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Who's who de l'indépendantisme catalan

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Écrit par Alexandra Pichard
Publié le 11 juillet 2018, mis à jour le 11 juillet 2018

Profitons que le climat entre Madrid et Barcelone s'est détendu ces derniers temps, pour faire un retour non exhaustif vers les principales figures ayant marqué l'indépendantisme, et qui sont encore, pour certaines d'entre elles, au cœur de l'actualité.

 


Quim Torra
Né en 1962, Quim Torra est l’actuel président de la Generalitat. En effet, cet avocat de formation et écrivain, a été investi le 14 mai, après avoir été proposé comme candidat par Carles Puigdemont le 10 mai, car étant libre de toutes charges judiciaires. Son entrée en fonction met alors fin à l’application de l’article 155. Le député de la liste Junts Per Catalunya est connu pour ses fortes convictions nationalistes, et a été membre du Conseil de l’ANC, a dirigé le Centre Culturel du Born à Barcelone ou présidé Omnium Cultural. Il fait partie de l’aile dure de l’indépendantisme, et ses tweets dits "xénophobes" contre le peuple espagnol ont fait scandale. 

Carles Puigdemont 
Né en 1962 et journaliste de formation, Carles Puidgemont est l’ancien président de la Generalitat. Député régional depuis 2006, il a aussi été maire de Gérone avant d’être proposé à la présidence de l’Exécutif catalan. Il est une des figures clés du référendum du 1er octobre 2017, auquel il aurait destiné 3,4 millions d’euros. Il est à l’initiative de la déclaration unilatérale d’indépendance du 27 octobre 2017 mais perd son statut de président le même jour quand le Sénat espagnol vote l’application de l’article 155 de la Constitution, qui place l’autonomie catalane sous tutelle du gouvernement espagnol. En novembre 2017, il est recherché pour ne pas s’être présenté devant les juges pour les délits de rebellion, sédition et malversation dont il est accusé. En mars, il est arrêté en Allemagne alors qu’il revenait à Bruxelles et en avril, la Justice allemande refuse de reconnaître les accusations de rebellion et le laisse libre sous caution. 

Oriol Junqueras
Né en 1969, Oriol Junqueras, figure clé du "procès", est l’ancien vice-président de Puigdemont, mais aussi le leader du parti Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), la gauche indépendantiste catalane avec qui Carles Puigdemont avait formé une coalition. Le parti, fondé en 1931 et qui a été interdit pendant l’époque franquiste, rejette l’autorité de la monarchie espagnole. Il est soupçonné d’avoir favorisé le référendum avec l’ancien président, avec l’argent public et le soutien des Mossos d’Esquadra. Accusé de rébellion, sédition et malversation, il est emprisonné depuis le 4 décembre dernier, les demandes de libération étant été refusées pour cause de risque de fuite et de récidive. 

Joaquim Forn
Né en 1964 et diplômé de Droit, Joaquim Forn est l’ancien conseiller de l’Intérieur du gouvernement de Carles Puigdemont. Elu conseiller municipal de Barcelone en 1999 sur la liste du parti Convergence et Union (CiU), il appartient au secteur le plus indépendantiste de la formation (avec Turull), et a géré les corps policiers sous le mandat de l’ancien maire de Barcelone, Xavier Trias. C’est de ce fait à lui qu’est revenue l’autorité des Mossos d’Esquadra, la police du Gouvernement catalan, lors du référendum, et de faire appliquer les ordres du Gouvernement central, à l’encontre desquels il aurait permis aux Mossos de défendre le déroulement du referendum. Il a pris part au vote du Parlement catalan pour déclarer l’indépendance le 27 octobre, puis a été emprisonné depuis le 2 novembre, pour les mêmes accusations que les autres indépendantistes. 

Jordi Turull
Né en 1966 et également diplômé de Droit, Jordi Turull est l’ancien porte-parole et conseiller à la présidence du gouvernement de Puigdemont. Principal interlocuteur avec la presse, il a été l’une des figures centrales du référendum, et on lui reproche notamment d'avoir détourné 1,4 millions d’euros d’argent public pour le financer. Le 2 novembre 2017, il est incarcéré une première fois puis libéré en décembre. Le 21 mars 2018, il est proposé comme candidat pour la présidence de la Generalitat par Roger Torrent, actuel président du Parlement, mais n’est pas investi au premier tour et est de nouveau incarcéré le 23 mars, ce qui empêche la tenue du 2e tour. 

Roger Torrent
A 38 ans, Roger Torrent est le plus jeune président du Parlement catalan. Militant dans les Jeunesses de l’ERC, il n’a jamais désobéi au Gouvernement central, en respectant notamment la décision du Tribunal Constitutionnel empêchant l’investiture à distance de Carles Puigdemont comme président de la Generalitat. Cependant il continue d’affirmer que celui-ci est "le seul président de la Generalitat". 

Carme Forcadell
Née en 1956, Carme Forcadell est l’ancienne présidente du Parlement catalan. Professeure de langue et de littérature catalane, elle est aussi militante dans le parti ERC et est connue pour sa participation aux organisations indépendantistes comme l’ANC (Assemblea Nacional Catalana), organisation qui a pour but l'indépendance politique de la Catalogne, qu’elle préside de 2012 lors de sa création à 2015, et Omnium Cultural. Elle est élue présidente du Parlement catalan en 2015 avec la liste Junts Per Si et termine son discours d’investiture en disant "Vive le peuple souverain ! Vive la République catalane !". Elle est incarcérée depuis le 23 mars dernier. 

Anna Gabriel
Née en 1975, Anna Gabriel est la présidente du groupe parlementaire de la CUP (Candidatura d’Unitat Popular), le parti indépendantiste et anticapitaliste catalan d’extrême gauche. Cette ancienne professeure à la UAB et éducatrice sociale, est une activiste antifasciste, social et féministe. Elle promeut une ligne radicale et rebelle de l’indépendantisme. Elle est députée pour la CUP au Parlement catalan de 2015 à 2017 et après avoir participé au référendum, elle a fui l’Espagne où elle est accusée de rebellion et désobéissance. 

Jordi Sánchez 
Né en 1964, le politologue Jordi Sánchez a été président de l’ANC de 2015 à 2017. Il a également participé aux négociations pour former la liste Junts Per Si en 2015, qui a amené Carles Puigdemont au pouvoir. Le 4 octobre, il est mis en examen lors de l’Opération Anubis menée par le Gouvernement central, qui conduit à l’arrestation de 14 hauts fonctionnaires et chefs d’entreprises qui ont préparé le référendum, puis emprisonné le 16 octobre malgré une décision de l’ONU qui s’oppose à sa détention. Un mois après son entrée en prison, il démissionne de la présidence de l’ANC. A deux reprises, en mars et en avril, il est désigné candidat pour présider la Generalitat mais la Justice espagnole interdit sa présence à l’investiture. 

Jordi Cuixart 
Né en 1975, Jordi Cuixart est, à la suite de Quim Torra, l’actuel président d’Omnium Cultural, une association qui œuvre pour la promotion de la langue et de la culture catalanes et pour l'identité nationale de la Catalogne. Il est aussi à la tête de la fondation de chefs d’entreprise indépendantistes FemCat. De même que Jordi Sánchez, il est mis en détention suite à son implication dans le référendum et est toujours emprisonné. Si contrairement à l’ANC, qui a été créée principalement pour l’indépendance, l’Omnium se destine à la protection de la culture catalane, les deux organisations ont une forte capacité de mobilisation dans la société catalane. 

Artur Mas
Né en 1956, Artur Mas a été président de la Generalitat entre 2010 et 2016, juste avant Carles Puigdemont. Il n’occupe aucune fonction actuellement mais est considéré comme l’instigateur de la renaissance du mouvement indépendantiste. Même si le mouvement existe depuis l’époque de la République espagnole, il a contribué à lui redonner vie ces dernières années. En 2010, à son arrivée au pouvoir, il promeut le "droit à décider" de la Catalogne. Il a convoqué un premier référendum indépendantiste le 9 novembre 2014, lors duquel le "Oui" l’a remporté avec 80% des voix, mais qui n’a finalement eu aucune valeur juridique. Devant le refus de négociation de Mariano Rajoy, il décide d’avancer les élections régionales pour obtenir la majorité au Parlement avec pour objectif d’obtenir l’indépendance. Mais la CUP refuse alors son investiture à cause des accusations de corruption, et c’est finalement Carles Puigdemont qui prend la tête de la Generalitat.

Pep Guardiola 
Malgré son professionnalisme en tant qu’entraîneur de la sélection espagnole à plusieurs reprises, l’ex-entraîneur du FC Barcelone milite pour l’indépendance catalane, aux côtés de Carles Puigdemont et Oriol Junqueras. Le club emblématique catalan ne s’est jamais positionné clairement en faveur du séparatisme mais a clamé son opposition à l’emprisonnement des politiques lors du referendum et trois leaders du FCB, dont le vice-président Carles Vilarrubí ont démissionné suite à l’obligation de maintenir un match le jour du référendum. 

Jordi Pujol 
Né en 1930, il milite déjà très jeune pour le nationalisme catalan et contre le franquisme pendant la dictature. En 1960, il est notamment condamné à 7 ans de prison pour avoir chanté le Cant de la senyera, chant catalan, en présence de plusieurs ministres franquistes au Palais de la Musique catalane à Barcelone. Après la mort de Franco et la rédaction de la Constitution Espagnole en 1978 qui reconnaît la Catalogne comme une autonomie, il devient président de la Generalitat en 1980 et le reste jusqu’en 2003, avec son parti Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) un parti nationaliste qui deviendra CiU.  

Francesc Macia 
Né en 1859, il est le fondateur du premier parti indépendantiste catalan en 1922, nommé Estat Català. En 1926, durant la dictature de Primo de Rivera, il crée un groupe armé nommé "complot de Prats Mollo" pour envahir la Catalogne depuis la France mais est stoppé à la frontière. Après la dictature, avec son nouveau parti nommé ERC, il proclame la République catalane, ce qui crée un conflit avec le Gouvernement provisoire espagnol, qui propose alors le statut d’autonomie. Francesc Macia devient alors le président de la Generalitat en 1932, avant de mourir en 1933.  

Valenti Almirall
En 1886, Almirall publie l’oeuvre "Lo catalanisme" où il défend la particularité du peuple catalan et la nécessité de reconnaître les "différentes régions que où l’histoire, la géographie et la culture des habitants ont divisé la Péninsule". Ce livre est la première formulation du régionalisme politique catalan, duquel il a été désigné fondateur des siècles plus tard. C’est lors des années suivantes que sont apparus les symboles catalans comme le drapeau (l’estrellada) ou le Jour de la patrie le 11 septembre.  
 

alexandra pichard
Publié le 11 juillet 2018, mis à jour le 11 juillet 2018

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