Arrivé à Barcelone il y a 14 ans, Jean Baptiste Boubault a travaillé dans le e-learning, le e-comerce ou encore le développement de software, et a participé au lancement de nombreuses startups françaises. En janvier dernier il a lancé son application El Coco. Inspirée de l’application française Yuka, El Coco c’est l’appli mobile qui scanne notre alimentation. Elle décrypte la composition des produits qu’on achète en supermarché et évalue leur impact sur la santé.
Jean Baptiste a toujours travaillé en Espagne, son expérience professionnelle dans des entreprises liées à la technologie l’a amené à se questionner sur la place du travail dans sa vie et sur son engagement. "Ce sont des questionnements liés à une recherche de sens et une volonté d'aligner mon travail avec mes valeurs et avec les problématiques actuelles de notre société : environnement, lien social, crise du modèle capitalistique libéral actuel… Le fait de lancer une appli comme El coco ça allie tous ces questionnements que j’avais avec mes compétences professionnelles, car je développe des entreprises sur le marché espagnol depuis 10 ans", explique-t-il.
C’est dans ce contexte, en novembre dernier que naît l’idée de El Coco. "L’application française Yuka nous a ouvert la voie, moi étant en Espagne, assez conscient des écarts qu’il peut y avoir que ce soit au niveau des consciences, ou des initiatives autour de la santé, de l’environnement, j’ai vu une opportunité d’essayer d’éveiller les consciences, d’éduquer sur ces sujets en Espagne".
L’appli El Coco comment ça marche ?
L’application, disponible sur Iphone et Android, permet de vérifier la qualité nutritionnelle des produits d’un simple coup de scan sur le code barre. Elle donne deux informations principales et complémentaires. A commencer par le Nutri-score qui correspond à la qualité nutritionnelle des aliments. "Le gouvernement a imposé l’étiquetage du Nutri-score mais il y a une lutte du lobby alimentaire qui l’empêche. Puisque le sujet est sur la table en Espagne et que les marques n’ont aucun intérêt à la transparence, nous on se pose comme une initiative citoyenne qui permet aux consommateurs d’avoir cette info. A priori si certains luttent pour éviter qu’on l’ait, c’est qu’elle est intéressante", analyse Jean Baptiste. La seconde information donnée est le degré de transformation de l’aliment, c’est le NOVA, un aliment NOVA 1 est un aliment très peu transformé tandis que NOVA 4 correspond à un degré de transformation très élevé. L’application permet également aux utilisateurs de rajouter des produits qui ne seraient pas encore dans la base de données.
Accompagner le consommateur au moment de l’achat
Beaucoup de blogs et de groupes Facebook existent pour sensibiliser sur cette question du bien mangé et du produit transformé, mais pour Jean Baptiste "l’appli est un moyen qui est excellent car c’est instantanné, les consommateurs sont au supermarché et ont juste à sortir leur téléphone et scanner. Tandis que regarder les blogs pendant deux heures avant d’aller faire ses courses à priori personne ne le fait. C’est complémentaire mais l’idée c’est vraiment d’accompagner le consommateur au moment de l’achat et lui donner un accès très simple à l’information".
El Coco propose également des informations sur Instagram et sur son blog, autour des études scientifiques qui existent. "On utilise cet outil pour informer mais aussi pour éduquer, notre objectif c’est de créer une communauté des gens qui vont faire leurs courses au supermarché. Et on essaye de leur faire prendre conscience que le produit qu’ils achètent en supermarché n’est pas toujours de la meilleure qualité". À termes Jean Baptiste aimerait, avec son application, proposer des alternatives par exemple en envoyant les consommateurs vers des producteurs locaux, en les géolocalisant.
On veut être une caisse de résonnance
Avec El Coco Jean Baptiste entend bien se positionner comme un des initiateurs des changements dans les domaines de la santé et du bien manger. "En France les gens sont très bien informés, il y a beaucoup d’associations. En Espagne tous ces contre-pouvoirs sont moins présents et moins fort. On voit bien aujourd’hui que l’appareil législatif est trop lent pour légiférer sur ces sujets-là. Il finira par le faire mais les accélérateurs restent bien souvent les citoyens. Nous on veut être une caisse de résonnance pour ce qu’on pense être un besoin latent dans la société espagnole. On fait le travail de préparation qui amènera très certainement à des changements de lois", défend-il.
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