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Hugo Allary (IPAIDTHAT), "serial entrepreneur" à Barcelone

hugo allard barcelonehugo allard barcelone
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Écrit par Alexandra Pichard
Publié le 26 juin 2018, mis à jour le 27 juin 2018

Le 14 juin dernier, la start-up IPAIDTHAT (I Paid That) recevait le Prix du meilleur Pitch lors du 2nd Train de la French Tech, l’événement organisé par la ville de Perpignan reliant la capitale occitane aux villes de Barcelone et Madrid, qui avait pour objectif de saluer les projets innovants de jeunes entrepreneurs et de développer les liens entre les écosystèmes français et espagnols. Rencontre avec Hugo AllarY, expat’ français à Barcelone, passionné de voyage et co-créateur de IPAIDTHAT. 

 

Diplômé d’école de commerce, Hugo AllarY a toujours aimé voyager. A la fin de ses études, il part un an de la France vers la Chine à vélo, puis il travaille entre la France et l’Amérique latine pendant quelques années. Ces nombreux déplacements l’amènent à louer ou échanger son logement sur des plateformes comme Airbnb ou en couchsurfing. Mais insatisfait de l’offre existante, il se lance alors dans l’entrepreneuriat, et crée Trampolinn, une plateforme d’échange de maisons. Lors de cette première aventure, il fait face au problème de tout jeune entrepreneur : la comptabilité. Entre les factures reçues par mail, celles qu’il faut aller chercher sur les espaces clients, celles qui se perdent dans la nature, il est parfois compliqué pour les petites entreprises de réunir les documents requis et également de saisir les données des factures (montant, TVA, fournisseur, numéro de facture, etc). Et même pour les plus rigoureux, cela représente une tâche fastidieuse, chronophage et sans valeur ajoutée. 

Lui vient donc l’idée, avec son associé, de lancer un software qui aille directement chercher les factures, dans les boîtes mail ou les espaces clients, et qui les saisisse automatiquement en les analysant et en retenant les informations nécessaires. Toutes les 20 minutes, un algorithme analyse la boîte mail des clients, connectée au logiciel, et retient les factures pour les stocker. Une application mobile permet également de prendre en photo ses notes de frais, qui sont automatiquement compilées sur le software. Une connexion avec l’application Bankin', qui analyse les entrées et sorties d’argent, permet également d’avertir le client en cas de facture manquante. Une manière d’être vigilant et de renseigner ses dépenses quotidiennement, plutôt qu’une fois par an. 

L’objectif de la startup est de faire gagner du temps et de l’argent aux petites entreprises en automatisant leur comptabilité, mais également de les aider à avoir une visibilité sur leur trésorerie. Bien souvent les entrepreneurs ne savent pas exactement ce qu’ils dépensent : IPAIDTHAT leur donne la possibilité de constater leur santé financière en quelques clics. Et si la startup reste proche des petites entreprises, qui lui permettent de rester innovants, elle est aussi approchée par des grands groupes. 

 

Cette ville fait rêver les talents


Hugo AllarY et son associé avaient déjà lancé leur première startup à Barcelone. IPaidThat a un statut un peu spécial, car c’est une entreprise française, dont les créateurs sont basés dans la ville catalane. Pour cause, les aides et les prêts que la France propose aux jeunes entrepreneurs. Mais l’avantage de Barcelone est le cadre de vie exceptionnel et la facilité de recrutement des profils internationaux. "Cette ville fait rêver les talents", confie Hugo, "on peut recruter des jeunes français en V.I.E ou qui doivent faire leur stage à l’étranger, mais également tout type de profils, comme notre développeur new-yorkais, qui sont attirés par la qualité de vie méditerranéenne". Cependant, l’éloignement des clients français représente une difficulté, pour la startup qui est présente essentiellement sur le marché hexagonal. "Récemment on s’est lancés sur le marché espagnol. Il y a des vraies possibilités dans les pays d’Europe du Sud car nos concurrents ne sont pas implantés ici. Il y a tout un marché à conquérir en Espagne", estime Hugo Allary. 

 

Prix du Train de la French Tech : une reconnaissance

 

D’autant plus que l’écosystème de Barcelone en matière de technologie est bien développé et dynamique. Hugo Allary est très en lien avec la communauté française dans le domaine de l’entrepreneuriat, notamment la French Tech de Barcelone et Business France. D’ailleurs, l'entrepreneur revient sur le prix obtenu lors du Train de la French Tech, un événement transfrontalier organisé par la ville de Perpignan, qui reliait la ville française à Madrid. IPaidThat est montée à bord lors de l’arrêt à Barcelone, et a pu présenter son projet devant des investisseurs et des coachs, mais aussi d’autres startups barcelonaises qui sont devenues par la suite des clients. Lors de la soirée de Gala, à Madrid, l’entreprise a été récompensée par le Prix du Train de la French Tech, parmi toutes les autres initiatives participantes. Une victoire qui leur a permis de décrocher une invitation et un stand tous frais payés au CES (Consumer Electronics Show) à Las Vegas, le plus gros événement au monde dans le domaine de la technologie, une porte d’entrée sur le marché américain et plus globalement sur le marché mondial. 

Au-delà de la visibilité procurée par le Prix, Hugo Allary souligne surtout que cela prouve la crédibilité du projet IPAIDTHAT. Une donnée particulièrement importante car l'initiative repose sur la confiance client, qui donne accès à la startup à des données privées et sensibles, comme les recettes, les dettes ou les boîtes mail. Mais IPaidThat ne s’en tient pas à ce succès, et s’est d’ores et déjà inscrite au 3e Prix Entrepreneur Tech, organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie française de Barcelone, avec une cérémonie qui se tiendra le 4 juillet. 

 

Entreprendre, c’est un peu comme voyager : tu ne t’arrêtes pas après avoir fait un beau voyage, au contraire, ça te donne envie d’en faire d’autres

 

Hugo se définit lui-même comme un "serial entrepreneur" et a déjà d’autres projets en route. Le jeune homme éprouve le besoin de découvrir sans cesse de nouveaux secteurs d’activité. Pour lui, entreprendre relève d’un état d’esprit ; il ne s’en tient pas à une idée, un projet ou une startup. "Entreprendre, c’est un peu comme voyager : tu ne t’arrêtes pas après avoir fait un beau voyage, au contraire, ça te donne envie d’en faire d’autres", explique-t-il. Et pour lui, le plus important est de se lancer, mais aussi de se faire coacher et s’entourer de personnes qui connaissent le milieu et qui peuvent donner de précieux conseils. Cela tombe bien, Barcelone ne manque pas d’organismes (French Tech, CCI, Pena des Entrepreneurs, UFE) pour se mettre en contact avec des expat’ rodés. 

https://ipaidthat.io/fr/

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