Les Toulousains posent leurs valises à Berlin le 18 avril, dans le cadre de Viva el Mundo, leur toute première tournée internationale. L’occasion d’aller à la rencontre de leur public à l’étranger, de tester de nouvelles scènes et de montrer que leur rap français peut franchir les frontières. Oli nous a partagé ses impressions sur cette nouvelle aventure, entre excitation et retour à l’essentiel.
Bigflo et Oli, le rap de la vraie vie
Pour ceux qui, comme moi, vivaient dans une grotte et ont loupé l’ascension du duo : Bigflo et Oli, ce sont deux frères – Florian et Olivio Ordoñez. Difficile aujourd’hui de parler de rap français sans croiser leur nom.
Fils d’un musicien argentin qui a fondé le mythique Barrio Latino à Toulouse, ils baignent dans la musique dès l’enfance. Ils faisaient déjà des concerts à 11 ans ! Leur premier album sort en 2015 et devient disque d’or en moins de quatre mois. La suite est fulgurante : albums multi-récompensés, collaborations, disques d’or, de platine, de diamant, 150 dates aux quatre coins de la France, des stades remplis avec plus de 60 000 spectateurs…
Presque trop, comme ils le disent eux-mêmes dans leur documentaire du même nom : en 2020, ils s’accordent un break de presque deux ans pour se ressourcer et s’offrir le temps de composer, avant de revenir en 2022 avec leur album Les autres c’est nous.
Un engagement subtil, entre les lignes
Leur style ? Un rap à texte, sincère, musicalement différent, nourri d’influences latino, qui se concentre sur les paroles, raconte des histoires et fait passer des messages. En douceur.
Comment être un artiste engagé / Quand je sais pas vraiment quoi penser ? - Paroles de "Sacré Bordel"
Si la génération de leurs parents était dans un engagement public et frontal (avec son lot de désillusions), chez Bigflo et Oli, les messages passent autrement. Leur engagement est plus diffus, plus intime. Davantage de matière à réflexion que de polarisation, en partageant leurs points de vue — et c’est peut-être encore plus fort comme ça.
Le titre qui les représente le mieux, même si c’est forcément réducteur de n’en choisir qu’un, c’est Je suis. Un portrait sensible et lucide d’une France plurielle, où s'entrelacent réalités et luttes invisibles, individuelles et collectives — qui leur a valu d’être distingués Chevaliers des Arts et des Lettres à même pas 30 ans.
Viva el Mundo : une tournée à la rencontre de leur public hors de l’Hexagone
Bigflo et Oli embarquent pour leur toute première tournée internationale. Viva el Mundo, un nom un peu décalé — quand on regarde autour de nous, c’est pas forcément la fête — mais justement, c’est ce contraste qui leur plaît. Un titre volontairement naïf, tiré d’un morceau pas encore sorti, et un clin d’œil assumé à leurs racines argentines. Envie de voyage, d’énergie, de kiffs.
Cette tournée les emmènera à travers l’Europe — Barcelone, Madrid, Bruxelles — mais aussi au Québec et jusqu’à New York. Ils auraient aimé passer par Buenos Aires, pour boucler la boucle familiale… ce sera pour une prochaine fois. En attendant, pas d’attente démesurée, pas de stratégie millimétrée.
On avance marche par marche sans regarder la taille de l’escalier.
Une phrase qui résume bien l’état d’esprit du duo : enthousiastes, mais pas en train de s’enflammer. Car oui, ils anticipent un peu, mais sans trop projeter. Ils se laissent surprendre, accueillent ce qui viendra, avec juste une grosse envie : celle de rencontrer un nouveau public, d’emmener leur rap à texte là où il n’a pas encore résonné, et de vivre de bons moments.
Ils savent que leur style — moins entertainment, très centré sur les paroles — est un petit challenge hors de France. Mais entre les expats ravis de les voir enfin en live, les francophiles passionnés qui apprennent le français à travers leurs textes (ce qui les touche énormément), et les curieux simplement attirés par l’énergie du duo, la connexion devrait se faire. Et c’est tout ce qu’ils demandent.
Berlin les attend, et eux aussi
Le 18 avril, direction la Festsaal Kreuzberg. Une salle plus intime, à taille humaine — et c’est justement ce qui les emballe.
On n’aurait jamais cru qu’une salle de 1000 personnes deviendrait une petite salle.
Moins de pression, plus de liberté. De la place pour se marrer, improviser, partager, oser davantage, peut-être même aller à la rencontre du public après le concert. Presque un retour aux sources, loin des gros shows calibrés.
Berlin, ils ne la connaissent pas encore vraiment, mais la curiosité est là. Oli parle déjà de musées, de balades, de ressentir l’âme de la ville. Il évoque aussi un public averti, curieux, ouvert au rap. Et se rappelle que Sexion d’Assaut remplissait les salles ici. De quoi aborder cette date berlinoise avec un mélange d’excitation et de légèreté.
Côté scène, ils promettent un mélange de morceaux emblématiques et de titres plus intimistes. Certains, comme Je suis, retrouveront toute leur force dans ce format plus resserré, plus direct.
Et qui sait, Bigflo s’essaiera peut-être à quelques phrases en allemand — on vous laisse la surprise !
Bigflo & Oli - Viva El Mundo Tour
🗓️ Vendredi 18.04.2025 – 20h00
📍 Festsaal Kreuzberg
🎟️ Prenez vos places
Pour recevoir gratuitement notre newsletter du lundi au vendredi, inscrivez-vous !
Pour nous suivre sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram.
Sur le même sujet
L'annuaire à Berlin
L'agenda à Berlin
