Dans la perspective des prochaines élections législatives (à partir du 27 mai en ligne, 5 et 19 juin 2022 dans les urnes), lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger. Lucas Fonck, candidat à la 7e circonscription pour le parti République Souveraine (RS), a répondu à nos questions.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
L’envie de servir. J’ai toujours eu cette conviction que le rôle d’un élu est de servir ses électeurs, qu’être élu c’est une sorte de sacrifice, de service que l’on rend. J’ai malheureusement l’impression qu’aujourd’hui les rôles se sont inversés. Les élus au niveau national ne se sacrifient plus pour leurs électeurs, et prennent des décisions qui ne rendent pas service à la population qui les a élus. En même temps, certains élus s’accrochent comme une moule à son rocher à leur siège pour pouvoir profiter d’une situation confortable. J’aimerais voir la démocratie s’assainir en France, et c’est en me présentant que j’y participe à ma manière. Je souhaite devenir un député transparent, éthique et surtout au service du peuple français.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je suis une personne très mobile, qui a vécu son adolescence à l’interface entre la France et l’Allemagne et qui vit actuellement à Vienne en Autriche. J’ai rencontré de nombreuses personnes en Allemagne et en Autriche, j’ai appris à connaître leur culture et à apprécier le fait d’être un Français plongé dans cette dernière. Bien entend, la circonscription s’étend sur de nombreux autres pays à l’Est de ma circonscription que je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir, mais j’ai déjà un lien très fort avec l’Allemagne et l’Autriche.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Je vois dans le mandat de député deux missions principales, d’une part le dépôt de proposition de loi, et d’autre part le contrôle des projets de loi des autres députés ou du gouvernement en place.
La première mission est importante car elle permet aux députés de l’opposition de pouvoir amener leurs projets dans le débat, voire de les concrétiser. Ainsi, si je suis élu avec une majorité de membres de République Souveraine ou de députés socialistes (c’est-à-dire de députés qui adhèrent à l’idéologie socialiste, je ne parle pas du Parti socialiste) des projets de loi socialistes pourront voir le jour.
La deuxième mission est pour moi la plus importante. Nous entrons dans un quinquennat où le président élu n’a jamais était autant détesté des Français. C’est un président libéral qui défend des intérêts privés, qui gère le pays comme une entreprise en faisant des économies sur la santé et l’éducation pour mieux arroser le patronat aux dépens du prolétariat. Il est donc plus que jamais importants d’élire une opposition populaire, qui saura défendre les intérêts du peuple en bloquant les projets de loi austères du gouvernement et des députés qui lui sont assujetti.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Les Français de ma circonscription vont devoir affronter des défis similaires à ceux des Français vivant en métropole, tels que la crise écologique ou l’austérité du mandat Macron passé et dont le pire reste à venir. Cependant, je pense qu’au regard de l’actualité géopolitique, les Français résidant à l’Est de l’Europe ont besoin plus que tous les autres Français d’un Etat fort et influant à l’international, capable de les protéger en cas de conflit. Or, la France a perdu beaucoup de son poids à l’international. Cela s’est manifesté par les échanges infructueux entre M. MACRON et M. POUTINE, suite auxquelles ce dernier a préféré s’adresser aux présidents américain et allemand pour les négociations. La perte de puissance de la France résulte de la dilution de cette dernière dans les organisations internationales comme l’Union Européenne et l’OTAN.
En plus de ne plus peser, la France prend le risque d’être entraînée dans des guerres qu’elle n’a pas choisies, et je n’ai aucune envie de voir mon pays se lancer dans une course à l’armement à l’heure de la crise écologique. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir dans l’Assemblée nationale pour que la paix soit maintenue et que notre pays retrouve son poids à l’international et soit capable de protéger ses ressortissants.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
J’organise ma campagne en binôme avec ma suppléante Lucie ENCARNACO, que je remercie pour son investissement et sa motivation sans faille. En soutiens, je peux compter sur mon parti République Souveraine et notre coalition la Raison du Peuple. Toute une organisation est mise en place, que ce soit pour le graphisme des affiches, les formations des candidats, la logistique du matériel de campagne… J’ai la chance de faire partie d’une organisation politique populaire, dont les adhérents exercent des métiers très différents. Ainsi, chacun met la main à la pâte selon ses compétences, que ce soit en se présentant ou en support de campagne. Notre président Georges Kuzmanovic reste le plus expérimenté en politique de tous nos membres, et son vécu est très précieux pour tous les candidats. A mon échelle, j’ai géré la partie administrative de ma campagne, ainsi que la création de mon bulletin, de ma profession de foi et surtout de mon programme que vous pouvez retrouver sur mon compte twitter.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
Il y a de nombreux axes de travail qui me tiennent à cœur et que j’aimerais mener à bien, pour que notre République devienne plus sociale, écologique et laïque. Parmi lesquels :
- Développer les services publics pour réduire les inégalités : investir dans les chemins de fer, les hôpitaux, créer un grand service public des énergies ainsi qu’une industrie pharmaceutique publique
- Mettre en place une fiscalité plus juste, en développant les impôts progressifs
- Lutter contre l’immigration économique incontrôlée, qui maintient les salaires au plus bas et provoque la misère pour les Français qui sont déjà là, comme pour ceux qui arrivent dans notre pays
- Miser sur les énergies bas carbone et pilotables que sont le nucléaire et l’hydroélectrique, et éviter de tomber dans les pièges que sont l’éolien et les voitures électriques
- Lutter contre les pratiques religieuses déraisonnables, comme l’abattage rituel qui provoque de la souffrance animale superflu ou le port du voile qui est un outil politique d’oppression des femmes
- Lutter contre la corruption et l’évasion fiscale, qui sont de gros manque à gagner d’argent public
Quel bilan dressez-vous du mandat du député sortant ?
M. Frédéric PETIT est un député qui dit avoir deux priorités : la réduction des inégalités et l’écologie. Pourtant, on ne peut pas dire que la majorité présidentielle à laquelle M. PETIT appartient soit une coalition « Ecologique et social ». Lors du mandat de M. MACRON, le nombre de pauvres en France a augmenté de 300 000 tandis que les milliardaires ont gagné 175 milliards d’euros rien que sur l’année 2020. Et cela n’est pas un hasard, mais bien une volonté du président qu’il matérialise par des choix fiscaux comme la suppression de l’ISF. De plus, le gouvernement MACRON a été condamné à deux reprises pour inaction climatique. Est-ce là la définition d’« Ecologique et social » pour M. PETIT ? Je pense donc qu’en se ralliant à la majorité présidentielle et en votant en sa faveur dans l’assemblée, M. PETIT n’est pas en phase avec l’image qu’il veut donner de lui. Son bilan est finalement à l’image du bilan présidentiel : anti-social et anti-écologique.