Les États-Unis, la Russie et la Chine dominent une fois encore le podium des armées les plus puissantes du globe. L’Espagne, en revanche, grimpe de trois rangs et consolide sa présence dans le cercle restreint des vingt premières puissances militaires mondiales, portée par ses investissements dans la modernisation de la défense et son rôle actif au sein de l’OTAN.
L’Espagne confirme sa place parmi les vingt premières puissances militaires du monde. Le forum d’analyse Global Firepower (GFP) vient de publier son classement annuel des armées les plus puissantes de la planète. Véritable baromètre géostratégique, ce rapport s’appuie sur plus de soixante critères pour évaluer 145 pays, du volume de leurs forces armées à leurs capacités logistiques, en passant par la santé économique, les alliances internationales et les ressources naturelles dont ils disposent.
Les géants militaires du XXIe siècle : Washington, Moscou et Pékin dominent toujours le jeu
Les États-Unis conservent la première place du classement, avec un indice de 0,00744, portés par une capacité industrielle et financière colossale. Malgré les sanctions internationales liées à la guerre en Ukraine, la Russie se maintient en deuxième position (0,0788), soutenue notamment par ses alliances avec l’Iran, la Corée du Nord et la Chine.
Cette dernière complète le podium. Pékin poursuit sa montée en puissance, à coups d’investissements massifs dans l’armement et la modernisation de ses forces. Derrière ce trio dominé par les géants, on retrouve l’Inde, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, la France, le Japon, la Turquie et l’Italie, qui ferment la marche du top 10 mondial.
L’Espagne progresse et se classe 17ᵉ
Avec un indice de 0,3242, l’Espagne grimpe à la 17ᵉ place mondiale, gagnant trois rangs par rapport à 2024. Juste derrière l’Iran, elle devance désormais des pays comme l’Australie, l’Égypte, l’Ukraine, la Pologne, l’Arabie saoudite ou la Suède. Une progression que le ministère de la Défense attribue aux efforts de modernisation engagés ces dernières années, tant dans les forces armées que dans l’industrie de défense nationale. La ministre Margarita Robles s’en est récemment félicitée, rappelant que l’Espagne demeure « un allié fiable » au sein de l’OTAN, toujours prête à répondre « à toutes les capacités militaires qui lui sont demandées ».
Madrid domine encore la rive sud de la Méditerranée
Comparée à ses voisins du sud, l’Espagne garde une longueur d’avance stratégique. L’Algérie se classe 26ᵉ (0,3589) et le Maroc 59ᵉ (1,1273), loin derrière Madrid. Un écart qui reflète une supériorité technologique et logistique constante, garante d’une dissuasion crédible dans la région.
Le principe du « ratio 3 pour 1 », cher aux stratèges militaires — une force devant être trois fois supérieure à celle de son adversaire pour espérer l’emporter ou dissuader toute attaque — reste, pour l’heure, pleinement respecté vis-à-vis de Rabat.
Des limites méthodologiques
L’indice Global Firepower repose avant tout sur une logique quantitative et structurelle : effectifs, armement, budget, géographie ou alliances. Mais il n’intègre pas l’expérience du terrain, un critère qui pourrait rebattre les cartes. Certains pays, comme Israël, en sont l’exemple parfait : leur efficacité opérationnelle dépasse largement ce que leur rang laisse paraître.
L’Espagne, sans prétendre rivaliser avec les géants militaires, affiche néanmoins une capacité de défense solide et crédible, aussi bien au sein de l’OTAN que sur la scène régionale. Et les spécialistes le rappellent : la dissuasion reste la première mission des armées. Mieux vaut investir dans la préparation et la modernisation que dans une guerre dont le coût, humain comme financier, serait autrement plus lourd.
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