En publiant son premier ouvrage, « l'enfant nuage », l'auteur réalise un désir qu'il porte depuis sa première jeunesse. Ce Français de Barcelone a même décidé de vouer désormais toute sa vie professionnelle au monde de l'art. Plus qu'une vocation : un accomplissement.
Il y a peu de gestes plus poétiques et surréalistes que celui de vouloir peindre les nuages. C'est ce que Karim Belayane a fait en publiant son premier livre, « l'enfant nuage ». Un geste en forme de rupture pour ce Français de 37 ans qui ose enfin se définir par ce qu'il est : un artiste (alias « Kaki »).
Entre la banlieue parisienne où il a grandi et Barcelone, où il vit actuellement, en passant par l'Asie et la rencontre avec d'autres cultures, le chemin vers cette vocation artistique n'aura pourtant pas été si direct, même s'il était « évident » dès le départ. Car Karim Belayane sait ce qu'il veut faire depuis tout petit : « J'ai toujours été attiré vers toutes formes d'art ; je dessine, je danse et je chante depuis que je suis gamin.... J'ai toujours été plongé dans cet univers de l'imaginaire qui me passionne, depuis mes premiers dessins animés, tout ce est créatif réveille en moi une curiosité sans fin, mais sans doute n'y ai-je pas cru assez dans ma jeunesse pour m'engager dans des études de beaux-arts par exemple, comme je l'aurais voulu ».
Faisant des choix plus « raisonnables » sans vraiment y croire, le jeune homme s'oriente donc avec succès vers des études en systèmes d'information. Mais, tout juste diplômé, il décide déjà de se laisser un sursis avant d'entamer sa carrière professionnelle : à la faveur d'un stage, il s'envole vers la Thaïlande, où sa curiosité et son physique naturellement polymorphe lui ouvrent les portes du mannequinat et du métier d'acteur, presque par hasard. Une opportunité qu'il saisit comme une chance. Mieux : il ne se contente pas de rester d'un seul côté de l'objectif, et se fait un nom avec ses photos et vidéos dans l'univers naissant des blogueurs et « influenceurs ». Une autre façon de s'exprimer à travers l'image, qui ne cesse d'être l'un de ses terrains de jeu favoris. Après un an d'escapade, il doit pourtant se résoudre à rentrer en France pour signer son premier contrat salarié de consultant.
Le choix d'une nouvelle vie à Barcelone
« Ce qui m'a « sauvé » en quelque sorte, c'est que j'avais contracté le virus des voyages lors de cette première virée en Asie, et que je n'ai pas cessé de bouger par la suite », ajoute Karim Belayane, jusqu'à décider de s'installer à Barcelone pour poursuivre une carrière professionnelle qui ne parvient toujours pas à le satisfaire pleinement.
Barcelone représente alors davantage qu'un simple changement d'horizon : c'est le choix d'une ville internationale qui stimule sa créativité, au-delà de son travail de commercial. Et c'est finalement un autre virus qui va le pousser à faire un pas supplémentaire vers cette vocation artistique : « En pleine crise du Covid19, j'ai pris la décision de revenir à mes premières amours, et c'est ce moment que j'ai repris mes activités d'acteur et de mannequin ; je me suis aussi remis à la danse et à l'illustration ». C'est ainsi que Karim Belayane a décidé d'élever son regard... vers le ciel.
« Mon livre « L'enfant nuage » part de cette expérience que nous avons tous vécue dans notre enfance : donner des formes aux nuages. J'ai donc choisi une première photo que j'avais prise depuis un avion en provenance d'Argentine, et j'ai laissé faire mon imagination en y mettant des couleurs »... Presque naturellement, les textes de Karim Belayane ont surgi pour accompagner ses dessins.
Résultat : un recueil illustré de poésies, ou un voyage en mots vers les cieux nuageux, un livre difficile à définir et à classer, qui fait l'effet d'une véritable catharsis pour l'auteur : « En réalisant cet ouvrage, j'ai senti que je passais à une autre étape dans ma vie d'artiste, dans l'acceptation de qui je suis ». Le titre correspond d'ailleurs très bien à la personnalité rêveuse de l'auteur, à son esprit vagabond.
Ouvrir les portes de l'imaginaire
Pour atteindre ce rêve d'enfant, Karim Belayane s'est donné les moyens en lançant une collecte de fonds sur un site de financement participatif, parvenant ainsi à éditer lui-même son ouvrage, et à se créer une première communauté de lecteurs. L'auteur a également pris en charge la distribution de son livre avec la complicité de la librairie française de Barcelone, Jaimes, et en particulier le soutien de Christian Vigne.
Un premier pas dans le monde du livre qui en appelle beaucoup d'autres, à commencer par la publication à venir d'un nouvel ouvrage de poésie. Avec l'écriture, le jeune auteur a trouvé un moyen d'expression qui lui convient parfaitement, qui lui ouvre en grand les portes de l'imaginaire, même si ce sont aujourd'hui d'autres formes artistiques, notamment le métier d'acteur, qui lui permettent de vivre. Avec parfois la possibilité de mélanger les deux arts, comme lors d'une présentation au public des poèmes d'Abdellatif Laâbi, dans le cadre somptueux du Palais de la musique catalane, à Barcelone.
« Pour moi, ce fut un moment magique », se souvient Karim Belayane. Entre deux castings pour des films ou des séries, l'auteur revient toujours à son clavier d'ordinateur, à ses textes empreints de ce « flow » si personnel. Les pieds sur terre et la tête dans les nuages, avec cette conviction qu'il ne faut jamais tourner la page sur ses rêves d'enfant.
L'enfant-Nuage de Karim Belayane, est en vente à la librairie Jaimes de Barcelone
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