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14 FEVRIER – L'anniversaire de l’assassinat de Rafiq Hariri

Rafiq HaririRafiq Hariri
Écrit par Hélène Boyé
Publié le 14 février 2019, mis à jour le 14 février 2019

Au Liban, le jour de la Saint-Valentin revêt une toute autre symbolique. Quatorze ans plus tôt, l'ancien premier ministre Rafiq Hariri succombait dans un attentat en plein coeur de Beyrouth. Son fils Saad a repris le flambeau.

 

L'attentat

Le 14 février 2005 au Liban, c'est un peu comme le 11 Septembre 2001. Tous les Libanais se souviennent de ce qu'ils faisaient à ce jour-là. En fin de matinée, une effroyable explosion retentit à Beyrouth. En quelques minutes, la nouvelle se répand dans toute la ville : « Mèt Hariri » - 'Hariri est mort !' en arabe.

Les chaînes locales passent en boucle les images du carnage. Au coeur du quartier d'Aïn Mreïssé, au pied de l'hôtel Phoenicia et du Saint Georges Yacht Club, le cratère large de plusieurs mètres montre la puissance de l'explosion.
Autour, tous les bâtiments sont soufflés. Une camionnette bourrée de plus d'une tonne de TNT a explosé au passage du convoi officiel du premier ministre.
La voiture blindée de Rafiq Hariri n'a pas résisté. Un ancien ministre, Bassel Fleyhane, trouvera également la mort dans cet attentat qui fera au total 23 morts et 220 blessés.

 

Contexte  politique

Très vite, la Syrie est pointée du doigt. L'ancien Premier ministre était dans le collimateur de Damas depuis sa démission du gouvernement, s'opposant à la prorogation de trois ans en octobre 2004 du mandat du président pro-syrien Emile Lahoud.
Depuis la fin de la guerre civile, le Liban est sous tutelle syrienne avec l'accord tacite de la communauté internationale. Rien ne se fait à Beyrouth sans l'accord de Damas.  

M.Hariri ne cache plus son intention de consolider une opposition antisyrienne en vue des législatives devant se tenir l'année suivante. Il a le soutien de la communauté internationale qui a changé de position sur la Syrie depuis la guerre en Irak.

 

La Révolution du Cèdre

Le rejet de la tutelle syrienne prend la forme d'un soulèvement populaire jamais égalé au Liban. C'est le début de la « Révolution du Cèdre ».

Sur la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, les manifestations se succèdent.  Les partis prosyriens, Amal et Hezbollah en tête, organisent le 8 mars une « contre-révolution » et mobilisent 800 000 personnes pour  « remercier la Syrie d'avoir stoppé la guerre civile libanaise et pour son soutien à la lutte contre l'occupation israélienne ».
En réaction, le 14 mars 2005, plus d'un million de personnes se rassemblent pour réclamer le départ de la Syrie.
Cédant à la pression, la Syrie annonce le lendemain le retrait de ses troupes du Liban qui prendra moins de deux mois.

Le retrait syrien permet  le retour du plus ardent opposant du régime de Damas. Après 15 ans d'exil, le général Michel Aoun revient à Beyrouth le 7 mai.

 

TSL

L'Organisation des Nations Unies (Onu) crée une commission d'enquête internationale indépendante en avril 2005. Très vite, un premier rapport met en accusation plusieurs hauts responsables syriens et libanais mais les rétractations de plusieurs témoins vont conduire à l'enlisement du dossier.

En 2011, le TSL émet quatre mandats d'arrêt contre quatre membres du Hezbollah : Moustapha Badreddine, Salim Ayyash, Hussein Onseissi et Assad Sabra. Mais le manque de preuves tangibles ne permet pas d'établir clairement la culpabilité des accusés et de leurs commanditaires.

Le procès s'ouvre à La Haye en janvier 2014. Les accusés sont jugés par contumace, le Hezbollah ne voulant pas livrer les accusés suite à une enquête qu'il juge à charge.

 

Hélène Boyé, directrice de la publication de LPJ Beyrouth
Publié le 14 février 2019, mis à jour le 14 février 2019

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