Après une brève apparition, le formulaire sur les tatouages a été retiré des documents à fournir pour les futurs fonctionnaires berlinois.
Alors que cette thématique a déjà fait polémique en Allemagne par le passé, le sujet des tatouages sur le corps des fonctionnaires est de retour. Lorsque le Sénat de Berlin a démarré la transition des professeurs en fonctionnaires d’État, un questionnaire leur a été envoyé afin de lister leur tatouages. Et bien que la mesure ait rapidement été levée, le contenu de ce formulaire a été la source de beaucoup d'outrages et de réactions.
“Contrôle illégal de conscience par dépistage cutané”
Le caractère invasif du formulaire a été la source première de la polémique. Le Morgenpost a publié des scans de celui-ci et on y découvre qu’il était demandé de prendre en photo chaque tatouage, d'indiquer leur emplacement, leur taille ainsi que leur signification et ce, même pour ceux placés sur les parties intimes. Les informations devaient alors être vérifiées par un médecin qui était en plein droit de refuser de donner le titre de fonctionnaire au professeur passant l'examen s'il fournissait des réponses fausses ou incomplètes au-dit questionnaire.
Les critiques ont rapidement fusé et Udo Mertens, chef de la division du conseil pour la politique des fonctionnaires, des employés et des négociations collectives au GEW Berlin, a qualifié le formulaire de “contrôle illégal de conscience par dépistage cutané” et considère qu'il s'agit d'une “ingérence inadmissible dans les droits de la personne ou dans le droit à l'autodétermination informationnelle”. Quelques heures plus tard, Martin Klesmann, porte-parole du département de l'éducation du Sénat de Berlin a répondu en annonçant le retrait du formulaire et en confirmant que "le contenu de l'instruction était disproportionné".
Le professeur néo-nazi
Le formulaire découle du paragraphe 34 de la Loi sur le statut des fonctionnaires stipulant que “le port de certains vêtements, bijoux, symboles et tatouages de manière visible peut être limité ou interdit”, dans un effort d’éviter d'employer des personnes “ayant un comportement allant à l’encontre du statut libéral et démocratique de l’État” selon le porte-parole de l’administration de l’éducation. Un exemple récent dans l'actualité a prouvé que ce paragraphe avait été appliqué de manière "relâchée" suite au passage en justice d'un professeur qui arborait un tatouage SS alors qu'il accompagnait ses élèves à la piscine. Cette mesure semble donc vouloir répondre à l'incident tout en appliquant la loi qui est commune à tous les fonctionnaires (police, juridique). Et bien que la démarche soit louable, Marcel Hopp, porte-parole de la politique de l’éducation pour le Parti social-démocrate d’Allemagne, confirme qu’aucun des experts en éducation à la Chambre des représentants n’étaient au courant de la mesure et que “cela soulève des questions”.
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