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Easy Rider Road Show, à la découverte de la culture vélo

Jeune homme sur un véloJeune homme sur un vélo
© BikeStormz - Foto: Adam Corbett
Écrit par Guillaume Tarde
Publié le 12 novembre 2021, mis à jour le 22 novembre 2021

Le vélo s’impose davantage dans les grandes villes, notamment Berlin, comme l’alternative à la voiture. Derrière le moyen de transport se cache une culture du vélo, à découvrir dans cette exposition.

 

L’Easy Rider Road Show met pied à terre

Cet été, dans les rues de la capitale allemande, peut-être avez-vous croisé l’Easy Rider Show. Plusieurs vélos cargos aménagés pour transporter des panneaux photos ont, en effet, sillonné Berlin pour une exposition itinérante. Déplacer à vélo, des photographies et des histoires sur les vélos respectaient la logique de nomadisme qu’insuffle la bicyclette. Tout cycliste met cependant pied à terre un jour ou l’autre, et pour l’Easy Rider Road Show, c’est le 13 novembre 2021. Le Märkisches Museum abrite sous ses voûtes cette exposition jusqu’au 27 mars 2022, et invite le visiteur à se plonger dans l’histoire du vélo et sa culture.

 

L’Easy Rider Show est avant tout un moyen de mettre en lumière tout ce que l’on ne soupçonne pas sur le vélo. Il ne s’agit pas uniquement d’un mode de transport avec deux roues, un guidon et des pédales, c’est également un mode d’expression, une culture à part entière, internationale et qui continue d’évoluer. En déambulant entre les panneaux et les photographies, le visiteur découvre des univers variés, tous portés par la promesse de liberté qu’offre le vélo.

 

Le vélo comme outil de créativité

L’exposition Easy Rider Road Show met en avant divers aspects de la culture du vélo comme la créativité. Le spectateur voyage de ville en ville pour découvrir des groupes de cyclistes dont la passion est de construire, réhabiliter, réinventer le vélo, avec une touche d’excentricité.

 

À New-York, des chevaliers aux armures sorties d’un film de Tim Burton s’affrontent sur des montures qui ne semblent que des lointains cousins des vélos de ville. La foule s’amasse pour assister à ses joutes modernes. Armés de lances, perchés sur deux roues, les concurrents se font face dans une atmosphère électrique. D’autres photographies montrent que le phénomène s’est propagé jusqu’à Berlin où les « Bike Wars » font rage suivant le même concept. La construction de ses vélos farfelus est mise en images au travers du Black Label Bike Club qui regroupe, dans différentes villes autour du monde, des artistes, des punks et de gens de tous horizons pour construire ces « tall bikes » (grands vélos).

 

Joute de vélo
© Bike Wars in Berlin - Foto: Christophe Gateau

 

Le vélo est un vecteur de liberté dans la création et l’imagination et cette exposition offre une immersion dans ces groupes chargés d’une fantaisie poétique.

 

La liberté derrière le coup de pédale

Le vélo est également un moyen de s’évader, d’accéder à une liberté que le quotidien n’offre parfois pas. Félix Ramón Guirola Cepero a pris de la hauteur grâce aux vélos. Après avoir vu un tandem, il décide que si l’on peut allonger un vélo, il est possible de le surélever. Il crée alors des vélos toujours plus hauts et observe La Havane perché sur son promontoire ambulant. Ses talents pour la construction de ces vélos verticaux lui ouvert des frontières et des amitiés sont nées avec d’autres passionnés qui viennent lui rendre visite.

 

Homme sur un grand vélo
© The World from Above - Foto: Tod Seelie

 

Au Mexique, d’anciens membres de gangs ont décidé de se libérer d’une vie de violence par le vélo. Ils déambulent dans les rues de Mexico sur des vélos aux chromes rutilants parfois avec leurs enfants, comme pour célébrer la liberté de flâner dans les rues, auparavant théâtre de leurs exactions.

 

Le vélo, c’est avant tout un moyen d’avancer, d’aller à l’aventure, avec pour seule limite notre propre énergie. Cette soif de liberté de mouvement est décrite dans une série de photos d’un groupe de cyclistes dans le Colorado. La route s’étire devant les pneus jusqu’aux montagnes sur lesquelles des campements s’improvisent face au coucher de soleil. Cette quête de liberté est pour certains une quête personnelle, à la recherche de réponses à des questions pas vraiment formulées.

 

Des messages sous les roues

Certains messages sociaux passent par le vélo et sont expliqués tout au long de l’Easy Rider Road Show. De jeunes londoniens se sont par exemple regroupés sous le nom de « BikeStormz » afin de dénoncer les attaques au couteau dans la ville. Ils slaloment sur la roue arrière, celle de devant levée pour protester pacifiquement. Il s’agit pour eux de s’exprimer, de s’approprier à nouveau une ville par endroit trop dangereuse pour des jeunes de leur âge. Le vélo est un mode de dénonciation, un moyen de faire valoir ses idées et pour ses jeunes, c’est un moyen de s’attacher à un groupe social ou à des valeurs.

 

Les messagers New-Yorkais qui filent sur des vélos sans frein à pignon fixe sont aussi présentés en photos et en vidéo. Ils transmettent des messages comme coursiers, mais aussi comme porte-étendards d’une culture urbaine qui mêle tous les mouvements artistiques. Le vélo est un biais de rapprochement des groupes, une échappatoire pour porter des messages parfois étouffés sous couvert de sous-culture.

 

À la fin de l'exposition, vous pouvez vous essayer à la course sur des vélos de route dont la roue arrière tourne dans le vide afin de rester sur place. Les machines sont connectées et vous devez parcourir le plus rapidement possible 200 mètres virtuels. 

 

Retrouvez toutes les informations sur l'exposition sur le site des Stadtmuseum Berlin

 

 

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