Après des années en tant que responsable marketing pour de grandes entreprises, Sandrine Defradat entreprend une reconversion dans la rédaction web SEO en 2020. Envie de plus de liberté ? De se concentrer sur soi ? De travailler avec les mots ? De pouvoir travailler n’importe où ? Autant de questions que Sandrine Defradat s’est posées et qui aujourd’hui à travers sa plateforme Hellosense tente d’aider d’autres personnes à franchir le pas : celui de la reconversion.
Bonjour Sandrine, comment passe-t-on de responsable marketing pour de grandes entreprises françaises à rédactrice SEO puis créatrice d’une plateforme pour aider les personnes à se reconvertir ?
Bonjour et merci de m’accueillir ici dans le Petit Journal. Après avoir fini mon école de commerce à Paris, j’ai très vite intégré des multinationales pour gérer des lancements de produits dans le monde de la cosmétique. J’ai beaucoup appris en termes de marketing, mais à côté de cela, j’ai toujours eu des side projects, comme l’écriture. Parallèlement, ma vie personnelle a fait aussi que j’ai beaucoup bougé. Après avoir passé 10 ans en Italie, j’ai travaillé ensuite en Suisse avant d’atterrir en Espagne, à Barcelone très exactement. C’est ici que j’ai eu envie de me mettre à mon compte. Aujourd’hui, beaucoup d’entrepreneurs lancent leurs boîtes. Moi, j’avais surtout cette envie de liberté et d’entreprendre. Retourner dans le salariat ne me faisait plus rêver et puis étant maman de deux enfants, j’aspirais aussi à une certaine flexibilité. C’est en écoutant un podcast que j’ai découvert le monde de la rédaction web SEO. J’ai alors suivi une formation à distance et un monde s’est ouvert. Celui du digital et de son écosystème ! Moi qui travaillais depuis 10 ans dans le marketing et qui avais écrit deux thrillers psychologiques, j’ai appris énormément. Tout cela se complétait parfaitement. Je pouvais écrire pour des start-up de cosmétiques, de compléments alimentaires ou autres, tout en leur apportant la technique du SEO et les avantages produits que je connaissais sur le bout des doigts. Un métier qui me permettait de travailler depuis chez moi tout en voyageant. Et, c’est en racontant cette transformation autour de moi que j’ai pris conscience que beaucoup de personnes étaient mal dans leur job, qu’elles aussi avaient envie de changement, mais malheureusement, elles ne savaient absolument pas par où commencer et surtout quoi faire.
C’est à Barcelone que j’ai eu envie de me mettre à mon compte, en côtoyant d'autres entrepreneurs
Avec la pandémie, beaucoup de personnes se sont tournées vers les métiers du Web (rédaction SEO, copywriting, etc.). Comment se démarquer par rapport aux autres ?
Il est vrai qu’aujourd’hui les métiers du numérique offrent beaucoup d’opportunités et il est tout à fait possible de gérer plusieurs business dans ce domaine. Une rédactrice web peut tout à fait vendre ses services, tout en gérant un e-shop ou un blog avec de l’affiliation, etc. Pour ma part, j’ai décidé de travailler avec des entreprises dont les thématiques me passionnent, car c’est beaucoup plus simple pour moi d’écrire vite et bien. Ayant travaillé 10 ans dans le monde du marketing, je suis parfaitement à l’aise pour rédiger des fiches produits, des pages de vente ou des newsletters qui convertissent. Ainsi, au-delà du style d’écriture, le cursus que nous avons suivi avant comptera au moment de choisir un rédacteur/copywriter. Depuis plus d’un an, je travaille avec une start up qui collabore étroitement avec une agence numérique. Je reçois des rapports mensuels qui me permettent de voir que la plupart de mes articles sont en premières pages sur Google. De plus, je tiens aussi un blog qui me sert de laboratoire SEO pour tester continuellement et analyser les résultats. Si au tout début, je pouvais me dévaloriser ou souffrir d’un certain syndrome de l’imposteur, j’ai pris conscience aujourd’hui de ma vraie valeur ajoutée en termes de business et par rapport au nombre de trafic organique qu’un article bien optimisé peut apporter. Je pense que ce dernier critère est un point majeur pour se démarquer par rapport aux autres rédacteurs.
Et donc naturellement, il y a eu une envie de donner plus, d’aller encore plus loin en créant Hellosense ? Comment est née l’idée ?
La plateforme est née très peu de temps après ma formation en SEO. Beaucoup de femmes après la maternité ou en suivant leurs compagnons à l’étranger ont envie de changer de job, mais beaucoup se posent la question sur quoi faire exactement. C’est un réel problème et une quête de sens perpétuel pour certaines. Parce qu’on a tous envie, à un moment donné de notre vie, de faire un travail qui nous passionne et nous donne envie de nous lever le matin. Avec le monde du digital, tout est possible. On peut se réinventer, suivre des formations ou se faire coacher à distance. Dans une reconversion, il est très difficile de sortir de sa zone de confort seul, c’est pourquoi il est nécessaire de faire un travail d’introspection. C’est d’ailleurs comme ça aussi que j’ai découvert l’ikigai. Un outil puissant avec des tests de personnalité permettant de mieux nous connaître et qui nous aide à trouver notre mission de vie. Voilà comment Hellosense est né. J’ai surtout voulu créer cette plateforme avec des experts et des coachs certifiés pour aider les femmes dans leur reconversion professionnelle. Les accompagner pour se réinventer, faire un job qui a du sens et réussir. Pourquoi les femmes ? Parce qu’à la différence des hommes, ce sont elles qui vont se poser mille questions et auront des difficultés à se sentir légitimes pour oser lancer leur projet. Un manque de confiance et un grand besoin de flexibilité pour gérer les enfants, dans une société qui nous en demande toujours plus et comme nous avons encore pu malheureusement constater ces dernières années.
À la différence des hommes, les femmes vont se poser mille questions et auront des difficultés à se sentir légitimes pour oser lancer leur projet
Quels sont les services proposés par Hellosense ? Est-ce que tout le monde peut suivre une formation sur Hellosense ?
À la différence des livres, des vidéos youtube ou autres formations en ligne qui délivrent des conseils généralistes, tous nos coachings sont le plus souvent en one to one et pensés pour les femmes. Cela permet d’avoir des conseils vraiment personnalisés en fonction de la personne, de sa situation actuelle, de ses besoins et de ses envies. Il y a des programmes pour trouver sa voie, son ikigai ou encore pour décrocher le job idéal avec une aide dans la recherche d’emploi. Nous avons aussi des programmes d’accompagnement sur la gestion des émotions, comme pour apprendre à se libérer efficacement du syndrome de l’imposteur, celui dont on parlait précédemment. Un manque de confiance en soi peut être réellement handicapant quand on souhaite lancer son projet. Il faut savoir se vendre, négocier ses prix, etc. Et puis, il y a des accompagnements d’expert pour celles qui souhaitent entreprendre : avoir un projet rentable, attirer des clients sur Instagram, créer une identité visuelle, suivre une formation wordpress et je propose, moi-même, un accompagnement en tant que consultante pour les aider dans leur stratégie marketing digital. J’ai trop souvent vu des clients lancer leur projet et dépenser une somme folle pour créer un eshop. Très bien, mais la réelle difficulté est celle de faire venir les clients et pour cela, il faut avoir des bases dans le monde du marketing et quelques connaissances en termes de SEO pour attirer du trafic sur leur site internet. Sans compter sur le personal branding qui est très important pour se différencier de la concurrence et attirer ses clients idéaux.
Quels sont les objectifs d’Hellosense ? À court terme ? À long terme ?
Nos objectifs aujourd’hui sont de faire connaître nos programmes au plus grand nombre de femmes qui songent à une reconversion professionnelle et bien évidemment, accompagner celles qui souhaitent entreprendre. C’est un réel challenge. Notre mission est de les aider dans leur épanouissement professionnel, mais aussi personnel. Nous avons d’ailleurs une communauté d’échanges et un webzine riche en conseils et en témoignages de femmes qui ont osé le changement pour s’inspirer.
J’avais envie de me construire un business qui peut me suivre partout dans le monde, sans devoir recommencer à zéro
On dit souvent que partir vivre à l’étranger chamboule notre vision et notre approche avec le monde mais aussi avec nous-même. Auriez-vous franchi le pas sans cette expatriation ?
Grande question ! J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale en moi et je m’ennuyais très vite au bout de 2 ou 3 ans, dans chacun de mes postes. J’avais ce besoin de créer, de développer… Néanmoins, il est vrai que l’expatriation chamboule notre vision. Je pense que si j’étais restée à Paris chez Clarins, je n’aurais pas eu forcément l’envie de me lancer comme aujourd’hui. C’est à Barcelone, en côtoyant d’autres entrepreneurs, en voyant les good vibes, la mer et les palmiers que j’ai ressenti ce profond besoin de liberté. Et puis, j’avais envie de me construire un business qui peut me suivre partout dans le monde, sans devoir recommencer à zéro en devant rechercher un job et en envoyant mon CV.
Après, j’ai envie d’ajouter que la maternité chamboule aussi beaucoup les femmes, expatriées ou pas. Avec la pandémie, le télétravail a permis à certaines d’entre elles de retrouver un meilleur équilibre afin de gérer leur temps sans devoir être coincée dans les embouteillages par exemple. C’est très important de pouvoir concilier vie pro et vie perso, pour se sentir pleinement épanouie. Peu importe le travail que l’on fait et où, il faut y prendre du plaisir, car nous avons une vie, une seule. Pour ne jamais regretter.
L’expatriation chamboule notre vision. Je pense que si j’étais restée à Paris, je n’aurais pas eu forcément l’envie de me lancer comme aujourd’hui
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
Accompagner un maximum de femmes dans leurs nouveaux projets. De les voir s’épanouir et épanouies et de se dire que tout est possible. On peut se réinventer, acquérir de nouvelles compétences, faire un job qui nous plaît et qui s’adapte à notre style de vie. Comme dit si bien Joan Baez : « Vous ne pouvez choisir ni comment mourir, ni quand. Mais vous pouvez décider de comment vous allez vivre. Maintenant ! »