Le marché du travail en France & en Espagne ("Rien n’est parfait disait le renard…")

L’argent

Commençons par un petit point commun : en France et en Espagne, les salaires ont cessé d’augmenter depuis la crise de 2008.  Ils ont même baissé, sans oublier les candidats qui ont dû baisser de poste et donc de salaire. Ce point mis à part, il y a moins d’argent et moins d’avantages sociaux en Espagne. 

 

 

Moins d’argent à gagner

Les salaires en Espagne sont plus bas qu’en France. Un exemple : "En Espagne, pour un poste de directeur industriel requérant une grande expertise pour une organisation complexe de 500 personnes, le salaire proposé est de 50/60.000 euros. En France, pour un poste de directeur industriel dans un environnement stable et une usine de 80 personnes, le salaire tourne entre 80/ 100.000 euros. C’est une illustration de la réalité d’aujourd’hui". 
Ça n’a pas toujours été le cas. Les booms salariaux existent… Il fut un temps où en Espagne les salaires bas étaient plus bas qu’en France et les salaires hauts étaient plus haut. Il fut aussi un temps où tous les salaires étaient plus haut en Espagne. Les Français qui cherchaient à ouvrir une filiale à Madrid ou à Barcelone s’arrachaient les cheveux. C’était avant les Jeux olympique en Espagne :  ces temps sont révolus, mais reviendront peut-être….

Moins d’avantages sociaux

Une différence que Thierry Alberola situe autour de 20-23% de plus pour la France. La fiche de paie française est beaucoup plus "complète" : mutuelles obligatoires, assurances, voiture, aide à ceci ou cela. En Espagne : le brut, les impôts, le net. 

La compétition

En France et en Espagne, les différences de salaires entre les secteurs sont flagrantes. Elles l’ont toujours été. Mais aujourd’hui, les conséquences sont différentes.

 

 

Les jeunes

Ce qui bouge chez les uns et les autres, c’est les trous générationnels : certains secteurs sont particulièrement touchés par le changement démographique. On peut trouver des seniors mais pas de jeunes.  Cette réalité est comparable dans les deux pays : ingénieurs, professionnel de la santé, de l’industrie, de l’énergie, sans parler de certaines niches en pleine tempête, les fiscalistes, et puis toujours les commerciaux. On pourrait en citer d’autres… 

Le vivier espagnol

Le développement des entreprises en Espagne et la réalité des secteurs porteurs (tourisme, construction…) tend à une surqualification des jeunes pour un marché local qui n’en n’a pas besoin. L’Espagne est aujourd’hui un vivier de talent pour la France, la Suisse, l’Angleterre et autres. Ils viennent débaucher les jeunes, qualifiés, disponibles et pas chers… On parle de la fuite des talents. 

Les usages

Parler d’argent

En Espagne, on met du temps à parler d’argent. Le salaire est rarement indiqué sur l’annonce, et il n’est généralement pas convenable de parler d’argent avant d’avoir fini de séduire son interlocuteur. Une perte de temps ? Pas forcément. C’est aussi l’occasion de transformer un besoin exprimé en une opportunité. 

Les postes décrits sur les annonces espagnoles ne sont pas nécessairement claires, ni dans le texte ni dans l’organisation.  Plus on descend vers le sud et plus on cherche le lien pour commencer à causer. Entre le début du process et sa fermeture, il n’est pas rare que tout ce qui était prévu soit transformé. C’est de la négociation, pas de la mise en vente. 😊

Il y a bien sûr des exceptions. Certains recruteurs, ou researcher, vous contactent « a la brava » sans même savoir votre nom. On vous demande sans pudeur votre prix. Il faut y être préparé, même si c’est l’exception qui confirme la règle et ce n’est pas très fair play. 

 

Marche visible 

Le marché visible en Espagne c’est LinkedIn, Indeed, et Infojob. On trouvera quelques jobsites spécialisés…. Mais rien n’est véritablement classé. 

Le marché visible en France est plus structuré. Il y a les services publics, les agences d’Etat, l’APEC (agence pour l’emploi des cadres), les fédérations professionnelles, de multiples jobsites de regroupement professionnel… « Cette diversité permet de cibler les offres vers des groupes de candidats déterminés.  La description de poste, la construction de la fiche de mission, tout est plus cadré.  La codification Ron facilite la catégorisation des entreprises. Les règles du jeu sont plus claires.  France travail international est une source de recrutement très utile.  L’APEC fonctionne bien. Rien de comparable en Espagne”. 
Pour le chasseur de tête en Espagne, les sources de recrutement sont sa base de données, son réseau et LinkedIn. 

Marché caché 

Du coup, l’Espagne est le roi du réseau. Exploration, recommandation, recherche d’information… C’est au candidat qu’il appartient d’identifier les besoins du marché. Pas besoin de recourir aux labyrinthes des publications françaises. Welcome to the jungle, tout est dans la débrouille et dans la créativité de construire une stratégie. Il parait que ça pourrait changer. Ce qui n’est pas une garantie de mieux.

 

Conclusion 

Deux mondes avec ses avantages et ses inconvénients. En général, il pleut moins en Espagne, il y a des bars, des tapas et du cœur. On y vit bien.  "Rien n’est parfait" disait le renard au petit prince en emportant dans sa gueule le fromage du corbeau. 

(*) Tertulia on line, ouverte au public, tout les mardis après midi. 
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Marion Suffert (Vasis Conseil).

Conseil en gestion de Carrière.  

Vasis Conseil développe depuis plus de 20 ans des modèles innovants axés sur l'accompagnement des évolutions de la vie professionnelle, offrant une alternative aux services d’outplacement traditionnels. 
L'équipe de consultants de Vasis Conseil est reconnue pour la rigueur de ses méthodes et la bienveillance de son accompagnement.

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