Washington.
Le 25 septembre, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président Michel Aoun, dénonce « des pressions extérieures » sur l’économie locale sans donner plus de précisions.
 

Grèves et manifestations

La circulation au compte-goutte des dollars étrangle les secteurs du carburant, céréales et médicament. Le 17 septembre, les propriétaires des stations-essences du pays font grève, suivis par les minotiers alors que dans le même temps, la Banque du Liban niait toute pénurie de dollars.
Le 29 septembre, des centaines de manifestants se rassemblent au centre-ville de Beyrouth pour crier leur colère contre le pouvoir.
Le lendemain, le président Aoun convoque le gouverneur de la BDL, Riad Salamé. Mercredi, la banque centrale libanaise met en place un mécanisme de financement des importations pour les secteurs du carburant, du blé et des médicaments. Désormais, toute transaction devra être validée par la BDL.
 

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