La baisse du chômage ralentit en France et le nombre de chômeurs espagnols repart à la hausse depuis la fin de 2023. Alors, vaut-il mieux faire partie des 7,3% de chômeurs en France ou des 11,7% en Espagne ?
Même si à première vue la réponse semble évidente, puisque l’Espagne compte proportionnellement plus de personnes inscrites au chômage que la France, d’autres facteurs sont à prendre en compte. En matière de création d’emplois par exemple, l’Espagne a largement dépassé son voisin en 2023. En un an, le pays a créé 523.000 nouveaux emplois, contre 150.000 pour la France selon l’Insee.
Licenciement en Espagne: procédures, motifs, indemnités
Mais si l'on y regarde de plus près, comment fonctionne l’assurance chômage dans les deux pays?
Quel salaire mensuel pour les chômeurs ?
En Espagne, l’indemnité chômage est calculée sur la moyenne du salaire brut que le salarié a touché pendant les 6 mois qui ont précédé sa perte d’emploi. Mais la situation familiale rentre aussi en compte. Ainsi, un Espagnol touchera entre 749€ et 1.575€ par mois avec deux enfants ou plus à charge, contre 560€ minimum et 1.225€ maximum s’il n’a pas d’enfants.
En France, le montant de l’ARE ( Aide de retour à l’emploi) est calculé sur la moyenne du salaire au cours des deux dernières années. Le Salaire Journalier de Référence (SRJ), résultat de ce calcul, ne peut pas être inférieur à 31, 59€ ni supérieur à 274,80€ par jour. Sur ce point, la France est donc plus généreuse que l’Espagne, l’hexagone se place d’ailleurs dans le haut du panier en Europe.
Quelles conditions pour toucher l’assurance chômage?
Pour toucher l’indemnité chômage, un Espagnol doit avoir travaillé 360 jours au cours des six années qui précèdent sa demande. En France, avec la réforme de l’assurance chômage en 2024, il faudra justifier avoir travaillé au moins huit mois durant les vingt derniers mois précédant la demande.
Pendant combien de temps toucher l’assurance chômage?
En France, cette durée va dépendre de l’âge du salarié à la fin de son contrat de travail. Les moins de 53 ans pourront bénéficier de l’allocation chômage pendant 18 mois, les personnes entre 53 et 54 ans, pendant 22 mois et demi et les personnes de plus de 55 ans pendant 27 mois. Si au cours de cette période, l’ancien salarié n’a pas réalisé de réinsertion professionnelle, d’autres aides peuvent lui être proposées, comme l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) ou le Revenu de Solidarité active (RSA) sous conditions.
En Espagne, une personne au chômage pourra toucher une indemnité pendant 23 mois et demi maximum.
Difficile donc de déterminer le meilleur élève entre les deux pays. Une chose est sûre, des deux côtés des Pyrénées, il faut jouer la carte de la réinsertion professionnelle. La France en créant le Pôle Emploi, a suivi le modèle espagnol d'une seule institution pour 2 tâches: l'indemnisation et la réinsertion.
A coup de formations gratuites et d'ateliers, les deux pays doivent miser encore plus sur l'accompagnement de la recherche d'un emploi.